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En Algérie, la balance commerciale maintient miraculeusement son excédent en janvier 2015

Par Yazid Ferhat 25 février 2015

Une série de facteurs favorables a permis à la balance commerciale de l’Algérie de rester dans le vert en janvier 2015. Principales explications : la baisse du brut ne se répercute pas tout de suite sur le gaz, et la hausse du dollar.

 

La balance commerciale de l’Algérie est restée excédentaire en janvier 2015, malgré la baisse des prix du pétrole sur le marché international. Ce curieux résultat a été réalisé grâce à une série de facteurs favorables, sur lesquelles l’Algérie n’a toutefois aucune prise. Il confirme aussi qu’un concours de circonstances exceptionnel a permis à l’Algérie d’amortir le choc d’une baisse de moitié des prix du pétrole.

Selon des chiffres des douanes algériennes, cités par l’agence APS, les exportations algériennes ont baissé de 11% seulement en valeur en janvier 2015 par rapport à janvier 2014. Elles sont passées de 5.39 milliards de dollars en janvier 2014 à 4.79 milliards de dollars en janvier 2015, soit une baisse de 11% en volume et 12,23% en valeur, alors que le prix du pétrole baissait de moitié.

Malgré cette baisse, la balance commerciale est demeurée excédentaire, dégageant un solde positif de de 483 millions de dollars. L’excédent est toutefois en baisse de près de moitié (43%). Les importations ont reculé de 5.2% en janvier 2015, passant de 4.54 milliards de dollars à 4.31 milliards. Il est difficile d’en évaluer l’impact sur l’économie, et de savoir si la baisse concerne des produits destinés à la consommation ou des biens d’équipement, ou s’il s’agit seulement d’un petit effort de rationalisation des achats.

Pays gazier

Ce résultat a été obtenu essentiellement parce que l’Algérie est essentiellement un pays gazier. Le prix du gaz est moins sujet aux fluctuations que le pétrole, malgré l’émergence d’un marché spot. Les ventes de l’Algérie sont gérées par des contrats à long terme, soumis à forte pression, mais qui tiennent encore. De nouveaux clients sont aussi apparus, comme la Chine et la Corée du Sud, qui est devenue le premier client de l’Algérie. Le marché asiatique du gaz est nettement plus élevé que le marché américain, saturé par le gaz de schiste, ou le marché européen, qui stagne en raison de la récession.

A cela s’ajoute la hausse du dollar, qui a gagné près de 16% par apport à l’euro entre mai 2014 et janvier 2015. Ceci favorise clairement l’Algérie, qui exporte exclusivement en dollars, et achète majoritairement en euro, l’Europe étant son principal fournisseur. Même si la Chine reste le premier fournisseur de l’Algérie, c’est de la zone euro que proviennent les importations, favorisées par un accord d’association qui a largement réduit les taxes douanières. La Chine a vendu à l’Algérie pour 587 millions de dollars en janvier 2015, talonnée par la France avec 497 millions, avec 423 millions, l’Espagne (354 millions), l’Allemagne (298 millions), et les Etats-Unis, avec 281 millions, qui fournissent la moitié de ce que vend la Chine à l’Algérie.

Tassement des importations

Dans une moindre mesure, la baisse des prix de certains produits importés par l’Algérie a contribué à réduire la facture des importations. Les céréales, massivement importées par l’Algérie, qui a reconstitué ses stocks après une mauvaise récolte, sont restées abordables sur le marché international. Certains biens industriels, en surplus dans les pays d’Europe en raison de la stagnation de la consommation, ont été bradés à des prix très attractifs.

Dans le même temps, les importations de véhicules ont poursuivi en 2014 la baisse amorcée en 2013. On ne sait si cette tendance se poursuivra en 2015. D’une moyenne de 46.000 véhicules par mois en 2013, les importations étaient revenues à 36.000 en 2014. La baisse avait été attribuée notamment à la fin du rattrapage opéré entre 2011 et 2013, et aux propositions attractives dans le domaine de l’immobilier, qui absorbe une partie des économies des épargnants. Les effets cumulés de l’ensemble de ces facteurs a permis à la balance commerciale de rester miraculeusement excédentaire.

Autre chiffre miraculeux de ce premier mois de 2015, le bond des exportations hors hydrocarbures. Elles restent, certes, constituées de dérivés d’hydrocarbures, mais elles ont atteint 263 millions de dollar, ce qui représente 5.49% des exportations, un chiffre jamais atteint depuis deux décennies.

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