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Le CPP se déchire mais ne quitte pas le plateau au début du direct (audio-vidéo)

Par Maghreb Émergent 9 décembre 2016

Le café presse politique a pris de face l’onde de choc du rendez vous africain d’Alger. Et s’est déchiré sous son effet. Pourquoi ? Comment ? Qui ? 2e partie plus consensuelle sur le départ volontaire du président Hollande. Encore que.

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Que s’est il exactement passé le samedi 03 octobre 2016 au Centre International des Conférences (CIC) lors de la séance inaugurale du rendez vous africain d’Alger ? « Un désastre » selon Ihsane El Kadi, évoquant la décision de Abdelmalek Sellal de quitter la salle à cause de l’arrivée en seconde position de Ali Haddad, le président du FCE, dans l’ordre protocolaire des intervenants. Cela aurait du être le ministre d’Etat ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra qui aurait du enchainer. C’était ainsi dans le programme distribué aux deux mille participants. Mais est ce qu’un tel impair, sans doute un passage en force du président du FCE, méritait un tel coup d’éclat, qui a glacé cet immense forum durant trois jours ? Ihsane El Kadi a reproché dans des termes sans équivoque le premier ministre d’avoir privilégié ce qui avait de plus facile « sanctionner Ali Haddad et le FCE » alors qu’il aurait plus courageux de passer le moment dans l’intérêt de la réussite de ce grand événement continentale, quitte à régler ensuite les comptes entre Algériens. Mais pourquoi donc Abdelmalek Sellal a t’il été jusqu’à cette extrémité du retrait pur et simple en plein cérémonial ? C’est ici que débutent les problèmes dans le café presse politique. Pour Abed Charef, c’est parce qu’il n’y a plus d’arbitre dans le pouvoir algérien lorsqu’il y a des conflits de ce type. « D’habitude c’est le président de la république qui arbitre. Il ne le fait plus », et donc tout le monde fait se qu’il veut. Ali Haddad en particulier, en tant que principal dépositaire du pouvoir informel qui s’est formé ces dernières années à la marge de l’affaiblissement physique de Abdelaziz Bouteflika.

Une séquence de la reprise en main par Abdelaziz Bouteflika ?

Ce scénario de la chienlit qui explique le clash du 03 décembre n’est pas celui de Ihsane El Kadi. Lui estime que ce qui s’est passé à Club des pins est l’expression du « retour de l’arbitre ». Abdelmalek Sellal a reçu une instruction présidentielle de quitter la salle et ne pouvait provenir que du président de la république. Les mesures de rétorsion, boycott d’une partie des ministres prévus dans les panels, qui ont suivi tout autant. Pour Ihsane El Kadi, l’incident du rendez vous africain d’Alger est un nouveau moment dans la volonté présidentielle de reprendre en mains les pouvoirs qui se sont dilués au plus fort de son incapacité ces trois dernières années : « il y’a eu la séquence FLN avec la chute de Amar Saidani, et nous nous attendions à ce que la séquence suivante concerne plutôt l’état major de l’armée. Mais c’est tombé sur Ali Haddad et le FCE. La vraie question en fait devient, quid de Said Bouteflika, proche de Ali Haddad et du ministre de l’industrie Abdeslam Bouchouareb, qui aurait du tempérer tout cela »

Des incidences à la pelle

Les incidences de ce qui s’est produit au CIC de Club des Pins se ramassent à la pelle. Pour Hafidh Tarik l’ambiance était au bord de l’explosion avant même l’ouverture du rendez vous d’Alger pour des problèmes d’argent : « sur les près de 850 millions de dinars, le FCE a apporté la partie congrue en sponsoring. Il ne pouvait plus prétendre occuper le devant de la scène alors que le gros du financement venait des entreprises publiques ». Hadidh Tarik affirmait alors qu’une instruction du premier ministre avait demandé aux sponsors publics de geler leur paiement aux organisateurs (le FCE). D’autres informations ont été rapportées décrivant l’ampleur du divorce entre Ali Haddad et le pouvoir (présidentiel), celle notamment de l’annulation de 04 contrats de gré à gré au profit de son groupe l’ETRHB pour l’aménagement de zones d’activités industrielles. Toute l’émission aurait pu absorber le décryptage de ce tournant politique. Le CPP a profité de la présence à Alger de Frédéric Vuillod directeur du site Mediatico.fr, formateur de journalistes économiques, pour se donner de l’air. Il a été question du geste de François Hollande renonçant à la course pour un second mandat, et de comment les cartes sont redistribuées ou pas dans l’élection présidentielle française. Cela change de Ali Haddad et de Abdelmalek Sellal.

L’émission en audio:

L’émission en vidéo:

 

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