M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

Finance islamique : un marché à 6 000 milliards $ où l’Algérie veut sa part

Par Yasser K 23 octobre 2025
finance islamique
Le rapport ICD-LSEG 2025 classe l’Algérie parmi les marchés émergents de la finance islamique, un secteur mondial désormais évalué à 6 000 milliards de dollars.

blank

La finance islamique poursuit sa montée en puissance. Selon le Islamic Finance Development Report 2025, publié conjointement par l’ICD (Société islamique pour le développement du secteur privé, filiale du groupe de la Banque islamique de développement) et le LSEG (London Stock Exchange Group), les actifs mondiaux du secteur ont atteint 6 000 milliards de dollars en 2024, soit une croissance annuelle de 21 %.

Le rapport, référence mondiale en la matière, projette un volume total de 10 000 milliards de dollars d’ici 2029, confirmant l’ancrage durable de la finance islamique dans l’économie mondiale. Les banques islamiques concentrent à elles seules 72 % des actifs, tandis que le marché des sukuk, obligations conformes à la charia, a dépassé le seuil symbolique de 1 000 milliards de dollars, dopé par les émissions souveraines dans le Golfe.

Les trois leaders mondiaux demeurent la Malaisie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui dominent les classements de performance et d’innovation financière. L’édition 2025 souligne également la progression de pays émergents comme le Pakistan, le Kenya, le Sri Lanka et surtout l’Algérie, citée pour ses avancées réglementaires et institutionnelles.

L’Algérie entre dans le radar mondial

Dans le cas algérien, le rapport salue la généralisation des guichets islamiques au sein des banques publiques, la mise en place d’un cadre comptable et prudentiel spécifique et la création d’un Comité national charaïque chargé d’assurer la conformité des produits financiers. Ces mesures, inscrites dans une stratégie plus large d’inclusion financière, visent à capter une épargne encore largement détenue hors du circuit bancaire formel.

L’étude note par ailleurs la montée des instruments de finance durable, en particulier les green sukuk, dont la croissance mondiale a atteint +15 % en 2024. Ce segment, selon les auteurs, pourrait devenir un levier clé pour les économies en transition, notamment en Afrique du Nord.

Pour l’Algérie, où la loi de finances 2026 introduit la possibilité de garantir les sukuk d’État par des actifs du domaine privé, la perspective d’un financement alternatif au budget prend forme. Dans un contexte de diversification économique et de rationalisation budgétaire, la finance islamique apparaît désormais comme un outil stratégique de politique publique plutôt qu’un simple produit de niche.

ARTICLES SIMILAIRES

blank
Actualités

Port de Bejaia : forte hausse du trafic passagers en 2025

Le port de Bejaia enregistre une progression remarquable du trafic passagers durant les dix premiers mois de l’année 2025. Selon le Bulletin d’information officiel du port, couvrant la période du… Lire Plus

Flamme orange vif d'une torchère industrielle brûlant du gaz naturel sur fond de ciel bleu.
Actualités Energie

Torchage de gaz : l’Algérie réalise la deuxième meilleure performance mondiale

L’Algérie a réalisé en 2024 la deuxième plus forte réduction mondiale du volume de gaz torché. Une performance qui place le pays en tête des efforts internationaux, avec une baisse… Lire Plus

blank
À l'honneur Á la une

Le service de la dette étrangle les pays en développement : impacts contrastés au Maghreb (BM)

Un rapport de la Banque mondiale publié le 3 décembre 2025 lance l’alerte: dans de nombreux pays en développement, le remboursement de la dette absorbe plus de ressources que les… Lire Plus

blank
Actualités

Béni Abbès: 14 morts et 35 blessés dans le renversement d’un bus

Nouveau drame sur les routes : Le renversement d’un bus ce samedi à Béni Abbès, au sud-ouest du pays, a fait 14 morts et 35 blessés, selon un nouveau bilan de… Lire Plus

blank
Actualités

Grand sud : l’empire invisible de l’or interdit

En Algérie, la contrebande a changé de nature. Après le carburant, longtemps au cœur des trafics frontaliers, c’est désormais l’or qui attire réseaux criminels et migrants sahéliens dans les immensités… Lire Plus