L’euro a enregistré une hausse sensible face au dinar algérien sur le marché noir des devises. En une seule journée, la monnaie européenne a progressé de 0,72 %, mettant fin à une phase de stagnation observée depuis plusieurs jours.
Mercredi 24 décembre 2025, le billet de référence de 100 euros s’échange à la vente contre 28 100 dinars, contre 27 900 dinars la veille. La hausse est donc de 200 dinars en 24 heures, un mouvement rare ces derniers jours sur le marché parallèle.
Jusqu’ici, l’euro évoluait sans réelle direction. Depuis près de deux semaines, aucun changement notable de tendance n’avait été signalé. Les cours oscillaient faiblement. Le marché était figé. Toutefois, le redressement enregistré mercredi pourrait marquer le début d’un retournement.
Selon un cambiste activant dans la wilaya de Béjaïa, cette hausse n’est pas le fruit du hasard. « La hausse de 200 dinars pour 100 euros en une journée est synonyme d’une reprise de la demande qui pourrait s’inscrire dans la durée », explique-t-il. Pour lui, le marché envoie un signal clair.
Le même intervenant estime que l’euro pourrait poursuivre sa progression dans les prochains jours. « Les indicateurs actuels du marché parallèle laissent penser que la monnaie unique européenne pourrait augmenter davantage », précise-t-il. Ces indicateurs sont principalement liés à la demande anticipée.
Les indicateurs du marché confirment la hausse de l’euro
En effet, les préparatifs pour les voyages d’Omra du mois de Ramadhan vont bientôt commencer. Cette période est traditionnellement marquée par une forte tension sur le marché noir des devises. En règle générale, la demande pour l’euro et les autres monnaies étrangères augmente fortement cinq à six semaines avant le début du Ramadhan.
Chaque année, des milliers d’Algériens choisissent de se rendre en Arabie saoudite pour accomplir une Omra, notamment durant le mois sacré. Contrairement au Hadj, ces voyages ne sont pas pris en charge par les organismes publics. Les voyageurs ne disposent donc d’aucun accès supplémentaire aux devises via le marché officiel ou le marché interbancaire.
Par conséquent, l’approvisionnement en devises se fait presque exclusivement sur le marché noir. Cette situation crée une pression directe sur la demande. Mécaniquement, les cours montent. L’euro est le premier bénéficiaire de ce déséquilibre.
À cela s’ajoute un autre facteur important. L’accès à l’allocation touristique de 750 euros est devenu plus difficile. Les nouvelles exigences de la Banque d’Algérie ont resserré les conditions. Parmi elles figurent l’obligation de disposer d’un compte bancaire et l’interdiction du paiement en espèces en dinars pour la contrepartie des 750 euros.
Ces mesures réduisent davantage l’offre officielle de devises. Elles poussent ainsi de nombreux voyageurs vers le marché parallèle. Cette combinaison de facteurs soutient clairement la hausse de l’euro.