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Les risques géopolitiques vont peser sur les perspectives économiques mondiales (think tank)

Par Yacine Temlali 5 mars 2016
Les perspectives de croissance mondiale sont difficiles à prévoir tant elles dépendent d’aléas géostratégique.

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« L’affirmation de la puissance chinoise et les réactions qu’elle suscite, la montée des rivalités entre pouvoirs régionaux, le réveil militaire de la Russie, la multiplication des conflits au pourtour de l’Europe et l’extension du terrorisme signalent que les risques géopolitiques vont significativement peser sur les perspectives économiques dans les temps à venir », a précisé une note sur l’environnement macroéconomique international, dont l’APS a obtenu une copie.

 

 

Les risques géopolitiques vont « significativement » peser, dans un proche avenir, sur les perspectives économiques mondiales, a soutenu vendredi une étude de France Stratégie, un think tank gouvernemental.

« L’affirmation de la puissance chinoise et les réactions qu’elle suscite, la montée des rivalités entre pouvoirs régionaux, le réveil militaire de la Russie, la multiplication des conflits au pourtour de l’Europe et l’extension du terrorisme signalent que les risques géopolitiques vont significativement peser sur les perspectives économiques dans les temps à venir », a précisé une note sur l’environnement macroéconomique international, dont l’APS a obtenu une copie.

La note a expliqué qu’au cours des dernières années, de fortes interactions se sont manifestées, rappelant que « les conflits au Proche-Orient ont provoqué les chocs pétroliers, la fin de la guerre froide a induit une baisse des budgets de défense, la chute de l’Union soviétique a débouché sur la transition en Europe centrale et orientale ».

Face à cette situation, l’équilibre des grandes puissances et la polarisation de la Chine sur son développement économique « ont longtemps été facteurs de stabilité », a estimé France Stratégie ajoutant que les conflits « sont restés localisés et contenus ».

Mais elle a relevé que l’enlisement de la guerre en Syrie, les multiples attaques de l’organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daech) au Moyen-Orient, en Afrique, la guerre civile au Soudan, les tensions en Ukraine, en Israël ou en Turquie, la reprise des conflits internes en Irak et en Afghanistan, l’hostilité croissante entre l’Iran et l’Arabie saoudite, les tensions en mer de Chine « sont autant de sources d’instabilité géopolitique qui peuvent avoir des répercussions à l’échelle mondiale ».

Non seulement ces crises géopolitiques sont des drames humains « aux conséquences terribles qui dépassent largement les frontières des pays directement concernés », a expliqué la note, mais « elles affectent également l’économie mondiale à travers différents canaux ».

A l’échelle régionale, les flux migratoires déclenchés par les conflits « constituent également un facteur de déstabilisation » pour les pays limitrophes et aussi sur un horizon géographique « qui s’élargit, comme l’illustrent dramatiquement le conflit syrien et la crise des réfugiés en Europe ».

Dans ce contexte, a fait remarquer la note, la capacité collective à maintenir la stabilité mondiale « sera fortement mise à l’épreuve », au moment où les Etats-Unis sont dans une phase de désengagement de leurs opérations extérieures, soulignant que « ni les instances multilatérales ni l’Union européenne ne sont aujourd’hui en position d’exercer une gestion effective des crises ».

Par ailleurs, l’étude de France Stratégie a relevé que depuis la crise financière, le commerce mondial a cessé de progresser « plus vite que le PIB mondial » et les flux financiers transfrontiers qui n’avaient cessé de croître « se sont nettement repliés ».

 

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