Monsieur le président de la République,
Nous, groupement des concessionnaires automobiles Algériens, venons par cette lettre ouverte, attirer respectueusement votre haute attention, sur la situation du marché de véhicules neufs.
Notre groupement constituĂ© dâopĂ©rateurs Ă©conomiques algĂ©riens, disposant dâune expĂ©rience minimale de 15 ans dans le mĂ©tier de lâimportation et la distribution automobile, considĂ©rons que nous sommes victimes de lâadministration en raison de lâarrĂȘt de notre activitĂ© depuis plus de cinq ans. Cet arrĂȘt de notre activitĂ© a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© au 1er janvier 2017, par les autoritĂ©s de lâĂ©poque, malgrĂ© le fait que nous ayons rĂ©pondu au cahier des charges 15-58 qui obligeait les concessionnaires Ă devenir des industriels en mettant en Ćuvre de projets industriels ou semi- industriels. Parmi nous, certains ont importĂ© des usines de fabrication qui nâont jamais dĂ©marrĂ©, car nous avons Ă©tĂ© Ă©cartĂ©s aussi bien, pour lâactivitĂ© industrielle que pour lâimportation de vĂ©hicules neufs, au profit du groupe appelĂ©, 5+5.
Aujourdâhui, notre activitĂ© en berne depuis des annĂ©es, risque de nous mener vers la faillite par la faute du comitĂ© technique interministĂ©riel, qui a prononcĂ© un refus aux vingt postulants Ă lâagrĂ©ment dont les dossiers ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s, mĂȘme si certains disposent de toutes les installations requises par
le cahier des charges. Plus inquiĂ©tant encore, selon les derniĂšres informations parues dans les mĂ©dias, il semblerait quâune volontĂ© de modifier le cahier des charges dans ses articles 03 et 04, fait son chemin.
Monsieur le Président de la République,
Nous sommes des opĂ©rateurs Ă©conomiques algĂ©riens, nous avons toujours respectĂ© la lĂ©gislation encadrant notre activitĂ©. Nous ne nous sentons pas concernĂ©s par une Ă©ventuelle modification du cahier des charges, particuliĂšrement ses articles 03 et 04. Nous voulons simplement que nos droits soient respectĂ©s, considĂ©rant que nombreux sont les opĂ©rateurs nationaux qui rĂ©pondent au cahier des charges sans aucune difficultĂ©. Nous souhaitons que la loi soit respectĂ©e et que ceux parmi nous, qui mĂ©ritent dâobtenir lâagrĂ©ment de concessionnaires automobile, lâobtienne dans le cadre de ce que prĂ©voit le cahier des charges et les dĂ©crets encadrant notre activitĂ©. Que des modifications
soient apportĂ©es au cahier des charges ne nous gĂȘne en aucun cas. Nous sommes des opĂ©rateurs nationaux et Ă ce titre, les articles 03 et 04 du cahier des charges, objet de ces Ă©ventuelles modifications, ne nous dĂ©rangent en rien ! Par contre, ce qui risque de nous porter prĂ©judice, câest la mise en veille de la dĂ©livrance des agrĂ©ments, sous prĂ©texte de ces changements qui remettraient Ă plusieurs mois le redĂ©marrage de notre activitĂ©. Ce report probable de la dĂ©livrance des agrĂ©ments va nous porter prĂ©judice et risque de nous plonger dans la faillite. Au regard du fait que nos dossiers sont en attente depuis lâapparition du cahier des charges 20-227 du 19 AoĂ»t 2020, nous considĂ©rons quâĂ partir du moment oĂč nous avons souscrit volontairement et en connaissance de cause aux deux derniers cahiers des charges, il serait plus juste dâen finir avec nos cas et trancher la question de nos agrĂ©ments, tout en procĂ©dant si lâadministration le souhaite, aux amendements des article 03 et 04 du dĂ©cret exĂ©cutif 21-175 du 03 Mai 2021.
Dans une autre perspective, nos relations avec les constructeurs que nous représentons connaissent quelques turbulences en raison des lenteurs administratives que nous subissons et que les constructeurs ne comprennent pas.
