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Startups algĂ©riennes : Les chainons manquants du capital risque et des fonds d’amorçage

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Le  fonds d’investissement institutionnel, FAUDTIC qui  a Ă©tĂ© créé en 2009 pour prendre en charge l’investissement dans le domaine des TIC, avec une dotation initiale de 5 milliards de DA affiche encore un bilan squelettique.

 

En AlgĂ©rie encore plus qu’ailleurs, les banques se montrent trĂšs rĂ©ticentes pour financer les jeunes entreprises Ă  vocation technologique. Et pour cause, selon des statistiques internationales,  85% des startups technologiques  sont vouĂ©es Ă  l’échec, et sont appelĂ©es Ă  mourir dans les quelques annĂ©es qui suivent leur naissance. Ce qui explique, en grande  partie, le manque d’implication des Ă©tablissements financiers classiques  dans le financement des startups.

Dans les domaines en devenir et Ă  fort potentiel de dĂ©veloppement  des TIC ou des Ă©nergies renouvelables par exemple, une politique active Ă  l’égard des jeunes entrepreneurs est pourtant essentielle si l’on veut encourager l’innovation technologique ou la production de contenus au niveau local. Pour de nombreux experts, les dispositifs de soutien existants, trop gĂ©nĂ©ralistes,  gagneraient Ă  ĂȘtre renforcĂ©s et complĂ©tĂ©s par de nouveaux instruments financiers  qui accompagneraient les entreprises innovantes et les startups technologiques.

Le  fonds d’investissement institutionnel, FAUDTIC qui  a Ă©tĂ© créé en 2009 pour prendre en charge l’investissement dans le domaine des TIC, avec une dotation initiale de 5 milliards de DA affiche encore un bilan squelettique.

CotĂ© investisseur privĂ©s, en dehors d’une  initiative comme celle annoncĂ©e par le PDG  de Djezzy, M.Vincenzo Nesci, qui a fait savoir voici quelques mois  que « Djezzy va  crĂ©er un incubateur pour promouvoir la crĂ©ation de startups au sein de l’Ecole Nationale Polytechnique (ENP) et de la Djezzy Academy », les actions dans ce domaine restent extrĂȘmement rares  en comparaison de ce qui peut ĂȘtre relevĂ© dans les pays voisins.

Une action spĂ©cifique  visant  Ă  encourager en particulier des investissements en capital- risque et la crĂ©ation de fonds d’amorçage sont aujourd’hui considĂ©rĂ©s par de nombreux spĂ©cialistes comme les chainons manquants des dispositifs de soutien mis en place par les pouvoirs publics algĂ©riens au cours des derniĂšres annĂ©es. Ils constitueraient  certainement  un moyen pour encourager le potentiel de croissance du marchĂ© des TIC ou des Ă©nergies renouvelables comparativement aux secteurs « traditionnels » des services, de la construction et des industries chimiques et agroalimentaires.

Un fonds de capital-risque et de développement dédié aux nouvelles technologies

De crĂ©ation rĂ©cente et encore trĂšs peu actifs, la plupart des fonds de capital risque existants en AlgĂ©rie ont en outre un caractĂšre fortement gĂ©nĂ©raliste peu adaptĂ© Ă  la spĂ©cificitĂ© des nouvelles technologies. Une dĂ©marche plus ciblĂ©e est ainsi jugĂ©e nĂ©cessaire par un ancien PDG d’une grande banque publique  qui nous confie  que : « Nous avons  besoin de sociĂ©tĂ©s de capital risque dĂ©diĂ©es aux secteurs d’activitĂ©s que les pouvoirs publics souhaitent soutenir prioritairement. Il serait donc souhaitable que des sociĂ©tĂ©s spĂ©cialisĂ©es dans des filiĂšres technologiques particuliĂšres – comme les Ă©nergies renouvelables ou les TIC par exemple – viennent renforcer les moyens du dispositif existant. »

Un  fonds de capital-risque dĂ©diĂ© au TIC pourrait  cibler par exemple les entreprises qui ont un profil dĂ©fini, notamment des PME positionnĂ©es sur des niches Ă  fort potentiel de croissance, telles que l’e-government, la sĂ©curitĂ©, la sĂ©curitĂ© embarquĂ©e, les applications mobiles, le green IT, les jeux vidĂ©o, le multimĂ©dia, les logiciels de gestion, l’open source, l’Internet des objets
etc.

Il concernerait notamment  des PME ayant plus de trois années de vie, une rentabilité avérée et une situation financiÚre saine ainsi  des entreprises avec des projets à caractÚre innovant ou une forte composante technologique .

Un fonds d’amorçage pour les  startups technologiques

SituĂ©s encore plus en amont que le capital risque dans la dĂ©marche de financement et d’accompagnement  des startups, les  fonds d’amorçage sont encore totalement absents du paysage financier algĂ©rien.  La toute rĂ©cente loi sur les PME prĂ©voit pour la premiĂšre fois la crĂ©ation d’un fonds d’amorçage Ă  caractĂšre gĂ©nĂ©raliste qui devrait ĂȘtre rattachĂ© au ministĂšre de l’industrie.

DestinĂ©s au financement des jeunes entreprises, innovantes et Ă  fort potentiel de croissance, ils pourraient  pourtant contribuer efficacement  Ă  l’émergence d’une filiĂšre TIC dans notre pays en ciblant notamment  des porteurs de projets d’entreprises encore au stade de conception et de Recherche &DĂ©veloppement, des entreprises en phase de dĂ©marrage de leur activitĂ© ou encore des entreprises qui ont dĂ©jĂ  achevĂ© le dĂ©veloppement d’un produit ou  d’un service mais dont la commercialisation nĂ©cessite des capitaux pour dĂ©marrer.