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Sonatrach1 : Le nom de Reda Hemche, « le facilitateur » s’invite dans le procès

Par Maghreb Émergent 8 janvier 2016

Le nom de l’ancien chef de cabinet de l’ex-PDG de Sonatrach Mohamed Meziane, Reda Hemche est revenu avec insistance lors du procès de l’affaire dite Sonatrach 1 qui se déroule depuis plus d’une semaine au tribunal criminel près la Cour d’Alger.

Le juge Mohamed Reggad a insisté sur le rôle de « facilitateur » de Reda Hemche dans l’attribution du marché de réaménagement du siège de Sonatrach sis rue Ahmed Ghermoul à Alger au cabinet d’étude CAD de madame Meliani Houria. L’insistance du juge a fini par soulever le courroux des avocats de la défense. « S’il a joué le rôle de facilitateur pourquoi il n’est pas là ? Pourquoi le parquet n’a pas fait son travail en inculpant Reda Hemche », s’est insurgé Me Miloud Brahimi, l’avocat de l’accusée, avant de pointer du doigt le « deux poids deux mesures de la justice ». Le juge Reggad revient à la charge et reprend les déclarations de l’accusée devant le juge d’instruction où elle avait affirmé que Reda Hemche l’a aidée à avoir des contrats avec l’entreprise Sonatrach.
L’accusée, poursuivie pour surfacturation, participation à la dilapidation de deniers publics, blanchiment d’argent et trafic d’influence, reconnait que Reda Hemche était un ami de la famille. « On vient du même patelin », a-t-elle dit, affirmant toutefois qu’elle se plaignait auprès de lui concernant le retard dans le paiement des travaux effectués dans le cadre du contrat qu’elle décroché avec Sonatrach sur le projet de rénovation du siège de Sonatrach à Ghermoul. « Le recouvrement des créances n’est pas illégal. Certes, je l’ai sollicité pour m’aider à recouvrer la contrepartie de mon travail, mais je n’ai pas obtenu le paiement. C’est la preuve que je n’ai pas de relation privilégiée avec lui », a-t-il justifié.
Le juge l’interroge ensuite sur les virements effectués vers le compte de M. Hemche en France, d’une dizaine de milliers d’euros. L’accusée affirme que cet argent constitue des prêts qui ont servis à aider « un ami de la famille » dans le besoins en pays étranger. Elle a précisé que ces prêts ont été octroyés alors que Reda Hemche n’était plus responsable à Sonatrach et ont été remboursés par le concerné. Le juge appelle l’ex- directeur exécutif, Mohamed Senhadji à la barre pour confrontation. Ce dernier avait indiqué au juge d’instruction qu’il était « quasi-certain que Reda Hemche a aidé Madame Meliani Houria, propriétaire du bureau d’étude CAD à obtenir des contrats avec Sonatrach ». Il nie tout à présent.

L’héritage BRC

Le juge lui rappelle alors qu’il a signé au moins 5 contrats de gré à gré avec le bureau d’études en question, pour d’autres projets. L’accusé justifie cette situation par « l’assainissement de l’héritage » de BRC(Brown, Roots-Condor), la joint-venture algéro-américaine dissoute durant l’été 2007. « Tous ces contrats ont été passés avec la BRC. A la dissolution de celle-ci, Sonatrach a repris tous les contrats avec les sous-traitants. Donc, les contrats CAD-BRC sont alors devenus des contrats entre CAD et Sonatrach », a-t-il expliqué.
Il affirme toutefois que le choix de CAD, « un bureau d’étude que je ne connais pas », n’émane pas de lui mais plutôt de la direction des activités centrales, tout en justifiant la décision du recours pour le gré à gré par l’urgence du projet et l’instruction ferme du ministre de l’Energie d’alors Chakib Khelil. « Début décembre 2007, j’ai reçu un appel émanant du ministre (Chakib Khelil, NDLR), me demandant d’occuper le siège de Sonatrach à Ghermoul pour qu’il ne soit pas repris par le ministère du Transport et de choisir une entreprise de grande envergure pour son réaménagement. J’ai contacté le PDG de l’entreprise le jour même qui m’a confirmé l’instruction du ministre. J’ai alors demandé à Abdelouahab Abdelaziz, le directeur des activités centrales de nous trouver un bureau d’études. Le 31 décembre, il m’a envoyé une lettre de proposition de deux bureaux ; CTC pour le diagnostic, CAD pour l’étude. J’ai approuvé, mais ce choix émane de la base », a-t-il relaté. Et de conclure : « J’ai pris la décision du recours pour le gré à gré parce que c’est de ma responsabilité de préserver le patrimoine de l’entreprise. Je l’ai prise aussi en toute âme et conscience ».

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