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Pour l’analyste pĂ©trolier Kenneth Hersh, seule lâArabie Saoudite est capable dâentrer dans ses frais aux prix actuels du baril de pĂ©trole. Ce pays, estime-t-il, a gagnĂ© sa guerre des prix, poussant les Etats-Unis et le Venezuela Ă rĂ©duire leur production.
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Lâoffre excĂ©dentaire mondiale responsable de la chute drastique des prix de pĂ©trole (- 70% de depuis juin 2014) commence Ă afficher un net recul, et ce recul se poursuivra en 2016. La baisse des investissements pĂ©troliers est  dĂ», en grande partie, au manque de moyens des producteurs extra-Opep, notamment les investisseurs pĂ©tro-gaziers amĂ©ricains, dont la baisse de production a atteint un niveau record en janvier denier (-116.000 barils par jour, soit -12% par rapport Ă Â mars 2015).
Lâexpert  amĂ©ricain Kenneth Hersh de la compagnie de recherches et dâinformations sur les investissements globaux et Ă©nergĂ©tique CEO de NGP Energy Capital Management, explique au magazine Ă©conomique suisse Le Bilan que les dĂ©penses dâinvestissement ont baissĂ© de 500âŻmilliards de dollars depuis 2014. Il prĂ©voit que la production  pĂ©troliĂšre baissera de 600.000 barils cette annĂ©e pour les pays non OPEP, conduisant  à un excĂ©dent  de la demande par rapport Ă lâoffre, et ce, « en tenant compte de la production iranienne ».
La demande pĂ©troliĂšre mondiale, prĂ©cise Kenneth Hersh,  est  dĂ©jĂ trois fois plus Ă©levĂ©e que les prĂ©visions antĂ©rieures. Kenneth Hersh prĂ©voit  que le prix  du baril se stabilisera dâici la fin de cette annĂ©e et que la croissance attendue de la demande Ă©puisera les stocks, poussant  les prix du baril de brut Ă sâĂ©tablir entre 60 et 70⯠dollars vers la fin de 2017.
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« LâArabie Saoudite a gagnĂ© cette guerre des prix »
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Kenneth Hersh prĂ©cise que le prix actuel du brut (autour de 30 dollars) est « totalement insoutenable pour les producteurs des Etats-Unis, du Mexique, du Canada, de la mer du Nord ou du Nigeria, dont le total de production est de  74⯠millions de barils par jours ». Seule lâArabie Saoudite, ajoute-t-il, est capable dâentrer dans ses frais aux prix actuels du marchĂ©. Pour cela, il considĂšre que ce pays a gagnĂ© cette guerre des prix, car elle a pu pousser les Etats-Unis et le Venezuela Ă rĂ©duire leur production.
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« Lâindustrie amĂ©ricaine aurait besoin dâun prix d baril de brut Ă 50 dollars »
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Rien nâaugure une belle perspective de reprise de lâindustrie amĂ©ricaine du schiste qui avait fait des Etats-Unis le premier producteur de pĂ©trole dans le monde en lâĂ©tĂ© 2015. Cette production « est passĂ©e de 5âŻmillions de barils par jour il y a cinq ans, Ă un pic de 9,7⯠millions en 2015, pour dĂ©cliner Ă prĂ©sent Ă 9,2 âŻmillions ».
Pour Kenneth Hersh, les Etats Unis ne sont pas sĂ»rs de pouvoir rentabiliser leur production pĂ©troliĂšre en cas de reprise des prix. Lâinvestissement dans la production du schiste, estime-t-il, repartira certainement,  mais sans que lâactivité soit trĂšs rentable, et ce, parce quâune bonne part des profits sera absorbĂ©e par les compagnies de services pĂ©troliers.Â