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Pétrole- L’AIE s’attend à un rééquilibrage du marché en 2018 mais pas à une hausse des prix

Par Yacine Temlali 12 octobre 2017
Geler la production de l'OPEP: une mesure qui s'impose.

Ces prévisions de rééquilibrage imminent rejoignent celle de l’OPEP, dont le secrétaire général, Mohammed Barkindo, a déclaré, il y a quelques jours, que le marché pétrolier était « en train de se rééquilibrer rapidement » et que « l’excédent de produits raffinés a presque entièrement été écoulé ».

 

 

Dans son rapport mensuel rendu public aujourd’hui, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit, pour l’année prochaine, un rééquilibrage relatif du marché pétrolier sans s’attendre, pour autant, à une augmentation significative des prix du brut.

L’agence estime, dans ce document, que l’augmentation de la production des pays n’appartenant pas à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la demande globalement stable feront que les prix ne connaîtront aucune importante augmentation.

« Si l’on considère l’ensemble de l’année 2018, la demande de pétrole et la production hors OPEP augmenteront à peu près au même rythme », indique l’AIE.

« Les prochaines semaines avant la réunion des producteurs à Vienne, le 30 novembre, seront cruciales pour orienter leur décision sur la production », poursuit l’agence pour laquelle beaucoup a été fait pour stabiliser le marché mais pour tirer parti de ce succès en 2018 il faut une discipline continue ». Et d’observer qu’ »il y a peu de doute sur le fait que les principaux producteurs se sont de nouveau engagés à faire tout ce qui est nécessaire pour soutenir le marché et le long processus de rééquilibrage » entre offre et demande,

En termes de prévisions chiffrées, l’AIE n’a pas révisée ses notes prévoyant une hausse de la consommation de 1,6 million de barils par jours (mbj) cette année et de 1,4 mbj en 2018. Elle rappelle, au passage, que la production de l’OPEP a reculé de 400.000 barils par jour (bj) en septembre 2017 à 32,65 mbj mais que l’exploitation mondiale a progressé de 90.000 bj à 97,5 mbj compte tenu de la hausse de la production hors-OPEP, notamment celle des producteurs de schiste américains. Au total, indique l’agence, la production des pays non-OPE devrait augmenter de 0,7 mbj cette année et de 1,5 mbj en 2018.

 

L’OPEP aussi optimiste que l’AIE

 

Ces prévisions de rééquilibrage imminent rejoignent celle de l’OPEP, dont le secrétaire général, Mohammed Barkindo, avait déclaré, il y a quelques jours, que le marché pétrolier était « en train de se rééquilibrer rapidement » et que « l’excédent de produits raffinés a presque entièrement été écoulé ».

Le secrétaire général de l’OPEP avait attiré l’attention sur le ralentissement récent de la production de pétrole de schiste au niveau mondial en comparaison avec le premier semestre de l’année en cours et avait affirmé s’attendre à une augmentation de la demande mondiale sur le pétrole dans les mois à venir : « Le processus de déstockage mondial se poursuit, tant sur terre qu’en mer, avec une évolution positive ces derniers mois montrant non seulement une accélération du processus, mais un drainage massif des réservoirs dans toutes les régions. »

Pour rappel, les membres de l’OPEP et leurs partenaires, menés par la Russie, ont convenu de réduire leur production de 1,8 millions de barils par jour à partir de janvier dernier. Cet accord est valable jusqu’au mois de mars prochain mais sa prolongation est tout à fait plausible. Le 4 octobre dernier à Moscou, Vladimir Poutine n’a pas exclu qu’il soit prolongé au-delà de 2018 même si, a-t-il expliqué, il faut avant d’y aller voir quelle sera la situation du marché en mars 2018. Le président russe a même exprimé, dans cette même déclaration, sa préférence pour une prolongation de l’accord « au minimum jusqu’à la fin 2018 ».

 

 

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