
MalgrĂ© les pertes des places boursiĂšres, le ton des analystes nâest pas alarmiste. « Du point de vue du marchĂ©, nous estimons que l’effet de contagion est relativement contenu. Il reste une marge de nĂ©gociation avec les crĂ©anciers, mais elle se mesure en heures et en jours plutĂŽt qu’en semaines », dĂ©clare Bill Street, responsable de l’investissement chez State Street Global Advisors.
Â
Â
AprĂšs le rĂ©fĂ©rendum du 5 juillet en GrĂšce et la large victoire du « non » aux injonctions des crĂ©anciers (61,31%), des nouvelles propositions grecques seront dĂ©battues au sommet europĂ©en, le 7 juillet. LâindĂ©termination sur le maintien de ce pays dans la zone euro persiste tandis que les marchĂ©s enregistrent des baisses.
A 14h20, le FTSE 100 perdait 0,68%, le Dax, 1,44, le CAC40 2,17% et lâIBEX 35 0,61%. Les bourses portugaises et italiennes enregistraient des baisses significatives, de lâordre de -3,72% et – 3,32%. La Bourse dâAthĂšnes baissait, quant Ă elle, de 11% tandis que la Banque nationale de GrĂšce perdait 15%. Wall Street ouvrait sur un lĂ©ger recul de 0,6% Ă 0,8%.
General Electric gagnait 0,58%, GTT, leader dans les systĂšmes de confinement Ă membranes pour le transport maritime et le stockage du gaz naturel liquĂ©fiĂ© (GNL) gagnait 0,70%. Le secteur bancaire enregistrait de lourdes pertes : -4,97% pour Natixis, – 4,72% pour BNP Paribas et – 4,55% pour SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale.
MalgrĂ© ces pertes, le ton des analystes nâest pas alarmiste. « Du point de vue du marchĂ©, nous estimons que l’effet de contagion est relativement contenu. Il reste une marge de nĂ©gociation avec les crĂ©anciers, mais elle se mesure en heures et en jours plutĂŽt qu’en semaines », dĂ©clare Bill Street, responsable de l’investissement chez State Street Global Advisors.
Sur le marchĂ© obligataire, lâagence Reuters indique que des intermĂ©diaires dĂ©crivent une hausse de 13 points de pourcentage Ă 48% du rendement de la dette grecque, ce qui correspond, depuis son Ă©mission lâan passĂ©, Ă son rendement le plus haut, et ce, malgrĂ© la suspension des transactions la semaine derniĂšre.
Â
Un autre sommet européen prévu mardi : vers une poursuite des négociations ?
Â
Les yeux seront rivĂ©s sur le sommet europĂ©en prĂ©vu demain mardi. MalgrĂ© les tentatives de relectures du rĂ©fĂ©rendum, que dâaucuns veulent faire passer pour un « non » Ă lâEurope et Ă lâeuro, le gouvernement dâAlexis Tsipras a, dâemblĂ©e, manifestĂ© sa volontĂ© de poursuivre les nĂ©gociations. Son porte-parole, Gabriel Sakellaridis, a, dĂšs dimanche soir, appelĂ© à « intensifier » les discussions alors que Sigmar Gabriel, ministre allemand de l’Economie, estimait lundi que la victoire du « non » Ă©tait un refus des rĂšgles de lâunion monĂ©taire. Le charismatique ministre des Finances grec, Yanis Vafourakis, impopulaire au sein de lâEurogroupe, a Ă©tĂ© contraint de dĂ©missionner afin de faciliter la conclusion dâun accord.
