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« Le modèle des grandes fermes sahariennes doit être abandonné », estime le Pr Omar Bessaoud (Audio- Vidéo)

Par Oussama Nadjib 12 février 2017
Omar Bessaoud, professeur d’économie agricole et rurale en Méditerranée (Ph Ahmed Belghit)

 

 

Le développement de l’agriculture saharienne à travers la mise en place de fermes de grande taille, comme préconisés par les pouvoirs publics, n’est pas un modèle durable, a déclaré à Radio M, Omar Bessaoud, professeur d’économie agricole et rurale en Méditerranée au centre international des hautes études agronomique de Montpellier.

 

D’après lui, ce sont surtout les fermes de taille modeste qu’il faudrait encourager au sud, comme au nord, d’ailleurs. Il estime que les autorités algériennes ont opté pour le modèle des grandes fermes sahariennes parce que c’était « la solution de facilité et parce qu’on avait de grands moyens financiers ».

 Mais ce genre d’exploitations implique de grandes dépenses et consomme de grandes quantités d’eau, signale-t-il rappelant que des pays qui ont tenté cette expérience, tels que l’Arabie saoudite ou l’Egypte ont fini par abandonner.

 Une tonne de blé produit dans ce genre de fermes coûte plus de 1000 dollars alors qu’aux Etats-Unis il est à moins de 250 dollars la tonne, souligne-t-il. « C’est d’ailleurs ce qui a poussé l’Arabie saoudite à acheter des terrains dans d’autres pays pour y produire des produits agricoles à moindre coût », rappelle le Pr. Bessaoud.

 Selon lui, l’avenir est dans les fermes de petites tailles, puisque, signale-t-il, « 80% de la production laitière algérienne est le fait de petits éleveurs qui ont entre cinq et dix vaches. De même que 70% de nos agriculteurs gèrent des fermes de moins de 10 hectares ». C’est ce modèle qui fonctionne déjà assez bien qu’il faudrait développer, assure-t-il.

 D’autre part, le Pr Bessaoud se dit pour le développement de fermes gérées par des exploitants et non pas des propriétaires terriens, constatant que cette forme de gestion des surfaces agricoles est celle qui a donné les meilleurs résultats au niveau international.

 Par ailleurs, l’invité de Radio M, signale que la population agricole algérienne est en constante augmentation, même si l’on a tendance à penser le contraire. Une population de plus en plus jeune qu’il faudra accompagner pour assurer le meilleur développement possible au secteur agricole.

 

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