Le lancement du livre des Ă©ditions Casbah « Amor Benamor une rĂ©ussite algĂ©rienne » dans la collection « les grands bĂątisseurs » a rĂ©uni les acteurs de lâĂ©conomie autour de la famille et des deux auteurs Taieb Hafsi et Omar Hemissi.
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Le professeur Taieb Hafsi a rĂ©ussi Ă faire du livre dĂ©diĂ© Ă la rĂ©ussite du groupe Amor Benamor un moment « acadĂ©mique » pour mieux comprendre les ressorts de lâentrepreneuriat « qui va sauver lâAlgĂ©rie » les prochaines annĂ©es. « Les pays ne se construisent pas sur le cynisme mais sur les rĂ©ussites » a tâil affirmĂ© pour expliquer la poursuite de la collection quâil dirige chez Casbah Ă©ditions quâil consacre aux grands entrepreneurs algĂ©riens et maghrĂ©bins. Taieb Hafsi, qui accumule aujourdâhui une sorte dâexpertise nouvelle « dâhistorien des affaires » a soutenu « lâexistence dâun modĂšle de management algĂ©rien ». Pour lui il combine des Ă©lĂ©ments qui tendent Ă lâuniversel comme la recherche de lâexcellence et des Ă©lĂ©ments typiquement algĂ©riens liĂ©s aux valeurs propres et « dont la principale manifestation est une relation solidaire avec son environnement familial et local ». Taieb Hafsi en a profitĂ© pour Ă©noncer quelquâunes de ses convictions fortes : « le dĂ©veloppement Ă©conomique nâest pas central. Il est local ». Et pour rappeler son credo maghrĂ©bin. « Je ne crois pas que lâAlgĂ©rie puisse sâen sortir seule. Le Maghreb est indispensable ». Le co-auteur de « Amor Benamor, une rĂ©ussite algĂ©rienne » a évoquĂ© tous les aspects qui font de lâentrepreneur un acteur crucial du dĂ©veloppement. « Dans le cas de lâagriculture, le gouvernement a tentĂ© du sommet vers la base Ă faire dĂ©coller la production de la tomate et a Ă©chouĂ© pendant trente ans » avant que lâentreprise Benamor nâapporte un coup de fouet Ă la filiĂšre : « lâentrepreneur change son environnement. Il transforme son milieu ». Taieb Hafsi a Ă©galement placĂ© ses sentences habituelles au sujet du rĂŽle de lâEtat dans lâĂ©mergence dâune Ă©conomie faite par les entreprises « lâEtat doit ĂȘtre fort, mais un Ă©tat fort est dâabord un Ă©tat intelligent » a tâil affirmĂ©, rendant par la mĂȘme un hommage Ă Rachid Benaissa, lâancien ministre de lâagriculture prĂ©sent dans lâauditorium du Sheraton, qui a su comprendre que les solutions allaient venir des acteurs de terrain.Â
Un rĂ©seau dâexploitants aux meilleurs standard
La famille Benamor Ă©tait rĂ©unie quasiment au complet Ă lâoccasion du lancement dâun livre qui met la lumiĂšre sur un « homme remarquable », Amor Benamor, le pĂšre fondateur, qui a fait le choix de passer du nĂ©goce Ă lâindustrie et qui dans lâindustrie, selon le tĂ©moignage dâun de ses amis, Mansouri de Annaba, a fini par opter pour lâagro-industrie. M. Chettih, agronome, exploitant dans la plaine de Annaba a expliquĂ© son compagnonnage avec Laid Benamor pour construire un rĂ©seau dâexploitants formĂ©s aux meilleurs itinĂ©raires techniques. Ce qui a permis de tripler les rendements et de rejoindre pour plus de 1200 exploitants aujourdâhui des standards que seul utilisait M. Chettih. Durant son intervention, le PDG Laid Benamor a tentĂ©, nouĂ© par lâĂ©motion, dâexpliquer les gĂȘnes de lâentreprise familiale et les clĂ©s du succĂšs. Avec en fil conducteur, la figure tutĂ©laire de Amor Benamor, « lâhomme qui a convaincu le prĂ©sident Bouteflika de rester une heure de plus dans son usine de tomate Ă Guelma, pour lui montrer les travailleurs et pas seulement les machines » selon une anecdote rapportĂ©e par lâun des nombreux intervenants.
Le modĂšle de lâentreprise familiale et sa fragilitĂ©
Plus gĂ©nĂ©ralement, la collection « les grands bĂątisseurs » de Casbah Ă©dition est entrain de prendre une dimension importante dans la mise en valeur de la possibilitĂ© dâun entreprenariat stratĂ©gique en AlgĂ©rie. Elle nâest pas facile Ă construire. Le co-auteur Omar Hemissi a expliquĂ© Ă lâassistance, les rĂ©serves des membres de la famille Benamor sur certaines des analyses contenues dans le livre, mais aussi les divergences sur la conduite des affaires qui peuvent exister entre les membres dâune mĂȘme famille. MĂȘme le modĂšle de lâentreprise familiale si prĂ©gnant dans le capitalisme algĂ©rien sort grandit de cette introspection. Les nombreux chefs dâentreprises prĂ©sents, ont Ă©tĂ© particuliĂšrement attentifs au dĂ©veloppement sur la transmission et la prĂ©servation de la dynamique entrepreneuriale aprĂšs le dĂ©part des fondateurs. Elle a Ă©tĂ© particuliĂšrement rĂ©ussie au sein du groupe Benamor, grace Ă lâaction en particulier de Laid Benamor proche de son pĂšre. Mais « grĂące aussi Ă Â El Hadja Mme Benamor qui a maintenu unie la famille » a tenu Ă rappeler Mohamed Bairi. Â