Le chef de la Petroleum Facilities Guard (PFG), chargée de la garde des installations pétrolières en Libye, Ibrahim Jathran s’est déclaré lundi disposé à mettre fin à un blocus des principaux terminaux pétroliers, mais que le gouvernement d’entente nationale, soutenu par les Nations Unies, doit au préalable signer un accord sur le paiement des salaires des gardes pour permettre la reprise des exportations.
Le PFG a exigé que le paiement des salaires des travailleurs soit inclus dans tout accord visant à mettre fin au blocus des ports de Ras Lanouf, Es Sider et Zoueitina. Les détails des négociations n’ont pas été rendus publics.
Les espoirs d’une reprise des livraisons à partir des terminaux pétroliers ont été contrariés par une lettre adressée vendredi par le PDG de la compagnie libyenne National Oil Corporation (NOC) basée à Tripoli, Mustafa Sanalla, à l’envoyé des Nations Unies en Libye, dans laquelle il considère que ce serait un «terrible précédent» de donner suite aux exigences de paiement de Jathran, qu’il prend pour responsable de la perte de quelque 100 milliards de dollars du fait du blocage des ports par les gardes de la FPG pour appuyer leurs revendications salariales.
Pour la NOC les exigences de Jathran dépasse le cadre salarial
La NOC a dit craindre que les exigences de Jathran n’aient dépassé la question des salaires. Son PDG, M. Sanalla a averti que la compagnie ne lèverait les mesures de force majeure décrétée sur les terminaux d’exportation si un accord sur le paiement des salaires était passé en raison du risque d’endettement auquel la compagnie pourrait être confrontée.
Jathran a rejeté le contenu de la lettre de Sanalla, affirmant que cela «ne fera ni avancer ni retarder» un accord entre le PFG avec le gouvernement d’entente nationale sur soutenu par les Nations Unies pour reprendre les exportations.
Le PFG est «tout à fait prêt» à reprendre les exportations, at-il assuré. «La balle est maintenant dans le camp du Conseil présidentiel, qui n’a qu’à venir à Ras Lanouf signer l’accord pour que les exportations reprennent », a-t-il dit.
La PFG est une force nationale mise en place pour protéger les installations pétrolières de la Libye. Elle est traversés actuellement par des divisions internes. Basée dans la région du «croissant pétrolier» du nord de la Libye, agissait le plus souvent d’une manière indépendante et changeant d’allégeances politiques au cours des dernières années
Jathran a mené les blocus des ports depuis de 2013, assurant qu’il essayait de prévenir la corruption dans les ventes de pétrole, bien que d’autres ont contesté ses motivations.
La NOC tente de relancer la production de pétrole de la Libye, paralysée depuis que le pays a sombré dans les conflits entre factions rivales après la chute du régime de Mouammar Kadhafi il y a cinq ans.Les querelles politiques , les conflits de travail , les menaces d’ordre sécuritaire ont fait chuter la production à moins du quart de la production qui s’était élevée à 1,6 million de barils par jour (bpj) en 2011.
La NOC affirme que même si Jathran venait à lever le blocus, les exportations auraient du mal à dépasser 100.000 barils par jour à court terme, ce qui ne représente qu’une infime fraction des capacités installées.
