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Hydrocarbures

L’Italie envisage d’augmenter ses achats de gaz algérien pour palier à la Russie et la Libye

Par Maghreb Émergent 28 août 2014

La crise entre la Russie et l’Ukraine et l’embrasement de la violence en Libye, remettent en avant le rôle de l’Algérie comme fournisseur de premier plan en de gaz naturel pour l’Italie et l’Europe en général. Reste pour la Sonatrach à satisfaire la demande face au recul de la production algérienne.

C’est la conclusion d’une analyse de l’agence Britannique Reuters, citant des experts et des économistes européens. L’Italie s’inquiète de plus en plus des conséquences des crises Russo-ukrainienne et libyenne pour ses approvisionnements de ses foyers et son économie, en gaz naturel pour cet hiver. Les conflits qui affectent la Russie et l’Ukraine et la Libye, font craindre au gouvernement des interruptions catastrophiques des approvisionnements gaziers pour les foyers italiens et les centrales électriques du pays, dont la moitié fonctionne au gaz naturel. Pour faire face à une interruption majeure de ses approvisionnements à court terme, Rome a déjà pris des mesures d’urgence, dont celle d’augmenter ses stocks de gaz naturel liquéfie (GNL). Le gouvernement s’apprête également à rationner si nécessaire, la consommation de son industrie lourde, pour donner la priorité au chauffage durant l’hiver.

L’Italie prise dans son propre piège
Au cours des trois dernières années, la baisse des prix du gaz sur les marchés internationaux a amené l’Italie à augmenter ses importations – du coup sa dépendance – de Russie de 49 pour cent, contre 41% en 2013 et 32% en 2012, aux dépens de ses fournisseurs nord-africains traditionnels, l’Algérie en tête. L’italien Edison a en effet suspendu ses achats de gaz naturel auprès de Sonatrach, Enel a vendu quelques unes de ses cargaisons de GNL au britannique BG Group et le groupe Eni a réduit de moitié, ses importations de gaz algérien. Face à cette situation, l’Italie pourrait payer plus cher, ses approvisionnements de gaz et des pans importants de son industrie, comme la métallurgie et la chimie, seraient les premiers à en pâtir. Frappée de plein fouet par la crise économique et les restrictions budgétaires imposées par l’Union Européenne, l’Italie a cru bon tirer profit de la guerre des prix sur les marchés internationaux en démantelant les contrats gaziers à long terme conclus avec l’Algérie au profit d’achats spots, moins coûteux. 
L’Algérie, plan B
C’est dans ce contexte que l’analyste chez Wood Mackenzie, Massimo Di Odoardo, estime que l’Algérie pourrait faire son come back comme source « sûre » pour les approvisionnements italiens en gaz et atténuer l’effet d’une interruption prolongée du gaz russe. « Si un accord entre Sonatrach et Eni sur une augmentation des volumes de gaz est acquis, l’Italie ne souffrirait pas trop cet hiver, bien qu’elle devra payer un prix plus cher,» estime-t-il. L’Italie a réduit ses importations de gaz algérien de près de 40 pour cent ces trois dernières années, sous l’effet combiné de la baisse de la consommation interne en raison de la crise et de guerre des prix entre pays exportateurs.
Mais cette opportunité pour le gaz algérien demeure de court terme et liée à des événements internationaux conjoncturels. Même en cas de forte demande émanant de ce pays, Sonatrach peut faire face à des difficultés pour y répondre en raison d’une baisse inquiétante de la production du gisement de Hassi R’Mel et du manque à produire du complexe de Tiguentourine, qui a amputé l’Algérie de 17% de production de gaz destinée à l’export.

 

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