
Depuis la visite historique du Premier ministre britannique, David Cameron Ă Alger en janvier 2013, les relations Ă©conomiques entre lâAlgĂ©rie et le Royaume-Uni ont connu une remarquable expansion.
De statut de simple partenaire Ă©conomique, la Grande Bretagne a pu accĂ©der Ă celui de «partenaire exceptionnel», au mĂȘme titre que la France et la Chine, les deux poids lourds dans les Ă©changes Ă©conomiques avec lâAlgĂ©rie. Câest la visite de deux jours, la premiĂšre en AlgĂ©rie depuis 1962, dâun Premier Ministre Britannique, qui a renforcĂ© les relations entre les deux pays.
Intervenue dans un contexte de tension, les 30 et 31 janvier 2013, soit quelques jours aprĂšs lâattaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine qui avait coĂ»tĂ© la vie Ă 38 expatriĂ©s, dont des britanniques de British Petroleum (BP), cette visite nâĂ©tait pourtant pas inscrite dans lâagenda de David Cameron. Mais elle avait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme une visite de « travail et dâamitiĂ© » par les autoritĂ©s britanniques. Pour ces derniĂšres, il Ă©tait question de renforcer le dialogue politique entre lâAlgĂ©rie et le Royaume-Uni et de promouvoir la coopĂ©ration bilatĂ©rale, en mettant lâaccent sur le volet sĂ©curitaire et la lutte anti-terroriste et les questions Ă©conomiques et culturelles. «Nous nous sommes mis dâaccord pour quâil y ait un partenariat stratĂ©gique entre nos deux pays (…), nous avons Ă©galement parlĂ© de la nĂ©cessitĂ© de renforcer lâenseignement de la langue anglaise en AlgĂ©rie », avait dĂ©clarĂ© David Cameron, Ă lâissue de cette visite qui a permis au Royaume-Uni de sceller un partenariat dâexception, dont la chancellerie Ă Alger a cĂ©lĂ©brĂ©, en janvier dernier, le premier anniversaire.
Terrain balisé dÚs 2012
Mais si la venue de David Cameron Ă Alger peut sâapparenter Ă une visite frappĂ©e du sceau de lâurgence, le Royaume Britannique avait pris le soin de baliser le chemin vers ce nouveau statut dĂšs 2012, avec les deux visites de Lord Marland, envoyĂ© spĂ©cial du Premier ministre britannique pour le Commerce et les Investissements Ă©trangers. Ces dĂ©placements ont Ă©tĂ© couronnĂ©s, en novembre de la mĂȘme annĂ©e, par lâinstallation dâun « monsieur AlgĂ©rie », Ă savoir Lord Risby, en qualitĂ© de responsable du dĂ©veloppement du partenariat Ă©conomique avec l’AlgĂ©rie.
Depuis la nomination de Lord Risby, on ne compte plus le nombre de missions dâhommes dâaffaires britannique en AlgĂ©rie. LâannĂ©e 2013 a Ă©tĂ© la plus prolifique avec des visites de part et dâautre pour faire connaitre les opportunitĂ©s dâinvestissements en AlgĂ©rie. Ces actions se sont poursuivies Ă©galement durant lâannĂ©e 2014, oĂč lâon note de nombreuses visites de missions britanniques, la derniĂšre en date Ă©tant celle de la prospection du secteur de lâĂ©nergie par six sociĂ©tĂ©s Ă©cossaises et la visite de Mme Alderman Fiona Woolf, lord-maire de la City de Londres en compagnie de sociĂ©tĂ©s de la place financiĂšre londonienne. Lâobjectif de cette derniĂšre mission est dâĂ©tablir des liens avec la communautĂ© dâaffaires algĂ©rienne pour le dĂ©veloppement dâ « une industrie des services financiers durable et rentable».
8,3 milliards de dollars dâĂ©changes en 2013
LâannĂ©e 2013 a Ă©tĂ© aussi celle oĂč le volume des Ă©changes sâĂ©tait amĂ©liorĂ©, consacrant lâAlgĂ©rie comme premier partenaire commercial du Royaume-Uni au Maghreb. Selon des donnĂ©es de la Chambre de commerce arabo-britannique (ABCC), le volume des Ă©changes commerciaux entre les deux pays en 2013 a atteint 8,36 milliards de dollars, en hausse de 3,6 milliards de dollars par rapport Ă 2012, avec une balance de 6,01 milliards de dollars favorable Ă lâAlgĂ©rie.
Les hydrocarbures tiennent une place importante dans cette balance. Et lâĂ©nergie continuera Ă ĂȘtre lâun des ciments des relations de partenariat. LâAlgĂ©rie, qui possĂšde dâimportantes rĂ©serves en gaz naturel, a Ă©tĂ© identifiĂ©e comme un marchĂ© prioritaire dans la politique de sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique du Royaume Britannique, qui songe sĂ©rieusement Ă assurer environ 10 % de sa demande en gaz en provenance de lâAlgĂ©rie, dans les annĂ©es Ă venir.
LâĂ©nergie demeure Ă©galement le secteur qui intĂ©resse le plus les entreprises britanniques dĂ©sireuses dâinvestir en AlgĂ©rie, oĂč la plupart des missions se sont focalisĂ©es sur ce domaine, notamment celui des Ă©nergies renouvelables. Ce secteur fait partie des axes majeurs du dĂ©veloppement du nouveau partenariat Ă©conomique entre les deux pays, illustrĂ© par lâorganisation de la premiĂšre ConfĂ©rence algĂ©ro-britannique sur les Ă©nergies renouvelables, organisĂ©e Ă Alger quelques semaines aprĂšs la visite de David Cameron.
Diplomatie «soft power»
Le Royaume-Uni sâefforce par ailleurs de donner de la visibilitĂ© Ă ses actions et Ă sa prĂ©sence. FidĂšles Ă leur doctrine de diplomatie « soft power », les Britannique ont fait ces deux derniĂšres annĂ©es un forcing pour la promotion et lâenseignement de la langue et la culture anglaise. Un grand pas a Ă©tĂ© franchi au dĂ©but de lâannĂ©e avec lâinauguration de la British School For English et la signature dâun mĂ©morandum dâentente et de coopĂ©ration pour la promotion de lâenseignement de la langue anglaise en AlgĂ©rie avec le ministĂšre algĂ©rien de lâEnseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique.
Selon les termes de cet accord, le MERS sâest engagĂ©, pour les cinq prochaines annĂ©es, Ă envoyer chaque annĂ©e, 100 doctorants en langue anglaise au Royaume-uni avec prise en charge totale, et ce Ă partir de lâannĂ©e universitaire 2014-2015.
Le British Council, lâorganisme de promotion de la langue anglaise en AlgĂ©rie a Ă©laborĂ© un programme pour amĂ©liorer lâenseignement de lâanglais dans les secteurs public et privĂ©, avec le soutien dâexperts britanniques. Pour promouvoir davantage la langue anglaise en AlgĂ©rie, un nouveau centre de British Council ouvrira ses portes en septembre ou octobre prochain Ă Alger.