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Choguel Maïga : « La France oeuvre à la partition du Mali »

Par Maghreb Émergent 8 février 2022

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Les tensions entre la France et le Mali se cessent de s’attiser. Dans un nouveau rebondissement hier lundi, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a accusé la France d’avoir œuvré à la partition de son pays à travers son engagement militaire.

« Après (un) temps d’allégresse en 2013, l’intervention s’est muée dans un deuxième temps en une opération de partition de fait du Mali qui a (consisté dans) la sanctuarisation d’une partie de notre territoire, où les terroristes ont eu le temps de se réfugier, de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014 », a estimé Choguel Maïga devant les diplomates réunis à sa demande à la Primature.

Le Premier ministre malien  a convoqué le souvenir de la Seconde Guerre mondiale: « Les Américains n’ont-ils pas libéré la France ? (…) Quand les Français ont jugé que (la présence américaine en France, ndlr) n’était plus nécessaire, ils ont dit aux Américains de partir, est-ce que les Américains se sont mis à insulter les Français ? », a-t-il dit.

Depuis que l’organisation des Etats ouest-africains (Cédéao) a imposé au Mali le 9 janvier des sanctions soutenues par la France et différents partenaires du pays, les autorités maliennes ne décolèrent pas contre Paris. Les autorités maliennes accusent la France, ex-puissance coloniale, d’avoir instrumentalisé la Cédéao.

L’objectif est « de nous présenter comme un paria, avec l’objectif inavoué et inavouable à court terme d’asphyxier l’économie afin d’aboutir pour le compte de qui l’on sait et par procuration à la déstabilisation et au renversement des institutions de la transition », a dit M. Maïga.

Les dirigeants français « n’ont jamais dit à leur opinion publique, quand ils intervenaient en 2013, qu’ils allaient diviser le Mali », a-t-il affirmé. « On ne peut pas nous vassaliser, on ne peut pas transformer le pays en esclave; ça, c’est terminé », a-t-il poursuivi en référence à la colonisation.

M. Maïga s’est aussi attaqué à Takuba, groupement européen de forces spéciales initié par la France et destiné à accompagner les soldats maliens au combat face aux jihadistes. Takuba, « c’est pour diviser le Mali. C’est le sabre en (langue) songhai et en tamasheq, ça n’est pas un nom qui a été pris par hasard », a-t-il dit.

Devant les diplomates, au premier rang desquels l’ambassadeur russe Igor Gromyko, M. Maïga a assimilé les soldats de la Légion étrangère, corps de l’armée française, à des mercenaires. Il a évoqué le rappel en février 2020 de l’ambassadeur malien à Paris Toumani Djimé Diallo. Celui-ci avait provoqué la colère des autorités françaises en accusant des soldats français de « débordements » dans les quartiers chauds de Bamako.

Les autorités maliennes avaient rappelé le diplomate à la demande de la France « sur la base de simples déclarations (…) sur le comportement peu orthodoxe de certains légionnaires français au Mali, j’allais dire mercenaires », a déclaré M. Maïga.

R.I./Agences

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