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Économie

Les prix mondiaux des produits alimentaires ont augmenté de 10% par rapport à mai 2016

Par Yacine Temlali 8 juin 2017
José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO

L’Indice FAO des prix des produits alimentaires est un indice pondéré par les échanges commerciaux qui permet de suivre l’évolution des prix des cinq principaux groupes de produits alimentaires sur les marchés internationaux : les céréales, les huiles végétales, les produits laitiers, la viande et le sucre. 

 

 

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l`agriculture (FAO) a indiqué que pour la première fois en trois mois, les prix mondiaux des produits alimentaires sont remontés en mai, et ce, de 2,2% par rapport à avril dernier et de 10% par rapport à mai 2016, a-t-elle indiqué jeudi sur son site web.

L’Indice FAO des prix des produits alimentaires est un indice pondéré par les échanges commerciaux qui permet de suivre l’évolution des prix des cinq principaux groupes de produits alimentaires sur les marchés internationaux : les céréales, les huiles végétales, les produits laitiers, la viande et le sucre. 

Pour tous ces groupes, des prix en hausse ont été signalés pour le mois de mai, à l’exception du sucre.

Quant aux perspectives des produits alimentaires, qui permettent d’avoir des prévisions sur les marchés des principaux produits alimentaires, la FAO avance que les prix mondiaux du blé devraient rester stables, en particulier au cours de la première moitié de la saison, tandis que la production de céréales secondaires devrait atteindre un niveau record, accentuant ainsi la concurrence entre les principaux exportateurs.

Les stocks de riz devraient également rester abondants, même si certaines réserves devraient connaître un déclin car certains exportateurs seront amenés à réduire leurs stocks publics, ajoute la même source.

Selon le rapport, de 2016 à 2017, la production mondiale de produits protéagineux devrait connaître un bond spectaculaire grâce à des rendements exceptionnels des cultures de soja, ce qui permettra par ailleurs de réapprovisionner les stocks mondiaux.

Les premières indications prédisent également un marché bien approvisionné pour 2017 et 2018, ce qui devrait en conséquence avoir une incidence sur les prix.

D’autre part, pour la troisième année consécutive, la hausse de la production mondiale de viande devrait stagner, et ce, en raison d’un déclin anticipé en Chine, qui devrait avoir pour effet de stimuler les importations en provenance des Etats-Unis et du Brésil, selon la FAO.

En 2017, la production mondiale de lait devrait augmenter de 1,4% grâce à une croissance rapide en Inde.

Les Perspectives de l’alimentation analysent de même l’impact que les liquidités pourraient avoir sur les hausses et les baisses des prix des produits alimentaires ces 20 dernières années, démontrant que les conditions mondiales de crédit influencent les prix de référence du maïs, du soja et du blé.

Par ailleurs, le dernier Bulletin de la FAO sur l’offre et la demande de céréales prévoit un ralentissement de 2,2% de la production mondiale de blé d’année en année, qui sera presque compensé par une hausse de 1,2% de la production mondiale de maïs (en particulier en Amérique du Sud et en Afrique australe) et une hausse de 0,7% de la production mondiale de riz.

Cependant, la production mondiale de céréales devrait baisser de 0,5% pour atteindre les 2.594 millions de tonnes. 

La FAO a également revu à la baisse ses prévisions pour le mois de mai concernant l’utilisation mondiale de céréales qui devrait, elle, atteindre les 2.584 millions de tonnes. 

Ainsi, la demande devrait être inférieure au volume de production et les stocks de céréales devraient s’élever à 703 millions de tonnes en fin de saison en 2018, soit une très légère augmentation par rapport au niveau record prévu pour cette année, selon le rapport. 

Dans ce contexte, il est indiqué que les prévisions concernant les stocks reflètent des mouvements importants en Chine, alors que le pays a décidé de réduire ses stocks de céréales secondaires et de renflouer ses entrepôts de blé et de riz. 

Dans l’ensemble, les stocks devraient néanmoins être abondants, selon la FAO. 

En outre, la hausse des frais de port et des importations plus importantes devraient contribuer à faire grimper la facture mondiale des importations alimentaires au-delà des 1.300 milliards de dollars cette année, selon la FAO, en hausse de 10,6% depuis 2016.

Les factures des importations alimentaires des pays les moins développés, des pays à faible revenu et à déficit vivrier et des pays d’Afrique subsaharienne sont sur le point d’augmenter encore plus rapidement en raison d’importations plus importantes de viande, de sucre, de produits laitiers et de produits protéagineux, constate la FAO. 

La hausse de la facture des importations devrait s’appliquer à toutes les catégories alimentaires, hormis le poisson pour qui la demande en provenance du marché national de nombreux pays en développement a été satisfaite par une croissance soutenue des secteurs aquacoles locaux, souligne l’agence onusienne.  

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