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Maghreb

Maroc-Rif: La contestation ne faiblit pas à Al Hoceima, le SG de l’ONU interpellé

Par Oussama Nadjib 2 juin 2017

 

La grève générale de trois jours à laquelle avait appelé le N.2 du  »Hirak » Nabil Ahmajik a été largement suivie et a paralysé les activités commerciales à Al Hoceima, devenue  »ville morte ». Le SG de l’ONU a été interpellé pour que cesse la répression dans le Rif.

 

 Nabil Ahmajik avait lancé mercredi soir un appel à une grève générale de trois jours à partir de jeudi, et en prévision de cette opération  »ville morte », il a invité les populations locales à s’approvisionner en denrées alimentaires et se préparer à tenir durant les trois jours de grève.

 Dans un hashtag, il avait également appelé sur Facebook à la ‘’désobéissance civile’’ à Al Hoceima, avec comme principale revendication la libération des militants du ‘’Hirak’’, dont son leader Nasser Zefzafi, arrêté lundi et transféré avec certains de ses compagnons à Casablanca.

 « Aujourd’hui toute la population est en grève. C’est un message à notre roi Mohammed VI pour qu’il intervienne à Hoceïma », a lancé un gréviste, cité par l’AFP. Le mouvement de contestation a été par ailleurs très suivi dans les villes villages d’Imzouren et Beni Bouyaach.

 A Imzouren et ses environs, une importante manifestation a également eu lieu, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Des sit-in et rassemblements de « solidarité » ont été organisés ailleurs dans le royaume, dont plusieurs ont été dispersés violemment par la police, à Rabat, Casablanca, en particulier à Meknès, selon un militant du PSU (Parti socialiste unifié).

 Les manifestations demandant la libération des militants du ‘’Hirak’’ ont consommé jeudi leur troisième journée consécutive à Al Hoceima, fief de la contestation sociale dans le Rif, qui a pris des contours politiques.

 Le procès de plusieurs militants du ‘’Hirak’’ a été reporté au 6 juin, alors que Nasser Zefzafi n’a pas été autorisé à voir ses avocats. Selon le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi, ‘’le nombre de personnes arrêtées et présentées devant la brigade nationale de la police judiciaire s’élève à 31.’’

 

Guterres interpellé

 

Jeudi soir à Al Hoceima, et plus exactement au quartier populaire de Sidi Abid, plusieurs milliers de manifestants ont défilé, portant des banderoles et pancartes demandant la libération des militants arrêtés.

Selon le procureur de la cour d’appel d’Al Hoceima, la police a arrêté depuis vendredi dernier une quarantaine de personnes, dont essentiellement le noyau dur du « hirak ».  Vingt-cinq des personnes arrêtées ont été déférées devant le parquet. Leur procès s’est ouvert mardi, mais a été reporté au 6 juin.

 Par ailleurs, une pétition postée mercredi soir sur Internet (https://algeriefocus.com/bit.ly/2qNmbuG) demande au Secrétaire Général des Nations-Unies Antonio Guterres d’intervenir en urgence pour faire cesser la répression dans la région du Rif.  Cette pétition, adressée également aux présidents du Conseil des droits de l’homme et du Conseil de sécurité de l’ONU, demande leur intervention urgente  »pour faire cesser la répression des militants du Hirak en particulier, et la population rifaine en général ».

 ‘’L’Etat marocain a non seulement fait la sourde oreille aux revendications sociales, économiques et culturelles des populations rifaines, mais a répondu par la répression contre les militants du mouvement Hirak en particulier, et la population du Rif en général. »

 Sans une première réaction officielle le chef de gouvernement Saad Eddine El Othmani a souligné que ‘’la question d’Al-Hoceima se situe toujours au centre des préoccupations du Conseil du gouvernement, au même titre que plusieurs autres régions du Royaume.’’

 ‘’Le gouvernement, a-t-il dit, veille au suivi de la mise en œuvre des projets de développement lancés dans la province.’’ Il a ajouté, sans faire référence aux manifestations de protestation et à l’arrestation des militants du ‘’HIrak’’ que le gouvernement estime ‘’impératif de garantir la protection des biens publics et privés, de préserver l’ordre public et de renforcer la sécurité et la stabilité du pays, dont bénéficieront tous les citoyens.’’

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