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Hydrocarbures

Gaz: l’Algérie réticente à chevaucher la crise russo-ukrainienne

Par Yacine Temlali 2 juin 2014
L’affaiblissement des capacités productives de l’Algérie ne lui permet pas d’augmenter substantiellement ses exportations gazières.

L’Algérie n’est pas enthousiaste pour augmenter ses ventes de gaz à l’Europe en cas de rupture des approvisionnements russes. A cela plusieurs raisons, explique cet article du Huffington Post Algérie : l’affaiblissement de ses capacités productives, l’expansion des besoins de son marché domestique et, enfin, le refus de se mettre à dos la Russie, son principal fournisseur en armements.

 

 

Depuis la crise politique et sociale ouverte en Ukraine et la détérioration des relations entre la Russie et l’Union européenne, le gaz algérien semble fortement intéresser les pays d’Europe.
L’Algérie apparaît comme une alternative sérieuse au risque de rupture de l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe. Selon des sources sûres, des échanges ont eu lieu entre une délégation de l’Union européenne et des officiels algériens sur des possibilités d’étudier la « préparation  » de l’Algérie à compenser l’absence ou la réduction de l’approvisionnement en gaz russe.

Les Algériens auraient manifesté peu d’enthousiasme à l’offre d’une ouverture plus grande de l’Europe au gaz algérien. Les raisons sont d’abord liées à la relative faiblesse de la production de gaz destinée à l’exportation. Au-delà de la baisse enregistrée des gisements, le marché domestique, de plus en plus étendu, absorbe une partie non négligeable – près de la moitié – de la production.

Les sources interrogées ont déclaré que l’Algérie a remis sur la table une proposition plus durable à travers gazoduc Trans-Saharan Gas Pipline  (TSGP) devant relier, sur plus de 4.000 kilomètres, l’Afrique à l’Europe. Pour les Algériens, ce projet ambitieux permettra également d’approvisionner le Niger et le Mali et contribuera à lutter contre la déforestation en fournissant une alternative énergétique aux populations sahéliennes qui, en général, ont recours au bois et au charbon. Le gazoduc permettra également l’alimentation en gaz des régions du Sahara algérien.

Ne pas se mettre à dos la Russie

De même, l’Algérie a souligné ses fortes potentialités en gaz de schiste récupérable, qui avoisinent, selon Sonatrach et Alnaft, les 120.000 milliards de mètres cubes et sollicité pour leur exploitation les investissements européens.

Moins généreuse peut-être mais autrement pragmatique est l’attitude prudente des Algériens qui dissimulent à peine leur volonté de ne pas se mettre à dos la Russie, un partenaire plus que précieux dans la volonté de regrouper les producteurs dans une OPEP gaz, tout comme elle est un allié important dans les questions géopolitiques régionales et le principal fournisseur de l’Algérie en armements.

La crise à venir peut, toutefois, être exploitée comme un argument de taille dans les négociations avec les Espagnols qui appellent à une réduction de 15% du prix du gaz algérien et menacent de recourir au marché spot, et ce, du fait de la réduction de près de 2% de la consommation sur les marchés européens.

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