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Internationale

L’Egypte inaugure son nouveau Canal de Suez : Une augmentation de 250 % des revenus en perspective

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 Un an aprĂšs son Ă©lection Ă  la tĂȘte de l’Egypte, le MarĂ©chal Abdelfatah Al Sissi inaugure ce jeudi 6 aoĂ»t Ă  Al Ismailia,  le nouveau Canal de Suez, l’un des plus grands projets de l’histoire du pays. Une trentaine de dirigeants du monde et 90 dĂ©lĂ©gations internationales assistent Ă  cet Ă©vĂšnement. LancĂ© le 5 aout 2014, ce projet titanesque qui a coutĂ© 4 milliards de dollars, permettra d’augmenter de 5.3 mds de dollars les recettes Ă©gyptiennes Ă  l’horizon 2023, pour s’établir à  13.2 mds de dollars annuellement.

  

Ce nouveau canal parallĂšle Ă  celui inaugurĂ© il y a 145 annĂ©es- et dont il dĂ©rive-, s’étale sur 72 Km : 37 km pour le dragage du nouveau canal, 30 Km pour l’élargissement des anciens passages et des lacs amers avoisinants, 7 Km pour l’approfondissement et l’élargissement de l’ancien canal d’ « Al Balah », selon le site Ă©gyptien Ahlemnews. Ce gigantesque ouvrage a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par 43.000 ouvriers pour un coĂ»t total de 7,8 milliards d’euros.  Avec ce nouveau canal de Suez, l’Egypte s’attend Ă  un doublement du trafic d’ici 2023. Le trafic sera croisĂ© et non pas alternĂ© sur 20% des 193 Km du canal.  Le temps d’attente des navires sera rĂ©duit Ă  3 heures au lieu des 11 heures actuelles et la durĂ©e du transit sera de 11 heures au lieu de 18 heures. La circulation quotidienne des navires sera de 97 contre 49 actuellement. 17100 navires ont traversĂ© l’ancien canal en 2014, ce qui reprĂ©sente 8% du trafic maritime mondial. 64% des navires qui y traversent sont des pĂ©troliers, ce qui reprĂ©sente 8% du trafic mondial. Le trafic augmenterait de 4% dans le court terme, estiment des spĂ©cialistes Ă©gyptiens. Cette augmentation de la circulation permettrait  un accroissement de 250 %  des recettes du canal d’ici Ă  2023. Ce qui reprĂ©sente quelques 11,7 milliards d’euros. Pas moins de 4,7 milliards de recettes sont attendues pour cette annĂ©e. Au bord de ce canal, l’Egypte a crĂ©e une plate-forme industrielle et commerciale Ă  partir des quatre ports existants (Port SaĂŻd, Port Fouad, IsmaĂŻlia et Suez), en plus d’un centre de services pour les flottes commerciales qui traversent le canal.

 Une Ă©conomie qui gĂ©nĂ©rerait 1 millions d’emplois

Au lendemain de cette inauguration, le pays lancera le creusement d’un nouveau canal annexe long  de 9,5 km reliant Port SaĂŻd Ă  la MĂ©diterranĂ©e, pour un montant estimĂ© Ă  60 millions de dollars. Le premier canal de Suez dressĂ© en 1859 et 1869, et financĂ© par une levĂ©e des fonds Ă  la bourse de Paris, a permis de rĂ©duire de 19 % la distance entre Singapour et New-York par rapport Ă  une route passant par le canal de Panama, et de 42 % entre le Golfe persique et Rotterdam par rapport la route contournant le Cap de Bonne-EspĂ©rance, selon l’AFP. NationalisĂ© le 22 juillet 1956, il est devenu le poumon de l’économie Ă©gyptienne avec des recettes estimĂ©es Ă  5.3 milliards de dollars (statistiques 2014).  Toutefois, une polĂ©mique s’est installĂ©e dans la presse Ă©gyptienne concernant les sources de financement d’un tel projet. Si ce grand ouvrage est financĂ© officiellement  par une souscription auprĂšs des Egyptiens eux-mĂȘmes, le quotidien local  Madar Masr, explique que 63 milliards livres Ă©gyptiennes ont Ă©tĂ© mobilisĂ©es Ă  travers la vente d’attestation d’investissement au canal par le gouvernement, et que 88% de ce montant provient du peuple qui a Ă©tĂ© sollicitĂ© pour au nom du patriotisme. Ce financement n’étant pas suffisant, et le gouvernement a eu recourt Ă  deux emprunts de 850 millions de dollars. Un projet non prioritaire conçu sans la consultation de la population, estiment certains.  Un projet qui ne bĂ©nĂ©ficiera rĂ©ellement qu’aux grandes compagnies de transports maritimes et non pas au peuple Ă©gyptien, considĂšrent d’autres.