L’État algérien, via le FNI, prévoit de gérer l’hôtel El Palace sur 30 ans après en être devenu propriétaire. Selon Crónica Global, le personnel a reçu des garanties et aucune suppression de postes n’est envisagée.
Restitué à l’Algérie dans le cadre d’une dation en paiement liée à Ali Haddad, l’hôtel El Palace de Barcelone fait désormais l’objet d’un projet d’exploitation de longue durée. Selon le média espagnol Crónica Global, le Fonds National d’Investissement prévoit de gérer l’établissement sur trente ans et a donné des assurances au personnel quant au maintien des emplois.
L’Algérie avance dans la prise de contrôle opérationnelle de l’hôtel, repris auprès de l’homme d’affaires Ali Haddad dans le cadre d’une dation en paiement. De nouvelles informations publiées en Espagne permettent de clarifier les intentions du FNI, devenu propriétaire de l’établissement, ainsi que les garanties apportées au personnel.
Selon un article de Crónica Global publié le 14 novembre, le FNI prévoit d’exploiter l’hôtel sur un horizon de trente ans. Le média espagnol rapporte que l’Algérie « promet d’opérer l’hôtel Palace de Barcelone comme un projet à 30 ans », confirmant que la reprise de l’actif s’inscrit dans une stratégie de gestion durable.
L’État algérien ne se contente donc pas de récupérer un bien associé à une affaire de corruption : il entend le valoriser, l’exploiter et assurer sa rentabilité dans le temps.
Toujours selon Crónica Global, les représentants de la nouvelle gestion ont donné des assurances claires au personnel de l’hôtel.
La direction locale a indiqué qu’aucune suppression d’emplois n’était envisagée, et que les équipes seraient maintenues dans leurs fonctions. La presse espagnole souligne que ces garanties visent à préserver la stabilité d’un établissement dont la réputation internationale repose en grande partie sur la constance de son service.
La gestion quotidienne serait d’ailleurs assurée, dans une phase transitoire, par des responsables déjà en place, ce qui contribue à la continuité opérationnelle.
Sur le plan juridique, plusieurs médias espagnols, dont Crónica Global et ARA, indiquent que la propriété de l’hôtel a été officiellement transférée à l’État algérien le 1er août 2025. L’acte notarié inscrit au registre foncier fait du FNI le propriétaire légal, même si certaines formalités administratives continuent d’être ajustées.
Le transfert repose sur une dation en paiement, mécanisme par lequel un débiteur remet un bien en règlement d’une dette. Ali Haddad a ainsi remis l’hôtel pour s’acquitter d’une partie de ses engagements financiers envers l’État algérien. Cette modalité, confirmée par la presse espagnole, distingue l’opération d’une saisie ou d’une confiscation judiciaire.
Une hypothèque de 26 millions d’euros
L’hôtel, ancien Ritz de Barcelone et l’un des établissements les plus prestigieux de la capitale catalane, reste toutefois grevé d’une hypothèque estimée à environ 26 millions d’euros contractée auprès de la banque Santander. Le FNI devra désormais assumer cette charge financière, un élément qui relativise le coût réel de la récupération pour l’Algérie mais qui n’enlève rien à la valeur stratégique de l’actif.
L’affaire El Palace s’inscrit dans un dossier plus large de coopération judiciaire entre Alger et Madrid sur la récupération des biens mal acquis. Depuis 2023, l’Algérie affirme sa volonté de rapatrier ou de reprendre le contrôle des actifs acquis par des oligarques poursuivis pour corruption. L’hôtel de Barcelone, acheté en 2014 par Ali Haddad, était l’un des biens les plus visibles de cet ensemble.
Avec la clarification apportée par Crónica Global sur le projet de gestion à long terme et sur les garanties données aux salariés, le dossier El Palace entre désormais dans une phase opérationnelle.