M A G H R E B

E M E R G E N T

Économie

Egypte – La Banque centrale laisse flotter la livre après l’avoir dévaluée de 30%

Par Yacine Temlali 3 novembre 2016
Photo : Reuters.

L’Egypte a conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) un accord préliminaire afin d’obtenir un crédit de 12 milliards de dollars sur trois ans, pour la mise en œuvre d’un plan de réformes économiques. La libération du taux de change de la livre, qui était attendue par les observateurs, semble être destinée à rassurer le FMI sur les bonnes intentions réformatrices du gouvernement Sissi.

 

 

Désormais la valeur de la livre égyptienne ne sera plus fixée par les autorités monétaires mais par les marchés. C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui la Banque centrale d’Egypte, non sans avoir pris la mesure, la veille de cette décision radicale, de dévaluer la livre de 30,3%.

La Banque centrale d’Egypte a également annoncé le relèvement de ses taux d’intérêt de 3 points entiers en guise de mesure d’accompagnement de la décision de laisser flotter la monnaie nationale.

Pour rappel, l’Egypte a conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) un accord préliminaire afin d’obtenir un crédit de 12 milliards de dollars sur trois ans, pour la mise en œuvre d’un plan de réformes économiques. La libération du taux de change de la livre, qui était attendue par les observateurs, semble être destinée à rassurer le FMI sur les bonnes intentions réformatrices du gouvernement Sissi.

La libération de la valeur de la livre a été justifiée, dans un communiqué de la Banque centrale, par la nécessité de mettre un terme à la pénurie de devises étrangères.

Cette pénurie est due à la chute de l’activité touristique, entre autres facteurs.

 

De dépréciation en dévaluation

 

Pour rappel, la valeur de la livre égyptienne sur le marché des changes parallèles est descendue jusqu’à 18 pour un dollar alors qu’elle était de 8,8 pour un dollar sur le marché officiel, lequel, toutefois, n’avait plus suffisamment de devises à vendre, ce qui faisait fleurir le marché noir.

Après des mesures strictes de contrôle des changes visant à assécher le marché noir, la valeur de la monnaie égyptienne est remontée à 13 pour un dollar, et la Banque centrale a saisi cette occasion hier pour le dévaluer du tiers avant d’annoncer le lendemain même que, désormais elle le laisserait complètement flotter face aux devises étrangères.

La dévaluation de la livre ne manquera pas d’engendrer une inflation importante, l’Egypte important une part considérable de sa consommation mais aussi des équipements destinés à l’économie.

 

ARTICLES SIMILAIRES

À l'honneur Á la une

WIR 2026 : comment le Sud global transfère chaque année des milliards vers le Nord

Selon le World Inequality Report (WIR) 2026, environ un pour cent du PIB mondial circule chaque année du Sud global vers les pays riches sous la forme de revenus nets… Lire Plus

Actualités Économie

Le marché noir de l’euro repart légèrement à la hausse en Algérie

Après plusieurs jours de calme relatif, le marché parallèle des devises enregistre ce mercredi une légère tension sur l’euro. La monnaie européenne gagne du terrain face au dinar, dans un… Lire Plus

Actualités Économie

Marché du travail : le secteur privé domine avec 80% des offres d’emploi

Le secteur privé assure désormais l’essentiel du recrutement en Algérie. Selon le directeur général de l’ANEM, 80% des offres d’emploi proviennent aujourd’hui de ce secteur, confirmant un basculement progressif du… Lire Plus

Actualités Économie

Retraites : les propositions de hausse au prochain Conseil des ministres

Le gouvernement a examiné lors de sa réunion d’hier des propositions concernant la réévaluation des pensions et allocations de retraite. Ces propositions seront soumises au prochain Conseil des ministres pour… Lire Plus

Actualités Économie

Algérie, la trappe des revenus intermédiaires, ultime cauchemar présidentiel

Il y a deux ans, Abdelmadjid Tebboune promettait un PIB de 400 milliards de dollars à fin 2027. On sentait bien que ce pari était hors sol. Basé sans doute… Lire Plus