Le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a procédé, dimanche à Alger, à l’installation de M. Noureddine Daoudi au poste de président-directeur général du Groupe Sonatrach, en remplacement de M. Rachid Hachichi, a indiqué un communiqué du ministère.
La cérémonie s’est déroulée au siège de la direction générale du groupe, en présence des membres du Conseil d’administration et de plusieurs cadres du ministère.
Noureddine Daoudi n’est pas un inconnu à Sonatrach. Il compte plus de 35 ans d’expérience dans le domaine énergétique. Il a passé 32 ans dans le secteur de l’exploration pétrolière et a dirigé l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT). Le communiqué note qu’il s’est distingué par « sa capacité à conduire des projets complexes et à négocier des partenariats« . Sa nomination marque donc un bond significatif dans sa trajectoire au sein de la première entreprise publique du pays.
Rachid Hachichi avait quant à lui été installé en avril 2024, succédant à Toufik Hakkar, dans un contexte de volonté affichée de redynamisation du management et de relance des grands projets stratégiques du secteur énergétique.
Un changement dans un climat tendu
Ce changement à la tête du géant pétrolier intervient dans un climat particulier, quelques jours seulement après la parution de deux articles critiques dans les journaux El Khabar et Le Soir d’Algérie, visant directement la gestion de M. Hachichi. Ces attaques, inhabituelles dans leur ton, avaient mis en lumière des tensions internes et des divergences de vue autour de la gouvernance du groupe et de sa stratégie d’investissement, notamment sur les contrats en cours avec des partenaires étrangers.
Si le ministère n’a fourni aucune explication sur les raisons de cette nouvelle rotation à la tête de Sonatrach, plusieurs observateurs y voient le signe d’un réajustement politique et stratégique, à la veille de décisions majeures concernant les partenariats gaziers et pétroliers du pays.
Les enjeux d’une stabilité retrouvée
Le retour de Noureddine Daoudi à la tête de Sonatrach intervient alors que le groupe est confronté à des défis multiples : maintien des niveaux d’exportation d’hydrocarbures, adaptation aux marchés énergétiques internationaux en mutation et préparation de la stratégie nationale de transition énergétique.
Pour Alger, la stabilité du management de Sonatrach est un impératif politique et économique. La compagnie représente le principal levier financier de l’État et un instrument clé dans la diplomatie énergétique. Sonatrach, « cœur battant de l’économie nationale », doit désormais « s’engager dans une nouvelle phase de relance institutionnelle et d’innovation technique », dans un contexte marqué par les mutations du marché mondial de l’énergie, selon le ministre de l’énergie.
Reste à savoir si le retour de Daoudi, perçu comme un technocrate chevronné, mais aussi comme un homme du sérail, saura imprimer un cap durable à une entreprise souvent secouée par les changements de direction et les turbulences politiques.