M A G H R E B

E M E R G E N T

Maghreb

Doing Business-MENA: L’AlgĂ©rie en panne de rĂ©forme significative dans une rĂ©gion qui accĂ©lĂšre le rythme

Suivez-nous sur Google News

Dans son rapport «Doing Business 2016» la Banque Mondiale prend en compte le peu de rĂ©formes  engagĂ©es par l’Etat algĂ©rien cette annĂ©e. Au mĂȘme moment, l’organisme international salue «la reprise» des mesures en matiĂšre de rĂ©glementation des affaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, «en dĂ©pit des conflits».

 

Le classement «Doing Business 2016» n’a pas Ă©tĂ© tendre avec l’AlgĂ©rie rĂ©trogradĂ©e Ă  la 163e place sur 189 pays cette annĂ©e, consacrant le pays comme l’un des moins propices aux affaires de la planĂšte. Pour rappel, ce classement, initiĂ© par la Banque Mondiale, a pour but de mesurer la qualitĂ© et l’efficience du cadre rĂ©glementaire d’un pays, dĂ©terminant ainsi Ă  quel point son Ă©conomie est favorable au commerce. Deux rĂ©formes algĂ©riennes ont Ă©tĂ© relevĂ©es dans le rapport. La premiĂšre concerne les permis de construire, pour lesquels l’obligation lĂ©gale de soumettre une copie certifiĂ©e du titre de propriĂ©tĂ© a Ă©tĂ© Ă©liminĂ©e par le lĂ©gislateur algĂ©rien. Bien que facilitant la procĂ©dure, cette rĂ©forme parait lĂ©gĂšre compte tenu du retard accumulĂ© par l’AlgĂ©rie sur ce point. La Banque Mondiale souligne en effet que «conformĂ©ment aux informations collectĂ©es, obtenir son permis de construction demande 17 procĂ©dures, prends en moyenne 204 jours et coute environ 0.9 % de la valeur du projet». Sur ce critĂšre, l’AlgĂ©rie gagne  seulement deux places et obtient la 122e place, loin derriĂšre ses voisins marocains (29e) et tunisiens (54e). La deuxiĂšme rĂ©forme relevĂ©e par le «Doing Business» est la suppression pour le crĂ©ateur d’entreprise de l’obligation de fournir son casier judiciaire. MalgrĂ© cette rĂ©forme, l’économie algĂ©rienne perd deux places sur ce critĂšre et hĂ©rite de la 145e place. Sur tous les autres critĂšres servant aux statistiques de la Banque Mondiale, l’AlgĂ©rie recule ou stagne. La compĂ©titivitĂ© nationale perd ainsi cinq places concernant le raccordement Ă  l’électricitĂ©, et 3 places sur les facilitĂ© d’obtention d’un crĂ©dit bancaire. NĂ©anmoins, les difficultĂ©s d’obtention de prĂȘts ne sont pas propres Ă  l’AlgĂ©rie selon Rita Ramalho, responsable du projet «Doing Business». Elle estime, en effet, que «l’obtention de prĂȘts est plus difficile dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord que partout ailleurs, en partie en raison de l’absence de bureaux de crĂ©dit qui fournissent les informations nĂ©cessaires pour l’Ă©valuation de la solvabilitĂ©.»

Les Emirats Arabes Unis (EAU) et le Maroc, champions des réformes

D’aprĂšs le  rapport de la Banque Mondiale, «le rythme des rĂ©formes de la rĂ©glementation des affaires s’est accĂ©lĂ©rĂ© au cours de la derniĂšre annĂ©e au le Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en dĂ©pit des conflits et des troubles dans la rĂ©gion». Rita Ramalho a notamment qualifiĂ© d’«encourageant» le rythme de mise en place de rĂ©glementations facilitant le climat des affaires dans ces rĂ©gions. Au Moyen-Orient ce sont les EAU qui occupent la place la plus Ă©levĂ©e puisqu’ils sont classĂ©s 31e. Ce pays est Ă©galement celui qui a menĂ© le plus de rĂ©formes avec le Maroc, avec 4 rĂ©formes chacun cette annĂ©e. La Banque Mondiale affirme en effet que «les EAU Ă©taient la seule Ă©conomie de la rĂ©gion Ă  avoir rĂ©alisĂ© des rĂ©formes dans le domaine de l’exĂ©cution des contrats. En consĂ©quence, les litiges commerciaux dans les EAU sont dĂ©sormais rĂ©solus en 495 jours, ce qui est moins que la moyenne de 538 jours dans la rĂ©gion des Ă©conomies Ă  haut revenu de l’Organisation de CoopĂ©ration et de DĂ©veloppement Economiques (OCDE)». Plus gĂ©nĂ©ralement, les Ă©conomies des deux rĂ©gions (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ont mis en Ɠuvre le plus de rĂ©formes dans le domaine du raccordement Ă  l’Ă©lectricitĂ© (4  rĂ©formes), suivis par la crĂ©ation d’Entreprise (3), l’octroi de permis de construire (3) et le commerce transfrontalier (3), sur un total de 21 rĂ©formes pour les 11 Ă©conomies. Cependant pour l’organisme mondial, les dĂ©fis demeurent grands pour ces rĂ©gions, notamment en matiĂšre de crĂ©ation d’entreprise : «Les entrepreneurs locaux doivent payer en moyenne 26 pour cent du revenu par habitant pour crĂ©er une entreprise, tandis que cela coĂ»te 3 pour cent dans la zone OCDE.»