M A G H R E B

E M E R G E N T

Energie

« Sous l’ère Yousfi, l’esprit d’initiative a cessé d’exister au sein du secteur de l’énergie »-A. Attar sur RadioM (audio-vidéo)

Par Yazid Ferhat 27 mai 2015

L’un des aspects négatifs de l’ère Youcef Yousfi à la tête du département des l’énergie est incontestablement l’absence d’initiative chez les responsables de la Sonatrach et du secteur de l’énergie en général.

 

Mais pour Abdelmadjid Attar, invité du Direct de Radio M la webradio de Maghreb Emergent, c’est plus à Sonatrach qu’au ministère que les choses « n’ont pas tourné ». Et ce, dans la mesure où la compagnie nationale d’hydrocarbures, mère nourricière du pays, était restée paralysée par toutes les affaires de corruption qui la minaient. Au point de paralyser avec elle toutes les initiatives. « Les cadres de Sonatrach ont tout simplement tiré le frein à main et il y a très peu de responsables qui prenaient des initiatives comme autrefois notamment du temps de l’ancien ministre Chakib Khelil », a souligné l’ancien ministre des ressources en eau et ex PDG- de la Sonatrach. « Yousfi lui-même ne prenait pas d’initiative », note Abdelmadjid Attar. Il estime que M. Yousfi a essayé de redresser la barre pour relancer l’exploration en amendant la loi en vue de développer le partenariat. Car, Yousfi s’est rendu compte que ce qui restait à découvrir et à développer ainsi que les possibilités de développer les taux de récupération nécessitait des investissements extraordinaires », commente ainsi M. Attar. A cela s’ajoute des besoins internes de plus en plus grandissants que la rente pétrolière n’arrivait même plus à couvrir.  Les appels d’offres sont aussi à inscrire dans le registre des échecs de Yousfi, selon Attar. « Pourquoi ? Quand il a lancé ces appels d’offres, la situation mondiale était totalement changée (compétition, instabilités…) », souligne-t-il. L’invité de Radio M a en outre rappelé que Yousfi est arrivé en 2010 à la tête du département de l’Energie, dans un contexte marqué par les scandales qui ont entaché le secteur.

Yousfi n’a jamais souhaité agir sur les prix des carburants

Un contexte également marqué par une production de gaz et de pétrole et des réserves en baisse continuelle depuis 2008. Selon lui, les responsables du secteur et parmi eux Yousfi étaient dans une attitude de nonchalance lorsque  les prix du pétrole augmentaient continuellement depuis 2009 jusqu’au  milieu de 2014, année « durant laquelle les prix ont commencé à vaciller jusqu’à la rupture ». Pour M. Attar, Yousfi était, à son arrivée, conscient que les réserves étaient en danger, que la production pétrolière et gazière l’était tout autant. « Il a travaillé dans ce sens-là, c’est la raison pour laquelle il a proposé un amendement de la loi 2005 en vue de relancer l’exploration, notamment dans les gaz de schiste. La loi a en effet défini les hydrocarbures non conventionnels. Les responsables ont essayé mais les deux appels d’offres ont été un échec », analyse l’ancien P-DG de Sonatrach. M. Youcef Yousfi a-t-il échoué à faire baisser la consommation domestique de l’énergie qui évolue de 5 à 6% annuellement ? Abdelmadjid Attar se dit persuadé qu’on ne peut baisser la consommation algérienne ou la rationaliser, du moins la ralentir, qu’en agissant sur les prix des carburants. La révision des prix du carburant est une question politique sur laquelle Yousfi ne semble pas avoir de prise, observe-t-il. Durant le mandat de M. Yousfi, y a-t-il eu une demande pour la révision des prix au Conseil des ministres ? Répondant par la négative, Abdelmadjid Attar note : « Je ne le pense pas pour deux raisons d’ailleurs : je n’ai jamais lu ou entendu une déclaration de Yousfi sur cette question-là, et même lorsqu’il a été interpellé à maintes reprises, moi-même je lui ai posé la question pourquoi on n’augmente pas les prix des carburants il ne m’a pas répondu, ce qui voulait dire qu’il ne pouvait pas le faire ».

Extraits vidéo : https://algeriefocus.com/bit.ly/1LHVSdX

Ecouter l’émission :

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Energie

Le pétrole vers 55 dollars en 2026 : l’EIA anticipe une chute de plus de 20%

Malgré une légère révision à la hausse, l’Administration américaine d’information sur l’énergie (EIA) table sur un effondrement des cours l’année prochaine, la production mondiale devant largement dépasser la demande. Les… Lire Plus

Actualités Energie

Le Brent recule encore et s’enfonce sous les 62 dollars

Ce jeudi 12 décembre à 9h30 (heure d’Alger), le baril de Brent pour livraison février 2026 s’échangeait à 61,91 dollars, en repli de 0,48% par rapport à la clôture de… Lire Plus

Actualités Energie

Le Brent rebondit légèrement après deux jours de baisse

Les cours de Brent repartent légèrement à la hausse ce mercredi matin, portés par la baisse des stocks américains et l’espoir d’un assouplissement monétaire. Mais les inquiétudes sur l’offre russe… Lire Plus

Panneau d’entrée du champ pétrolier irakien West Qurna-2, opéré par Lukoil, dont la reprise de production influence les cours du brut.
Actualités Energie

Le Brent recule à 62 dollars, plombé par le retour de l’offre irakienne

Ce mardi, le pétrole repartait légèrement à la baisse. Vers 06 h 35 GMT, le Brent pour livraison en février 2026 perdait 0,29 %, à 62,31 dollars le baril. Le… Lire Plus

Actualités Energie

Brent à 63,9 dollars le baril : un marché qui marche sur un fil entre Fed, Ukraine et pétrole russe

Lundi matin, les prix du Brent ont légèrement progressé dans un marché, partagé entre l’espoir d’un assouplissement monétaire aux États-Unis et les incertitudes géopolitiques autour de la guerre en Ukraine… Lire Plus