L’euro repart à la hausse face au dinar algérien sur le marché noir des devises ce dimanche 14 décembre 2025. Contre toute attente, la monnaie européenne progresse alors que plusieurs facteurs laissaient prévoir un recul de la demande en cette période de l’année.
Sur le terrain, les chiffres confirment ce mouvement. Le billet de 100 euros s’échange désormais à 28 200 dinars algériens à la vente, soit une hausse de 100 dinars par rapport à la veille. Du côté de l’achat, les cambistes reprennent le même billet autour de 27 900 dinars, là aussi en hausse de 100 dinars par rapport au samedi.
Cette évolution marque un retournement inattendu. Selon un cambiste interrogé, la reprise de la demande explique directement cette progression du taux de change de l’euro. Toutefois, cette hausse a surpris les opérateurs du marché parallèle. « Nous ne nous y attendions pas », indique notre contact.
En effet, le contexte semblait plutôt défavorable à l’euro sur le marché noir. D’abord, les nouvelles restrictions à l’importation des voitures de moins de trois ans ont réduit les besoins en devises pour ce segment. Ensuite, les contraintes liées à l’organisation des voyages vers la Tunisie ont également pesé sur les anticipations de la demande. Enfin, l’interdiction par les autorités chinoises de l’exportation de voitures neuves par les particuliers et les concessionnaires automobiles informels a fermé un autre canal important de sortie de devises.
Pris ensemble, ces trois éléments laissaient penser que la demande pour l’euro allait chuter. Par conséquent, les opérateurs s’attendaient à une baisse marquée des cours sur le marché noir. Cette projection s’est pourtant révélée incorrecte.
Le cours de l’euro résiste aux chocs
Contre ces anticipations, les cours résistent jusqu’ici. L’euro parvient à se maintenir à des niveaux élevés, voire à progresser légèrement. Cette résistance suggère l’existence d’une demande sous-jacente plus forte que prévu, malgré un environnement réglementaire plus contraignant.
Plusieurs cambistes évoquent une demande de précaution, alimentée par l’incertitude économique et les restrictions persistantes. D’autres soulignent des besoins ponctuels liés aux déplacements, aux soins à l’étranger ou à certaines activités commerciales informelles, qui continuent d’alimenter le marché noir.
À court terme, cette situation entretient l’incertitude. Si les facteurs structurels plaident toujours pour un ralentissement de la demande, la réalité du marché noir montre une capacité de résistance inattendue de l’euro. Les opérateurs restent donc prudents.
En résumé, le marché noir des devises déjoue une nouvelle fois les prévisions. Malgré un contexte théoriquement défavorable, l’euro repart à la hausse face au dinar algérien. Reste à savoir si cette tendance s’inscrira dans la durée ou s’il s’agit d’un simple sursaut temporaire.