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Internationale

Sommet de l’UE : Un accord a Ă©tĂ© trouvĂ© avec la GrĂšce qui devra entamer des « rĂ©formes sĂ©rieuses »

Des négociations marathoniennes

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GrÚce Union Européenne

 

Le sommet europĂ©en d’urgence a permis, ce lundi, aprĂšs 20 heures de nĂ©gociations, d’arriver Ă  un accord concernant la GrĂšce. AthĂšnes reste dans la zone euro et doit appliquer des rĂ©formes en Ă©change d’un plan d’aide de 80 milliards d’euros.

«Le sommet de la zone euro a trouvĂ© un accord Ă  l’unanimitĂ©. Nous sommes tous prĂȘts pour un programme d’aide pour la GrĂšce via le MĂ©canisme europĂ©en de stabilitĂ© (MES), avec des rĂ©formes sĂ©rieuses et un soutien financier», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident du Conseil europĂ©en, Donald Tusk lundi matin Ă  la presse. Il rappelle, cependant, que la GrĂšce que l’accord prĂ©voit des « conditions strictes » Ă  remplir par AthĂšnes Ă  commencer par « dĂ©velopper un programme de privatisation ambitieux et dotĂ© d’une meilleure gouvernance par le biais d’un fonds indĂ©pendant qui monĂ©tisera les actifs publics notamment par le biais de privatisations », selon le communiquĂ© publiĂ© Ă  l’issue du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro. Le fonds de privatisation sera Ă©tabli en GrĂšce et gĂ©rĂ© par les autoritĂ©s du pays, mais avec une supervision des autoritĂ©s europĂ©ennes compĂ©tentes.

« La monĂ©tisation des actifs sera l’une des sources du remboursement prĂ©vu du nouveau crĂ©dit du MES et de la gĂ©nĂ©ration, durant la durĂ©e de vie du nouveau crĂ©dit, d’un total projetĂ© de 50 milliards d’euros, dont 25 milliards d’euros seront affectĂ©s au remboursement de la recapitalisation des banques et d’autres actifs et 50% de chaque euro restant (soit 50% de 25 milliards d’euros) sera employĂ© Ă  rĂ©duire le rapport de la dette au PIB, tandis que les 50% restants seront affectĂ©s aux investissements », ajoute le communiquĂ©.

Eviter l’étranglement financier

Le point de vu grec concernant cet accord a Ă©tĂ© exprimĂ© par le Premier ministre Alexis Tsipras pour qui l’issue trouvĂ©e va permettre un « soulagement immĂ©diat » grĂące l’acceptation de « restructuration de la dette grecque ». «Au terme d’une bataille Ăąpre, nous avons rĂ©ussi Ă  emporter une restructuration de la dette», a dĂ©clarĂ© M. Tsipras qui espĂšre que l’accord va inciter Ă  « nouveaux investissements pour aider le pays Ă  sortir de la rĂ©cession et Ă©viter un effondrement de son systĂšme bancaire ». «L’accord est difficile, mais nous avons coupĂ© court au mouvement de transfert d’actifs publics Ă  l’Ă©tranger. Nous nous sommes Ă©pargnĂ© un Ă©tranglement financier et un effondrement du systĂšme bancaire», a dit encore le Premier ministre de la GrĂšce.

Il Ă©tait nĂ©cessaire pour AthĂšnes de faire admettre au reste des membres de l’UE la restructuration de sa dette qui sera le principal argument de Tsipras pour faire accepter les nouvelles mesures d’austĂ©ritĂ© Ă  ses compatriotes.

Un accord favorablement accueilli

Le prĂ©sident français François Hollande a saluĂ© l’accord conclu Ă  Bruxelles, soulignant en mĂȘme temps le choix courageux du Premier ministre grec, Alexis Tsipras. Cet accord la France le cherchait, le voulait. Il permet Ă  la GrĂšce de rester dans la zone euro, a lancĂ© le prĂ©sident français Ă  l’issue d’un sommet exceptionnel de l’Eurogroupe. Hollande estime aussi que s’il n’y avait pas eu accord, « la crĂ©dibilitĂ© de l’Europe aurait Ă©tĂ© atteinte ». « Le Premier ministre grec a fait un choix courageux au moment mĂȘme oĂč il lui Ă©tait demandĂ© d’autres rĂ©formes, mais en mĂȘme temps il savait que c’Ă©tait la condition pour bĂ©nĂ©ficier des financements », a ajoutĂ© le prĂ©sident français. Pour Hollande, « l’objectif, c’Ă©tait de faire en sorte que la zone euro soit prĂ©servĂ©e dans son unitĂ©, dans sa solidaritĂ©, c’Ă©tait aussi de donner un espoir Ă  la GrĂšce aprĂšs tant d’annĂ©es de souffrance, d’austĂ©ritĂ©, mĂȘme si la GrĂšce n’en a pas terminĂ© et qu’elle devra encore faire des efforts. »

L’accord a Ă©tĂ© Ă©galement favorablement accueilli par les marchĂ©s financiers europĂ©ens. Les Bourses de Francfort, Londres et Paris affichaient des hausses. La hausse au Cac 40 a dĂ©passĂ© les 5000 points en milieu de journĂ©e. Il faut cependant prĂ©ciser que l’accord doit d’abord ĂȘtre validĂ© par certains Parlements de la zone euro avant l’entame de sa mise en Ɠuvre.