Nous souhaitons Ă©galement vous informer Monsieur le PrĂ©sident de la RĂ©publique, quâĂ©tant sans agrĂ©ment, et en raison des changements apportĂ©s par la loi par les modifications des codes dâactivitĂ© portĂ©s sur nos registres de commerce, nous ne pouvons plus importer de piĂšces de rechange dâorigine, pour faire fonctionner les ateliers de service aprĂšs-vente.
Le retour Ă notre activitĂ© permettra en revanche, de crĂ©er des dizaines de milliers dâemplois directs, sans compter les emplois indirects, Ă travers lâensemble du territoire national, grĂące au dĂ©veloppement de rĂ©seaux de distribution des marques reprĂ©sentĂ©es. Le trĂ©sor public pourra rĂ©colter des sommes considĂ©rables, grĂące aux taxes que nous collecterons Ă son profit, tenant compte que ces taxes reprĂ©sentent presque 50% du prix des vĂ©hicules importĂ©s. Par ailleurs, nous souhaitons vous rappeler que le produit automobile est considĂ©rĂ© dans le monde entier comme un moteur contribuant efficacement au dĂ©veloppement Ă©conomique et favorisant la croissance. Dans cette perspective, le vĂ©hicule utilitaire, tous segments confondus, permettra aux entreprises algĂ©riennes de retrouver dynamisme et croissance. Autre point dâimportance, le renouvellement du parc automobile est aujourdâhui plus quâune nĂ©cessitĂ©. Les drames qui se dĂ©roulent quotidiennement sur nos routes en raison de lâĂąge avancĂ© des Bus, camions, utilitaires lĂ©gers et vĂ©hicules particuliers, lâabsence dâun entretien chez le professionnel et le recours de plus en plus frĂ©quent, des citoyens vers la piĂšce de contrefaçon, sont autant de motifs qui militent pour le retour de lâimportation du vĂ©hicules neufs et la piĂšce dâorigine.
Afin de vous permettre, Monsieur le PrĂ©sident de la RĂ©publique, de vous faire une idĂ©e sur les prix que nous comptons appliquer dĂšs le dĂ©but de notre activitĂ©, la citadine dâentrĂ©e de gamme sera affichĂ©e entre 990 000,00 et 1 800 000,00 Da TTC, selon les marques. Les utilitaires lĂ©gers (Mini Truck) seront proposĂ©s Ă partir de 1 050 000,00 Da TTC. Les Pick up seront affichĂ©s Ă partir de 2 300 000,00 Da TTC. Enfin, sur le segment des poids lourds, les prix varieront entre 1 900 000,00 et 4 700 000, 00 Da TTC, selon les marques. Ces prix sont Ă©tudiĂ©s de telle sorte que la majoritĂ© de nos concitoyens puisse accĂ©der Ă la possession dâun vĂ©hicule neuf, avec une garantie de 05 ans. Cela permettra de faire chuter les prix exorbitants, actuellement en cours sur les vĂ©hicules dâoccasion.
Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©e, Monsieur le PrĂ©sident de la RĂ©publique, nous souhaitons attirer votre attention sur une certaine confusion actuellement en cours dans le marchĂ© de lâautomobile, tenant compte de lâarrivĂ©e de vĂ©hicules multimarques, importĂ©s par des opĂ©rateurs ayant pignon sur rue et qualifiĂ©s faussement, de concessionnaires. Il est de notoriĂ©tĂ© publique que le concessionnaire est lâopĂ©rateur qui dĂ©tient un contrat de reprĂ©sentation dâun constructeur automobile. Ce qui est exactement notre cas. En revanche, les importateurs multimarques se contentent dâimporter des lots de vĂ©hicules acquis en dehors du canal officiel, autrement dit, chez les garagistes, mandataires et rĂ©seaux de revente. Ces vĂ©hicules sont livrĂ©s sans la garantie constructeur, sans service aprĂšs-vente et sans disponibilitĂ© de la piĂšce dâorigine.
Monsieur le Président de la République,
Pour toutes ces raisons, nous faisons appel à votre sens de discernement et de justice, à travers cette lettre ouverte que nous vous adressons respectueusement. Nous comptons sur votre intervention afin de mettre fin à la situation dramatique que nous subissons depuis plusieurs années. En attendant, les membres du groupement des concessionnaires vous adressent leurs salutations les plus respectueuses et vous prient de recevoir le témoignage de leur profond respect.
P/Groupement des concessionnaires automobiles Algérie