Angela Merkel et Alexis Tsipras sont convenus par tĂ©lĂ©phone dâune prĂ©sentation des propositions grecques rĂ©visĂ©es lors du sommet europĂ©en du 6 juillet. Le couple franco-allemand est attendu au tournant. A la rĂ©ouverture des nĂ©gociations, la question de la dette devrait ĂȘtre au centre des dĂ©bats. Avoisinant les 322 milliards dâeuros, soit 177% du produit intĂ©rieur brut de la GrĂšce, elle est dĂ©tenue Ă plus de 75% par le FMI, la BCE et les Etats membres de la zone euro. Jusquâici, les crĂ©anciers, Ă lâexception du FMI et de la France, se sont montrĂ©s trĂšs rĂ©fractaires Ă ce sujet. La Directrice gĂ©nĂ©rale du FMI, Christine Lagarde, a dĂ©clarĂ©, lundi 6 juillet, quâelle avait «âpris acte du rĂ©fĂ©rendum qui sâest tenu hier en GrĂšceâ». «âNous suivons de prĂšs la situation et sommes prĂȘts Ă assister la GrĂšce si la demande nous en est faiteâ», a-t-elle ajoutĂ©. La suite des Ă©vĂ©nements rĂ©vĂ©lera la nature de lâaide quâelle entend apporter Ă ce pays.
Le 2 juillet, le FMI publiait une note sur les besoins financiers rĂ©els de la GrĂšce. Elle abondait dans le sens de lâancien ministre des Finances, Yanis Varoufaris, estimant que la dette grecque nâĂ©tait pas « soutenable ». Elle indiquait que 50 milliards dâeuros dâaides seraient nĂ©cessaires Ă lâĂ©conomie grecque dâici Ă 2018, ainsi quâun « allĂ©gement de sa dette de grande ampleur ». La France nâĂ©tait pas rĂ©tive Ă lâidĂ©e dâinscrire, dans lâaccord global sur lequel portaient les nĂ©gociations, des dispositions permettant lâouverture du dĂ©bat sur la dette. Elle sâest heurtĂ©e au refus et Ă lâintransigeance des Allemands sur ce thĂšme.
Â
Le choix déterminant de la BCE
Â
La dĂ©cision de la BCE sur le relĂšvement du plafond des liquiditĂ©s dâurgence (ELA) reste une variable cruciale. Les 25 gouverneurs se rĂ©unissent aujourdâhui pour en convenir. La dĂ©cision qui leur revient est « à la limite du mandat » de la BCE pour le Gouverneur de la Banque centrale allemande Jens Weidmann. Ils pourraient tergiverser et attendre le sommet prĂ©vu mardi ou le 20 juillet, date Ă laquelle la GrĂšce doit sâacquitter de 3,5 milliards dâeuros auprĂšs de la BCE.
Si lâELA Ă©tait interrompu, lâĂ©conomie hellĂšne et, par extension la zone euro, entrerait en zone inconnue. Des observateurs sont, toutefois, optimistes sur les capacitĂ©s dâendiguement des effets nĂ©fastes dâun dĂ©faut grec. Christophe Boucher a dĂ©clarĂ© au quotidien français Le Monde que « les simulations montrent que la BCE a la capacitĂ© dâabsorber un dĂ©faut grec ». La fin des perfusions de liquiditĂ©s demeure peu probable Ă ce jour mais la BCE pourrait juger la valeur des titres dĂ©tenus par les banques grecques dĂ©gradĂ©es et dĂ©cider dâune hausse des dĂ©cotes sur les collatĂ©raux. En cas de suspension de lâELA, la GrĂšce pourrait ĂȘtre contrainte dâĂ©mettre des reconnaissances de dette pour payer les traitements et les pensions. Les reconnaissances de dettes (surnommĂ© IOU, pour « I owe you ») sâapparentent Ă une monnaie parallĂšle. Le dĂ©tachement de la GrĂšce de la zone euro semblait se dessiner en filigrane lorsque Yanis Varoufaris Ă©voquait leur Ă©mission dimanche soir. En attendant, des sources indiquent que le Gouvernement grec pourrait prolonger la fermeture des banques grecques durant quelques jours par dĂ©cret.Â