M A G H R E B

E M E R G E N T

Hydrocarbures

Algérie-Youcef Yousfi annonce une augmentation de 40% de la production gazière dans 5 ans

Par Yazid Ferhat 12 octobre 2014
Le site gazier de Menzel Lejmet dans le grand sud algérien.

Le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi a réitéré lors de la conférence internationale sur  l’industrie du gaz en Algérie qui se tient du 12 au 13 Octobre à Oran, la volonté de l’Algérie de mobiliser les ressources énergétiques dont elle dispose afin de répondre à la demande de consommation intérieure qui tend à augmenter, voire à doubler d’ici 2030 et tripler d’ici 2040.

 

Cette nouvelle stratégie énergétique de l’Algérie qui consiste à diversifier et exploiter toutes les ressources qu’offre le domaine minier algérien dont les hydrocarbures non conventionnels, prévoit d’ « augmenter de 40% la production algérienne de gaz naturel dans les 5 ans à venir », a précisé le ministre de l’énergie, qui a fait part d’une baisse drastique de la production d’hydrocarbures en 2014. Selon les chiffres qu’il a présentés, l’Algérie a produit 2,5 milliards de barils équivalent de pétrole dans les 9 premiers mois de l’année en cours, contre 4 milliards de barils équivalents en pétrole en 2013.

Le ministre de l’énergie perçoit l’industrie du gaz de schiste comme le fer de lance de la nouvelle stratégie énergétique nationale qui pourrait s’opérer sur un domaine minier qui s’étale sur 2 millions de km2. Les études entreprises en 2009, sur les roches mères du type Frasnien et Silurien qui composent le domaine minier algérien, ont donné lieu à des résultats très positifs et encourageants  en matière de porosité, de perméabilité, de maturité du gaz à l’intérieur des roches, de performances, du contenu minéralogiques en gaz, d’épaisseur et de pression du réservoir, selon les spécialistes présents à cette rencontre.

Argile et fracturation hydraulique

Seul bémol, selon, M Kaced Mohamed, directeur des Projets des Ressources Non Conventionnelles à Sonatarch, est celui relatif à au pourcentage élevé du contenu d’argile dans les roches : Plus de 60%.  Un contenu qui impliquera la mobilisation davantage de matériel et de temps, dans une industrie dont « la marge de bénéfices est squelettique à l’heure actuelle », selon Alda Muttoni, responsable des études des risques du non conventionnel à ENI.

S’agissant de la technique de fracturation hydraulique des roches tant décriée par les écologistes et les opposants à l’industrie du schiste, M Kaced rassure sur la disponibilité de la ressource hydrique. Selon lui, les nappes phréatiques nationales contiennent 40 mille milliards de mères cubes et la consommation nationale en matière d’eau est de l’ordre de 2,5 milliards de mètres cubes. « Il faudrait pratiquer l’équivalent de 100 milles forages pour atteindre le niveau de la consommation nationale en eau, chose qui ne sera pas fait avant 10 ans », a-t-il expliqué.

Sur cette même technique de fracturation hydraulique,  Tom Blasingrame, professeur à l’Université de Texas et consultant à Anadarko,  a invité les spécialistes à développer des méthodologies alternatives pour ne pas appauvrir les réserves d’eaux. Interrogé par Maghreb Emergent sur cette question, M. Blasingrame précise :  « Notre Laboratoire de Géologie et Géophysique est en train d’expérimenter une méthodologie de fracturation des roches par l’électricité et la pression mécanique entre autres, à travers l’utilisation de beaucoup d’outils, de matériels et de techniques diversifiés dans plusieurs gisements en Amérique du Nord sans parvenir, pour le moment, à trouver une  alternative, fiable, durable et rentable à la fracturation hydraulique ».

Optimisme des experts US

Outre les études des risques financiers, sociaux, sécuritaires et politiques abordés lors de cette conférence, l’accent été mis également sur  la probabilité du succès de cette nouvelle voie énergétique que l’Algérie vient d’entreprendre, notamment après la promulgation de la loi relative aux hydrocarbures qui autorise l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. Les experts américains venus présenter l’expérience de leur pays en la matière, ont exprimé leur satisfaction quant aux démarches entreprises par l’Algérie concernant l’exploration et l’exploitation de gaz de schiste. Optimistes  quant’ à l’avenir du schiste en Algérie, ces experts estiment que notre pays est en train de suivre les mêmes étapes observées par cette industrie aux USA, ce qui leur donne de l’optimisme.

ARTICLES SIMILAIRES

Á la une Actualités

Naftal en Mauritanie, un pari aussi raisonné que risqué

Le gouvernement algérien projette l’entrée de Naftal, filiale de Sonatrach spécialisée dans la distribution de carburants, sur le marché mauritanien. L’initiative s’inscrit dans la volonté d’Alger de transformer progressivement son… Lire Plus

Actualités Algérie

Gaz : les flux algériens vers l’Europe se redressent en octobre

Les importations européennes de gaz par gazoduc ont repris de la vigueur en octobre. D’après les données du Forum des pays exportateurs de gaz, l’Union européenne a reçu 12,3 milliards… Lire Plus

Actualités Energie

Le Brent sous pression : le baril glisse à 63 dollars ce mardi

Le marché pétrolier a entamé la journée de mardi dans une atmosphère de prudence. Le Brent, référence mondiale pour le pétrole de la mer du Nord, s’échangeait autour de 63,71… Lire Plus

Actualités Energie

Pétrole : le Brent ouvre la semaine sous les 64 dollars

Le Brent a commencé la semaine en baisse. Ce lundi matin, le Brent pour livraison en janvier 2026 reculait à 63,78 dollars le baril, soit près de 1 % de… Lire Plus

Actualités Energie

Crise énergétique : pourquoi le monde pourrait manquer de pétrole et de gaz d’ici 2050

Réunis à Vienne, les deux grandes organisations du pétrole et du gaz alertent : le monde consomme toujours plus d’hydrocarbures, mais les investissements ne suivent pas. À long terme, préviennent-elles,… Lire Plus