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Économie

Pétrole- Une éventuelle action du CCG sur le marché risque d’être contrariée par l’intransigeance iranienne

Par Yacine Temlali 2 juin 2016
Illustration publiée sur Iran.Fr.

« Le Conseil de coopération du Golfe souhaite une action coordonnée lors de la réunion » de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole à Vienne le 2 juin 2016. C’est ce qu’a déclaré à Reuters une source au sein de l’Opep. L’Iran, de son côté, estime que la multiplication par deux des exportations du pétrole du pays ces derniers mois n’avait eu aucun effet néfaste sur le marché.

 

 

Les pays du Golfe membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, dont l’Arabie saoudite, veulent relancer l’idée d’une action coordonnée en matière de production à l’occasion de la réunion ministérielle de l’Opep prévue jeudi à Vienne, dit-on au sein de l’organisation.

Mais l’Iran, qui veut faire remonter le niveau de sa production à celui qui prévalait avant les sanctions internationales levées en début d’année, a réaffirmé son refuse de s’associer à une initiative de ce type.

« Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) souhaite une action coordonnée lors de la réunion », a dit la source, se référant à un groupement qui comprend l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.

Lors de la précédente réunion ministérielle, en décembre, l’Opep avait renoncé à mettre en place le moindre plafond en termes de production, autorisant de fait ses membres à continuer d’inonder de brut un marché déjà saturé.

Cette décision avait précipité la chute des cours du brut, tombés à leur plus bas niveau depuis plus de douze ans en début d’année, à 27 dollars le baril pour le Brent en janvier et 26,05 dollars pour le brut léger américain. Ils évoluaient encore à plus de 100 dollars mi-2014.

Depuis, l’or noir a connu une vive remontée à la faveur notamment des espoirs, aujourd’hui douchés, d’un gel de la production et, plus récemment, d’une série de perturbations du côté de l’offre qui ont quelque peu rééquilibré le marché.

La reprise des cours fait d’ailleurs dire à la plupart des spécialistes du secteur que l’Opep devrait prolonger jeudi le statu quo en matière de production.

Cette perspective contribuait mercredi à la baisse de plus de 1% des cours du pétrole, à 49,20 dollars pour le Brent vers 13h00 et 48,44 dollars pour le brut léger américain.

 

L’Iran persiste et signe

 

Les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran, dont la rivalité va au-delà du seul sujet du pétrole, ont empêché en avril la conclusion du premier accord en quinze ans entre l’Opep et des pays non-Opep sur un gel des niveaux de production.

« L’Iran soutient les efforts de l’Opep visant à favoriser la stabilité sur le marché pétrolier avec des prix équitables et logiques, mais le pays ne s’engagera pas à s’associer à la moindre forme de gel de la production », a dit Mehdi Asali, représentant de l’Iran auprès de l’Opep, cité par Shana, l’agence du ministère du Pétrole iranien.

Avant lui, Bijan Zanganeh, le ministre du Pétrole iranien, avait souligné juste avant de s’envoler pour Vienne que la multiplication par deux des exportations du pétrole du pays ces derniers mois n’avait eu aucun effet néfaste sur le marché.

« Les exportations de pétrole iraniennes ont doublé entre la 168e et la 169e réunion de l’Opep. Cette augmentation n’a pas eu d’effet négatif sur le marché et a été absorbée par le marché », a-t-il dit, cité par l’agence Shana.

Selon l’agence de presse koweïtienne Kuna, Anas al Salah, ministre du Pétrole par intérim du Koweït, a déclaré s’attendre à un accord entre les ministres du Pétrole de l’Opep sur le nom du nouveau secrétaire général de l’organisation.

Mohammed Barkindo, un technocrate du secteur pétrolier nigérian, est considéré comme favori pour le poste. Sa nomination serait le fruit d’un rare compromis au sein d’une organisation minée par la montée des tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran.

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