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Algérie

Gaz naturel : Alger se retire des négociations avec Bagdad, le Qatar en position de force

Par Yasser K 9 octobre 2025
Méthanier de GNL en mer
Un méthanier de GNL (image d'archive). L'Irak négocie avec le Qatar l'importation de 1,5 million de tonnes par an.

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Face à une demande énergétique croissante et des besoins urgents en électricité, l’Irak multiplie les tentatives pour diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz. Mais les négociations avec l’Algérie viennent de tourner court.

Les pourparlers entre l’Algérie et l’Irak sur l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) ont été suspendus, après plus de deux mois d’échanges sans résultat. Selon la plateforme spécialisée Energy Outlook, Alger a décidé de se retirer des discussions, faute de garanties de paiement jugées crédibles de la part de Bagdad.

Les autorités algériennes craignent en effet un scénario comparable à celui de l’Iran, auquel l’Irak doit toujours près de 12 milliards de dollars pour ses achats d’électricité et de gaz. “Nous ne voulons pas revivre la même impasse avec un pays frère”, confie une source du secteur énergétique. À ces inquiétudes financières s’ajoute la modestie des volumes demandés par Bagdad, moins de 1,5 million de tonnes de GNL par an, selon les estimations », jugés insuffisants pour justifier un engagement commercial.

La position algérienne a entraîné le gel du projet, auquel participait également Mascate, également réticente à poursuivre les négociations dans ces conditions.

L’Irak se tourne vers le Qatar

En parallèle, Bagdad accélère ses discussions avec le Qatar, sur la base d’un protocole signé en février 2022 lors de la visite à Doha de l’ancien ministre de l’Électricité, Adil Karim. L’accord prévoit la livraison annuelle d’environ 1,5 million de tonnes de GNL, capables d’alimenter jusqu’à 2 000 mégawatts de production électrique.

Pour soutenir ce plan, l’Irak a confié à Excelerate Energy, société américaine, la construction d’une plateforme flottante d’importation dans le port de Khor Al-Zubair, reliée à un pipeline de 40 kilomètres vers le réseau national.

En se rapprochant du Qatar et des partenaires américains, Bagdad tente de s’affranchir progressivement de la tutelle énergétique iranienne. De son côté, l’Algérie reste sur ses gardes, peu encline à faire crédit à un pays au lourd passif financier.

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