La Chine, première puissance économique mondiale depuis 2014, entend poursuivre les réformes structurelles et les politiques d’ouverture tout en mettant un frein à la hausse des salaires et en procédant à d’importants licenciements durant cette année et en 2017, pour rester compétitive.
Maintenir la croissance et les augmentations de salaires au même rythme, un défi difficile
Les salaires ont évolué au même rythme que la croissance économique durant le premier semestre 2016 en Chine, mais le maintien de ce rythme sera difficile, a indiqué dimanche le Bureau national des statistiques.
Les surcapacités dans les secteurs du charbon et de l’acier, ainsi que le repli des prix de certains produits agricoles, vont peser sur les salaires des employés, a expliqué le bureau.
Le maintien du rythme de la croissance en rapport avec les augmentations des salaires est un défi difficile à relever qui requiert une «grande attention», a souligné, le responsable du service d’enquête auprès des ménages du Bureau, Wang Pingping, sur le site Web de ce dernier.
Le revenu des ménages a augmenté de 6,5% durant la première moitié de l’année et la croissance économique de 6,7 %, avait annoncé vendredi le bureau.
En fait, ce sont les Etats-Unis qui, selon le Fonds monétaire international (FMI), continueront d’occuper en 2016 la première place dans le classement des pays les plus riches, avec un PIB qui s’élèvera à 17 968 milliards, devant la Chine avec un PIB de 11 385 milliards de dollars. Mais si l’on prend en compte le PIB exprimé en parité du pouvoir d’achat (PPA), un outil qui mesure le pouvoir d’achat des monnaies par rapport à un panier de produits, c’est la Chine s’imposera comme première puissance économique mondiale en 2016, avec un PIB de 20 986 milliards de dollars. Pour la troisième année consécutive, elle dépassera les Etats-Unis, dont le PIB en PPA s’élèvera à 18 698 milliards de dollars en 2016. En outre, le PIB de la chine devrait, selon les estimations du Fonds, augmenter de 8% en 2016 par rapport à 2015 contre 4% pour les Etats-Unis.
Croissance plus rapide que prévu au 2e trimestre, essoufflement à la fin de l’année
La croissance économique en Chine a été légèrement plus rapide que prévu au deuxième trimestre, suite à une importante augmentation des dépenses du gouvernement et à un accroissement des investissements dans le secteur de l’habitat qui ont boosté l’activité industrielle, a-t-on relevé. Cependant, le marasme qui marque l’investissement privé, laisse entrevoir un essoufflement vers la fin de l’année.
Plusieurs provinces chinoises ont du ralentir, voire stopper, l’augmentation des salaires; les entreprises étant confrontées à la pression induite par la hausse des dépenses et le fléchissement de la demande. Le vice-ministre chinois des ressources humaines a appelé durant ce mois à freiner l’augmentation des salaires pour maintenir la compétitivité.
1,8 million de licenciements dans les secteurs de l’acier et du charbon
La Chine prévoit d’allouer 100 milliards de yuans (14,96 milliards de dollars) pour aider les autorités locales et certaines entreprises publiques à financer les dégraissages d’effectifs dans les secteurs de l’acier et du charbon durant l’année en cours et en 2017. Les licenciements dans ces deux secteurs devraient toucher un total de 1,8 million de personnes, selon les estimations officielles.
Poursuite des réformes structurelles et des politiques d’ouverture
La performance de l’économie chinoise au premier semestre 216 a été régulière et correspond aux attentes, et la Chine est sûre qu’elle atteindra ses principaux objectifs de développement, avait assuré vendredi, le Premier ministre chinois Li Keqiang lors du 11e Sommet du Dialogue Asie-Europe (ASEM), dans capitale mongole, Oulan-Bator.
Il a affirmé que l’économie chinoise, bien que continuant de subir des pressions à la baisse, disposait toujours d’un fort potentiel, d’avantages suffisants et d’une grande marge de manoeuvre.
Le ratio de la dette actuelle du gouvernement chinois est bas, alors que le taux d’épargne des ménages est élevé, a rassuré M. Li, cité par l’agence Xinhua.
« La Chine poursuivra de manière indéfectible les réformes et les politiques d’ouverture, et fera avancer ses réformes structurelles, surtout ses réformes structurelles du côté des approvisionnements », a ajouté le Premier ministre.
