Les dĂ©bats sur le projet de loi de finance 2017 ont pris fin aujourdâhui. Lâintervention du ministre des Finances nâa pas convaincu les dĂ©putĂ©s de lâopposition qui  rejettent un PLF antisocial. Les dĂ©putĂ©s de la majoritĂ© restent largement acquis au projet.
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Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a rĂ©pondu mercredi aux questions des dĂ©putĂ©s en plĂ©niĂšre.  Baba Ammi a dâabord rĂ©pondu Ă la question de la pertinence du choix de fixer le prix de rĂ©fĂ©rence du baril Ă 50 dollars. Selon lui, ce prix a Ă©tĂ© fixĂ© selon aprĂšs consultation dâexperts Ă lâĂ©chelle internationale. Le ministre sâest ensuite attardĂ© sur lâĂ©puisement du Fonds de rĂ©gulation des recettes (FRR) qui « nâest pas un fond souverain, mais un fond de rĂ©gulation qui a comme rĂŽle de garder la stabilitĂ© budgĂ©taire de lâEtat ». Chiffres Ă lâappui, Baba Ammi a dĂ©clarĂ© que17775 milliards de dinars (90% du FRR) ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ© entre 2000 et 2015 et 14567 milliards de dinars (82%) de ces prĂ©lĂšvements ont Ă©tĂ© consacrĂ©s au financement du dĂ©ficit budgĂ©taire. En outre, 2600 milliards de dinars (15%) ont Ă©tĂ© destinĂ©s au paiement de la dette publique et 608 milliards de dinars pour le paiement des avances de la Banque dâAlgĂ©rie.  Sur  le montant de la dette fiscale, il a rĂ©affirmĂ© que sur les 7000 milliards de dinars de retards de paiement ou dâamendes fiscales, il y a 5000 milliards de dinars qui sont dues par deux banques en liquidation qui sont Khalifa et la Banque commerciale et industrielle dâAlgĂ©rie (BCIA).  Le ministre a rappelĂ© par ailleurs que les projets Ă©conomiques ne seront pas gelĂ©s, mais uniquement les projets qui nâont pas encore dĂ©marrĂ©s et qui ne constituent pas une prioritĂ©. « La conjoncture difficile actuelle nĂ©cessite des solutions urgentesâŠsans toucher aux distinctions sociales, ni au pouvoir dâachat » a ajoutĂ© Baba Ammi. A lâissue de lâintervention du ministre, les avis des dĂ©putĂ©s de lâAssemblĂ©e Ă©taient partagĂ©s entre soutien et rejet total des mesures notamment fiscales dĂ©crĂ©tĂ©es par le PLF 2017.
Lâopposition rejette un PLF antisocial Â
En marge de cette troisiĂšme journĂ©e de dĂ©bats sur le projet de loi de finance 2017, les chefs des groupes parlementaires des partis de lâopposition ont tous rejetĂ©s le PLF 2017, le qualifiant dâ « antisocial ». Le prĂ©sident du groupe parlementaire du FFS, Chafaa Bouaiche, estime que ce projet de loi de finances est une « humiliation au peuple algĂ©rien et Ă lâAlgĂ©rie ». « Il n y a pas de crises Ă©conomique en AlgĂ©rie ⊠Mais il y a une crise politique et dâĂ©thique ! » martĂšle Chafaa Bouaiche. Il appelle aussi Ă Â un consensus politique quâil qualifie dâincontournable pour affronter cette situation de crise Ă©conomique. « Le gouvernement a prĂ©fĂ©rĂ© de mettre les barons en avant pour quâen revanche faire reculer les citoyens », a-t-il martelĂ©.  DjelloulDjoudi, dĂ©putĂ© du parti des travailleurs (PT) et membre de la commission des finances Ă lâAPN,  a vivement rĂ©agi Ă la prestation du ministre devant les dĂ©putĂ©s. « Le ministre a justifiĂ© la politique dâaustĂ©ritĂ© exercĂ©e. Dans sa rĂ©ponse, le ministre a confirmĂ© le dĂ©sengagement de lâEtat sur le plan Ă©conomique et social sans rĂ©pondre aux inquiĂ©tudes des dĂ©putĂ©s », a dĂ©clarĂ© M. Djoudi pour qui « le gouvernement ne montre pas une volontĂ© de prendre les choses en main ». Son collĂšgue au PT Ramdane Youcef Taazibte, a mis en garde contre la nouvelle politique du gouvernement  qui « va pousser Ă lâexplosion du peuple ! ». De son cotĂ©, le chef du groupe dâEl Djazair El Khadra, Abderrahman Ben Farhan a appelĂ© une autre forme de rationalisation en citant lâinvestissement en  ressource humaine et  la revalorisation de la classe moyenne en AlgĂ©rie. Et dâaffirmer que son parti ne veut guĂšre de transfert « du monopole de lâEtat Ă celui du secteur privé ».
« Meilleure solution », selon le FLN et le RND
Les partis de la majoritĂ© ont, quant Ă eux, dĂ©fendu bec et ongles les mesures du gouvernement. Le prĂ©sident du groupe parlementaire du RND, Mohamed Guidji,  dans une tentation de calmer le jeu, sâest voulu fataliste en affirmant  que « mĂȘme les pays du golfe, le Canada et les USA souffrent de la baisse des cours dâhydrocarbures ». Guidji demande Ă ceux qui critiquent le PLF 2017 de proposer une alternative. MĂȘme son de cloche chez le prĂ©sident du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemai qui a soulignĂ© que le discours portĂ© par les partis de lâopposition mĂšne vers lâinstabilitĂ© du pays. Les reprĂ©sentants de ces deux partis estiment que le PLF 2017 est la « meilleure solution pour la situation Ă©conomique « dĂ©licate » de lâAlgĂ©rie ».
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