L’Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM) a financé 18 000 projets en 2024, dont la moitié portée par des femmes rurales et des femmes au foyer, selon sa directrice générale Souad Ben Jamil.
Cinquante pour cent des projets financés par l’ANGEM bénéficient à des femmes rurales et à des femmes au foyer. Ce ratio présenté à Annaba, cette semaine, donne une idée claire du rôle que joue désormais le microcrédit dans l’intégration économique de cette catégorie de population.
Souad Ben Jamil explique en effet que ces financements ont permis d’améliorer le revenu des bénéficiaires, de renforcer leurs compétences et de les intégrer davantage dans l’économie locale. Les projets concernent surtout les industries traditionnelles, l’artisanat et les petites activités de services. Ce sont des secteurs à faible capital de départ, mais à fort potentiel d’emplois de proximité.
18 000 projets financés en 2024
Sur le plan quantitatif, l’ANGEM a financé 18 000 projets en 2024, tous secteurs confondus. Depuis la création de l’agence en 2005, plus d’un million de projets ont été soutenus. Ces données placent le microcrédit parmi les principaux instruments publics de soutien à la petite activité indépendante en Algérie. Elles montrent aussi que le dispositif a atteint une taille critique qui oblige à réfléchir à sa qualité et à sa soutenabilité, pas seulement à ses volumes.
La directrice générale insiste sur l’importance de l’accompagnement. Le financement n’est pas le seul levier. L’agence dit vouloir continuer à suivre les porteurs de projets, avec pour objectif d’améliorer la durée de vie des micro-entreprises, de consolider leur productivité et de limiter les échecs précoces. L’enjeu est économique, mais aussi budgétaire : un projet qui ferme rapidement après financement représente un coût pour l’État sans effet durable sur l’emploi.
L’ANGEM annonce également une volonté de cibler davantage les projets innovants et les “secteurs porteurs”. Le discours officiel met en avant les jeunes et les femmes comme publics prioritaires. Il s’agit de maintenir l’effort vers ces catégories tout en orientant progressivement une partie du portefeuille vers des segments à plus forte valeur ajoutée.
La dimension sociale reste néanmoins centrale. L’agence prépare un élargissement du dispositif aux enfants orphelins et abandonnés, pris en charge dans les établissements de protection sociale. L’objectif est de les intégrer au système de soutien, puis de faciliter leur insertion économique et sociale à leur majorité.