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Hydrocarbures

Opep: Un duel entre l’Arabie Saoudite et l’Iran

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Alors que les observateurs s’accordaient sur un maintien du niveau de production pour l’annĂ©e prochaine, une folle rumeur circule selon laquelle le royaume wahhabite serait prĂȘt Ă  proposer une rĂ©duction de la production du cartel de un million de baril par jour. Ce Ă  quoi l’Iran a immĂ©diatement rĂ©agi.

 

Une offre largement excĂ©dentaire, un dollar plus fort que jamais, une demande dĂ©clinante et un baril de Brent autour de 43 dollars, voilĂ  le contexte dans lequel le prochain sommet annuel de l’Opep se dĂ©roulera.Ce devait ĂȘtre une rĂ©union sans surprise et sans changement notable. Les observateurs Ă©taient en effet pessimistes quand Ă  la capacitĂ© du cartel et en premier lieu l’Arabie Saoudite, Ă  remettre en cause sa politique de surproduction visant Ă  prĂ©server ses parts de marchĂ©. C’est l’annonce par un site spĂ©cialisĂ©, repris par l’agence Reuters, qui rebats les cartes entre les participants. Selon ce site  Ryad pourrait proposer Ă  l’Opep de rĂ©duire la production du cartel d’un million de barils par jour. L’Arabie Saoudite aimerait limiter la production des pays entrants sur le marchĂ© comme l’Irak et l’Iran. MalgrĂ© le dĂ©menti de cette rumeur par une source saoudienne, la dĂ©lĂ©gation irakienne a annoncĂ© queles ministres de l’Opep dĂ©jĂ  prĂ©sents Ă  Vienne pour la rĂ©union de vendrediallaient se rĂ©unir dans l’aprĂšs-midi pour «des consultations informelles» selon Reuters.

 L’Iran refuse de discuter

«Nous n’acceptons aucune discussion sur l’augmentation de la production de l’Iran aprĂšs la levĂ©e des sanctions», a dĂ©clarĂ© le ministre iranien du PĂ©trole, Bijan Zangeneh. «C’est notre droit et personne ne peut s’y opposer». CitĂ© un peu plus tĂŽt par l’agence de presse iranienne Shana, le mĂȘme ministre demandait aux autres membres de l’Opep de rĂ©duire leurs exportations, qu’ils avaient augmentĂ©es tandis que le rĂ©gime de TĂ©hĂ©ran Ă©tait contraint de rĂ©duire les siennes. Une baisse de la production des pays de l’Opep reprĂ©senterait un vĂ©ritable revirement de sa stratĂ©gie depuis des annĂ©es.  L’Arabie Saoudite est engagĂ©e dans une stratĂ©gie de «part de marché» afin de contrer la montĂ©e en puissance de producteurs extĂ©rieurs au cartel, comme la Russie et les Etats-Unis. Il semblerait qu’aujourd’hui leur prioritĂ© est de ralentir la production des nouveaux arrivants comme l’Iran et l’Irak. Pour cela, Ryad pourrait chercher Ă  obtenir la collaboration de producteurs hors-Opep comme la Russie, prĂ©cise le site spĂ©cialisĂ© Energy Intelligence, qui cite un dĂ©lĂ©guĂ© du cartel.

 Khebri à Vienne

Dans cette ambiance mouvementĂ©e, le ministre de l’Energie, Salah Khebri, prendra part vendredi Ă  la rĂ©union de l’Opep. L’AlgĂ©rie qui avec le VĂ©nĂ©zuela et l’Equateur plaident pour une baisse de la production en adĂ©quation avec la demande du marchĂ©, qui aboutirait Ă  une hausse du prix du baril. Ces pays sont en effet fortement touchĂ©s par la chute des revenus pĂ©troliers. Dans les colonnes d’El Watan, Noureddine AĂŻt Laoussine l’Ex-ministre de l’Energie a ainsi qualifiĂ© cette rĂ©union de celle de la «derniĂšre chance».

Pour l’ancien ministre algĂ©rien «un redressement rapide des cours ne peut provenir que d’une rĂ©duction de l’ordre de 2 millions de barils/jour (mbj) de la production actuelle de l’OPEP et donc au retour au plafond officiel de l’Organisation de 30 mbj». «En cas de nouvel Ă©chec, l’OPEP devra alors dĂ©finir et justifier son nouveau rĂŽle et courir le risque de perdre sa pertinence et sa disparition Ă  terme» avertit-t-il en conclusion.