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Partenariat économique, l’Algérie et la France plaident pour une nouvelle approche

Par Maghreb Émergent 28 août 2022
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La visite, en Algérie, du Président français, Emmanuel Macron, a été conclue avec la signature d’un nouveau partenariat stratégique qui met les deux pays sur de nouvelles perspectives. La « Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre la France et l’Algérie », puisque de cela dont il s’agit, contient cinq accords qui incluent une alliance pour la transition économique et énergétique. A travers ce partenariat, « la France et l’Algérie donneront un nouvel élan à leurs relations économiques pour favoriser un partenariat équilibré dans l’intérêt des deux pays », lit-on dans le communiqué conjoint diffusé à l’issue de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie. Dans cette optique, l’Algérie et la France « entendent favoriser une relance de leurs échanges économiques et encourager le développement des partenariats entre leurs entreprises ainsi que la recherche pour l’innovation.

Ces efforts porteront en priorité sur les secteurs d’avenir : le numérique, les énergies renouvelables, les métaux rares, la santé, l’agriculture et le tourisme », souligne ledit communiqué. Mais l’énergie s’est taillée une part de lion dans ce nouveau partenariat dans les domaines de l’économie, puisque les deux chefs d’Etats ont convenu de « coopérer ensemble sur la transition énergétique notamment à travers une coopération dans les domaines du gaz et de l’hydrogène ». Les nouveaux enjeux nés de la guerre en Ukraine, dont la quête de nouvelles sources d’approvisionnement en gaz pour la France et l’Europe, place l’Algérie au centre de l’échiquier gazier du Vieux Continent. Après avoir signé un accord stratégique avec l’Italie de Mario Draghi, qui prévoit, entre autres, une hausse des quantités du gaz algérien à destination de l’Italie, l’Algérie semble rééditer le coup avec la France, puisque certains médias français parlent d’un engagement non écrit selon lequel les volumes de gaz algérien acheminés à destination de l’hexagone devraient augmenter de 50%.

Quid des capacités de production ?

La présence de la patronne d’Engie, client de Sonatrach, dans la délégation d’Emmanuel Macron n’était aucunement un fait de pur hasard. On devinait aisément que la question du gaz allait être un sujet central dans les entretiens Macron-Tebboune. La question qui se pose est celle de savoir si l’Algérie dispose de capacités de production inutilisées pour pouvoir alimenter l’Italie et la France en quantités supplémentaires de gaz naturel. La question s’était déjà posée lors de la conclusion d’un accord avec l’Italie prévoyant une hausse des quantités de gaz vendus à son premier client européen. Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar avait assuré que son groupe disposait d’une capacité supplémentaire disponible de 3 milliards de m3 qui peut permettre à l’Algérie d’exporter dès cette année 25 milliards de m3 de gaz naturel vers l’Italie, en attendant que de nouveaux projets gaziers soient mis en service pour en rajouter 7 milliards de m3 supplémentaires à moyen terme.

Cela suggère que Sonatrach et ses partenaires doivent impérativement intensifier l’effort d’exploration et de développement de nouveaux projets gaziers pour que le pays puisse accroitre sa production et les volumes dédiés à l’exportation. Par ailleurs, outre le gaz, le communiqué conjoint signé par Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron prévoit le lancement d’un programme de recherche d’innovation technologique sur la récupération et le traitement du gaz de torchage. « Cette relance devrait se traduire par l’accroissement de l’investissement, la préservation et la création d’emplois sur leurs territoires respectifs, notamment à destination de la jeunesse, à travers une étroite implication des opérateurs économiques des deux pays à sa définition et au suivi de sa mise en œuvre. Dans cette perspective, les deux parties veilleront à l’opérationnalisation rapide du fonds d’investissement commun conçu pour accompagner les efforts conjoints de co-production et d’investissement », soutient la déclaration d’Alger, non sans souligner l’impératif d’œuvrer au développement d’infrastructures logistiques sur les deux rives de la Méditerranée.

Ali. T.

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