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Mauvaise gestion des risques majeurs en Algérie : le mal est dans le code des communes !

Par Maghreb Émergent 13 décembre 2022

Les élus locaux ne sont pas responsables de la gestion des risques liés aux catastrophes dans leur région. C’est le constat amer des spécialistes, experts et responsables d’institutions publiques, qui ont participé ce lundi, à un séminaire sur la  » Réduction des Risques de Catastrophes ».

Les codes communaux doivent changer de façon à impliquer les présidents d’APC et les Walis dans la gestion des risques majeurs, ont estimé les participants à cette rencontre organisée par l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), en collaboration avec la Délégation Nationale aux Risques Majeurs, et avec le soutien de différents ministères et wilayas.

Beaucoup de moyens et de compétences ont été mis en place dans la prévention contre les risques de catastrophes dans plusieurs wilayas et régions à risque, selon les ingénieurs de différentes institutions qui ont pris part à cette rencontre. « Mais quand les projets prennent fin, on les jette dans les tiroirs », ont-ils regretté. Ils ont ainsi appelé les autorités locales, de mettre en œuvre les résultats de ces études. Ils ont même réclamé d’installer dans chaque commune et wilaya, des gents spécialisés dans la gestion des risques.

« De nouvelles villes naissent dans des zones à risque ! »

Parmi les points évoqués lors de cette rencontre, les risques sismiques que connaissent plusieurs wilayas du pays. A ce propos, le directeur général du CRAAG, Abdelkrim Yelles a souligné que la sauvegarde des vies et de la population est le principal objectif de la stratégie de gestion des risques. « Le séisme c’est des villes entières et des centres urbains qui sont touchés », a-t-il indiqué en ajoutant ; « Ce qui me chagrine, c’est le fait que des nouvelles villes naissent dans des zones à risque ».

Selon le DG du CRAAG, la ville d’Alger et ses wilayas limitrophes (Boumerdes, Blida, Tizi-Ouzou, Tipaza), sont connues pour être des zones à risques sismiques, alors qu’ils connaissent actuellement des constructions massives. « On continu de construire dans des zones difficiles, qui comportent des risques multiples comme les glissements de terrains et les inondations », alerte Abdelkrim Yelles.

Pour le DG du CRAAG, il faut une appropriation au niveau des acteurs locaux, vis-à-vis des zones touchées par le séisme, ou inondable.  A ce propos, il donne l’exemple des glissements de terrains signalés depuis plusieurs années au niveau des wilayas de Médéa et Mila, alors qu’on a construit des autoroutes sur ces zones.

« On est faible dans le risque management »

De son côté, Djillali Benouar, Professeur en génie parasismique et gestion des risques de catastrophe et directeur de recherche à la faculté de génie civil de l’USTHB, a indiqué que lors du séisme de Boumerdes, seuls 10% des immeubles sont effondrés. Ce qu’il amène à dire, selon lui, que l’Algérie est bonne en matière de génie parasismique. Par contre, a-t-il poursuivi, « on est faible en risque management, autrement dit ; faible dans la prévention, dans l’atténuation et aussi faible dans la reconstruction ».

Le professeur a beaucoup insisté sur la construction du citoyen de demain, qui aura la tâche de diriger le pays dans l’avenir. « Il est facile de reconstruire un immeuble mais il est difficile de construire l’homme de demain », a-t-il souligné.

Rappelons que l’Algérie est exposée à diverses catastrophes naturelles telles que les inondations, les séismes et les incendies de forêt. Depuis les années 1950 jusqu’à aujourd’hui, les inondations sont plus fréquents que les séismes, cependant les séismes ont causé des pertes économiques plus importantes et ont touché le plus de personnes. Le gouvernement algérien a fourni beaucoup d’efforts pour l’atténuation des risques, mais des efforts sont encore nécessaires pour parvenir à une gestion intersectorielle et intégrée.

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