
«Le forum Ă©conomique algĂ©ro-espagnol organisĂ© le 12 avril courant nâatteindra pas les objectifs qui lui ont Ă©tĂ© assignĂ©s », estime Jamel Kherchouche, consultant international directeur de lâagence « Performance Consultants ».
Selon lui, si les Ă©changes commerciaux entre les deux pays ont fortement progressĂ© ces derniĂšres annĂ©es, « la tentative de faire Ă©voluer lâinvestissement espagnol en AlgĂ©rie est vouĂ©e Ă lâĂ©chec ». M. Kherchouche fera remarquer, Ă ce propos, que « les Espagnols considĂšrent la rĂšgle 51/49% comme un vĂ©ritable obstacle pour eux car ils ne conçoivent pas un modĂšle dâinvestissement dans lequel ils sont actionnaires minoritaires, du moins dans un pays comme lâAlgĂ©rie ».
Lâexpert sâappuie non seulement sur les dĂ©clarations faites par les opĂ©rateurs espagnols en visite en AlgĂ©rie, mais aussi sur les propos tenus par le ministre espagnol des Affaires Ă©trangĂšres et de la coopĂ©ration, JosĂ© Manuel Garcia Margallo. « La rĂšgle 51/ 49% appliquĂ©e en AlgĂ©rie reprĂ©sente un obstacle pour les entreprises espagnoles et tout particuliĂšrement pour les PME intĂ©ressĂ©es par le marchĂ© algĂ©rien », avait dĂ©clarĂ© le ministre espagnol lors du point de presse tenu en marge du forum. « Nous souhaiterions que le gouvernement algĂ©rien fasse le nĂ©cessaire pour assouplir cette rĂšgle », avait-il Ă©galement indiquĂ©.
Pour M. Kherchouche, ces dĂ©clarations en disent long sur la vision des Espagnols et sur le regard quâils portent sur la rĂšgle 51/49% imposĂ©e Ă lâinvestissement Ă©tranger en AlgĂ©rie. « Les Espagnols souhaitent essentiellement faire du commerce avec lâAlgĂ©rie ou, dans le meilleur des cas, rĂ©aliser des projets clĂ© en main et repartir. TrĂšs peu dâentre eux pensent sĂ©rieusement Ă investir localement en entrant en partenariat avec un opĂ©rateur local ».
Faire appel aux algĂ©riens dâEspagne
Il y a lieu de signaler, au passage, que le nombre des entreprises espagnoles installĂ©es actuellement en AlgĂ©rie est de 159. Un nombre jugĂ© peu Ă©levĂ©e si lâon prend en considĂ©ration la volontĂ© affichĂ©e des deux cĂŽtĂ©s de la MĂ©diterranĂ©e pour dĂ©velopper le partenariat entre les entreprises des deux pays.
Jamel Kherchouche propose, afin de garantir la rĂ©ussite du partenariat algĂ©ro-espagnol, de faire appel aux opĂ©rateurs algĂ©riens installĂ©s en Espagne. « Ces opĂ©rateurs qui connaissent les deux pays peuvent faire quelque chose de sĂ©rieux et de palpable. En rĂ©alitĂ©, câest par eux quâil faut commencer », assure notre interlocuteur. « Cette solution est valable pour les autres pays europĂ©en et notamment la France qui compte le plus grand nombre dâopĂ©rateurs algĂ©riens », ajoute le consultant.
« Investir et faire du commerce avec un pays sont deux choses trĂšs diffĂ©rentes », constate M. Kherchouche qui signale que lâinvestissement implique une parfaite connaissance du pays oĂč lâon veut investir. « Les opĂ©rateurs occidentaux qui veulent investir en Chine par exemple commencent par lire « lâart de la guerre » de Sun Tzu pour mieux comprendre la culture du pays avant mĂȘme de passer Ă lâacte. En AlgĂ©rie, il y a une forte culture orale et câest prĂ©cisĂ©ment pour cela que je conseille Ă mes clients de connaĂźtre dâabord les AlgĂ©riens, de les Ă©couter et dâessayer de les comprendre avant dâinvestir dans leur pays ».
Lors du forum algĂ©ro-espagnol, la prioritĂ© avait Ă©tĂ© accordĂ©e aux secteurs de lâindustrie, du bĂątiment, du tourisme et de lâenvironnement.
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