En solidaritĂ© avec les mĂ©decins rĂ©sidents violentĂ©s dans la nuit de lundi Ă mardi au CHU dâOran, des centaines de praticiens ont manifestĂ© pacifiquement ce mercredi 12 fĂ©vrier 2025 Ă Oran, Annaba et Alger.
En grÚve depuis plusieurs mois, les médecins protestataires ont organisé un « Méga sit-in national », baptisé « Sit-in de la dignité », en réponse aux violences subies par leurs collÚgues à Oran.
Les faits remontent Ă la nuit du lundi au mardi, lorsque des mĂ©decins rĂ©sidents, rĂ©unis pour un rassemblement pacifique Ă lâintĂ©rieur du CHU dâOran, ont Ă©tĂ© violemment pris Ă partie par des agents de sĂ©curitĂ© de lâhĂŽpital, en prĂ©sence du directeur de lâĂ©tablissement, selon plusieurs tĂ©moignages.
AprĂšs la diffusion sur les rĂ©seaux sociaux dâune vidĂ©o montrant lâintervention brutale, une vague dâindignation a secouĂ© la communautĂ© mĂ©dicale. Des protestations spontanĂ©es ont Ă©mergĂ© dans plusieurs CHU du pays, dĂ©nonçant ce quâils considĂšrent comme une rĂ©pression inacceptable dâun mouvement lĂ©gitime.
Face Ă lâampleur de la polĂ©mique, la direction du CHU dâOran a publiĂ© un communiquĂ© officiel, expliquant quâenviron 180 mĂ©decins rĂ©sidents avaient organisĂ© un sit-in lundi matin Ă lâintĂ©rieur de lâĂ©tablissement. Selon lâadministration, lâaprĂšs-midi, les grĂ©vistes auraient tentĂ© dâĂ©tendre leur mouvement Ă lâextĂ©rieur, ce qui aurait entraĂźnĂ© une intervention des forces de sĂ©curitĂ© prĂ©sentĂ©e comme non violente, sous prĂ©texte que les manifestations sont interdites dans lâespace public.
« Nous nâavons jamais eu lâintention de descendre dans la rue »
Les médecins résidents ont rapidement réfuté la version de la direction, dénonçant des « allégations mensongÚres » et affirmant que le nombre réel de manifestants dépassait largement les 180 annoncés.
« Nous nâavons jamais eu lâintention de descendre dans la rue, comme le prĂ©tend le communiquĂ© du CHU. Notre protestation sâest limitĂ©e Ă un rassemblement pacifique Ă lâintĂ©rieur de lâhĂŽpital », ont dĂ©clarĂ© les grĂ©vistes.
Ils accusent la direction dâavoir cautionnĂ© les violences, affirmant avoir Ă©tĂ© agressĂ©s par les agents de sĂ©curitĂ© sous les yeux du directeur gĂ©nĂ©ral du CHU, une scĂšne documentĂ©e en vidĂ©o.
Les mĂ©decins rĂ©sidents rĂ©clament une enquĂȘte immĂ©diate sur ces incidents et exigent que les responsables de ces actes soient sanctionnĂ©s. Ils insistent sur le caractĂšre pacifique de leur mouvement et dĂ©noncent une tentative dâintimidation visant Ă Ă©touffer leur mobilisation.
Depuis plusieurs mois, les médecins résidents sont en grÚve nationale, dénonçant la dégradation de leurs conditions de travail et de formation au sein des centres hospitalo-universitaires (CHU).
Leurs revendications portent sur lâamĂ©lioration des conditions de travail et des moyens mis Ă disposition dans les hĂŽpitaux. Lâaugmentation du nombre de postes en rĂ©sidanat, pour Ă©viter la saturation du systĂšme et permettre lâaccĂšs Ă la spĂ©cialisation. Lâhomologation des diplĂŽmes pour garantir une reconnaissance internationale de leurs qualifications. Des garanties dâemploi aprĂšs leur formation.