Les entreprises algériennes productrices de céramique de tous types connaissent un regain d’activité suite à la reprise du secteur du bâtiment et des travaux publics, notamment grâce à la relance des programmes de logements publics et aux promotions immobilières privées. Certaines d’entre elles ont même commencé à exporter leurs produits finis, malgré les restrictions imposées par l’État jusqu’à satisfaction de la demande locale.
L’Algérie s’impose désormais comme un exportateur émergent dans la filière céramique, avec une production locale quasi autosuffisante d’environ 700 millions de m² et un potentiel à l’export estimé à 300 millions de m², principalement vers l’Europe, l’Afrique et les pays du Golfe.
Un marché local dynamique porté par le secteur immobilier
« La qualité est au rendez-vous, les quantités destinées au marché local, dans différents formats, sont amplement disponibles. Surtout, nous fonctionnons à 100 % de sa capacité. J’estime que c’est le cas pour tous les acteurs du secteur », nous a confié Abdelhadi Abdelhakim, responsable commercial du groupe Ceram-Decor, rencontré au Salon international du bâtiment et des travaux publics (BATIMATEC), qui a ouvert sa 27ᵉ édition au public depuis le dimanche 4 mai.
Cette entreprise spécialisée dans la fabrication d’accessoires sanitaires en céramique, basée à Batna, s’apprête à exporter ses produits vers plusieurs pays du continent africain, notamment le Sénégal, le Nigeria, la Tunisie, ainsi que vers les pays du Golfe. Notre interlocuteur a précisé qu’il « ne reste que quelques formalités administratives à accomplir avant de commencer l’exportation de nos produits ».
Si cette filière, longtemps dominée par les importations, prospère actuellement, c’est grâce au retour en force des programmes de logements publics (LPA, LPP, AADL, logements ruraux…) et à la stabilité des prix observée dans les matériaux de construction (ciment, acier…).
Sur le marché local, Abdelhadi Abdelhakim assure qu’actuellement « la demande dépasse l’offre, tant de la part des promoteurs immobiliers que des particuliers. Nous produisons des accessoires tels que les cuvettes de toilettes, les éviers de cuisine, les lavabos et d’autres éléments en céramique qui répondent aux exigences du marché local et international, mais proposons également des gammes plus économiques pour satisfaire les clients aux ressources limitées. »
Des ambitions internationales et une croissance prometteuse
Il convient de souligner que la dynamique de ce secteur a connu une forte progression, notamment après la suspension des importations en provenance d’Espagne, l’un des principaux concurrents des fabricants locaux. En 2022, ce marché représentait plus de 300 millions d’euros pour ce pays, plaçant l’Algérie parmi ses principaux clients.
Au centre du pavillon central de la Safex se trouve le groupe des sociétés Tiziri, l’une des grandes entreprises de fabrication de céramique en Algérie, basée à El Asnam, dans la wilaya de Bouira. Le groupe possède une usine de fabrication de céramique en porcelaine (pâte blanche) d’une capacité de production de 20 000 mètres carrés par jour, ainsi qu’une briqueterie. Il est également le distributeur en Algérie des engins et des chariots élévateurs de la marque coréenne Hyundai.
Interrogée par Maghreb Émergent, la gérante du groupe Tiziri, Youssria Boucherba, souligne que « l’usine répond à la demande du marché national, mais exporte également ses produits vers la France, la Belgique et l’Arabie Saoudite ». Elle ajoute que l’entreprise participe aux salons professionnels du secteur dans différentes régions du monde pour explorer de nouvelles opportunités d’exportation, particulièrement sur le continent africain.
« Depuis la reprise des chantiers et la relance des grands programmes publics de logement, la demande de produits céramiques ne cesse d’augmenter. Je pense même que cette croissance va se maintenir pendant plusieurs années », a-t-elle estimé.
