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Import-Export : les nouvelles instances tardent à voir le jour

Par Mohammed Iouanoughene 2 juin 2025
Frankfurt, Germany - 23.02.2021 - Crane loads containers for international export to other cities and countries. Horizontal

L’installation des deux instances dédiées à l’importation et à l’exportation tarde à venir. La dernière réunion du conseil des ministres a vu l’examen des textes réglementaires de ces instances reporté à une date ultérieure.

Annoncées en avril 2025 comme l’une des réformes majeures pour moderniser la gestion du commerce extérieur en Algérie, les deux nouvelles instances chargées de la gestion de l’activité de l’importation et de l’exportation devaient être installées avant la fin du mois de mai. C’est le président Abdelmadjid Tebboune lui-même qui avait fixé cette échéance, affirmant la volonté de rompre avec les pratiques du passé et d’accompagner les opérateurs économiques vers un cadre réglementaire plus efficace et transparent.

Mais contre toute attente, c’est encore le président Tebboune qui a ordonné le report de la présentation des textes réglementaires au Conseil des ministres, arguant de la nécessité de les améliorer : « afin d’enrichir davantage les textes et mécanismes juridiques de ces deux instances qui doivent être étudiés avec une haute précision, et être valables pour les décennies à venir et adaptés aux mécanismes internationaux », peut-on lire dans le dernier communiqué du Conseil des ministres.

La persistance des dérives du passé ?

Derrière ce report, il y a un constat lourd de conséquence. Le communiqué présidentiel évoque une volonté de « rompre définitivement avec les dérives ayant entaché, par le passé, des organismes qui étaient directement en charge des opérations d’importation ». Ce rappel met en lumière les failles de gouvernance qui avaient transformé ALGEX, censée être une vitrine de la politique d’exportation, en filtre bureaucratique des importations.  Le conseil des ministres pointe du doigt également, la « nécessité d’une coordination totale entre le Ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, les banques, la Banque centrale et les Douanes, en vue de garantir un contrôle intelligent, ciblé et efficace à même de protéger la production nationale et d’orienter les importations selon les besoins nationaux essentiels ».

Ce constat laisse entendre que le ministère dirigé par Kamel Rezig, chargé d’élaborer les textes et mécanismes juridiques de ces deux instances qui doivent remplacer ALGEX, n’a pas su ou pas pu mobiliser l’ensemble des institutions concernées pour faire avancer efficacement le projet. La coordination entre le ministère du commerce extérieur et celui des finances ne semble pas avoir été donc au rendez-vous. Ce qui est problématique car si les banques, la Banque centrale et les Douanes (qui dépendent du ministère des finances) n’avancent pas en harmonie avec le Ministère du Commerce extérieur, aucun dispositif réglementaire, aussi bien conçu soit-il, ne pourra fonctionner correctement.

Ce décalage entre les deux ministères semble être au cœur du blocage actuel. Tebboune a décidé de s’impliquer personnellement : « Il a décidé d’assurer personnellement le suivi et l’accompagnement de la création de ces deux instances, à travers la tenue d’une réunion ministérielle restreinte, dans les prochains jours » affirme le communiqué du conseil des ministres.

L’ombre d’une crise des recettes en devise

Autre point marquant de la dernière réunion du conseil des ministres, Tebboune a axé son discours sur la régulation de l’activité de l’importation, ignorant complètement celle de l’exportation. On lit dans le communiqué par exemple : « Il a également mis l’accent sur l’impératif de définir des normes précises pour les importateurs, afin d’organiser et de réglementer l’importation », ou encore : « Le président de la République a ordonné la création de centrales d’achat au profit des opérateurs économiques pour avoir une vision plus claire des opérations d’importation ». Ce qui confirme que l’urgence perçue concerne avant tout la gestion des flux entrants, en lien avec la protection de la production nationale et la maîtrise des devises en prévision d’une quelconque chute des recettes pétrolières.

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