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Algérie: le chauffe-eau solaire ne connaît toujours pas l’engouement espéré

Par Nabil Mansouri 24 juillet 2018
Image chauffe-eau solaire

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L’Etat algérien a lancé un programme national visant à généraliser l’usage des chauffe-eaux solaires avec pour objectif d’écouler 2000 de ces équipements.

Les efforts consentis pour la généralisation de l’utilisation des chauffe-eaux solaires en Algérie ne semblent pas porter leurs fruits. La demande sur ce produit écologique et économique en termes d’énergie, reste faible. Ceci, malgré la campagne publicitaire menée par l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue) et l’apport financier de 45% alloué par l’Etat au profit des acquéreurs de cet équipement.

Selon les quelques fournisseurs de chauffe-eaux solaires, que nous avons contactés, la campagne de communication a bien poussé les gens à s’informer sur ce produit, mais sans pour autant les inciter à l’acheter massivement. En plus, cette campagne publicitaire a coïncidé avec le mois du ramadhan et l’arrivée des vacances. « Une période de grosses dépenses pour les ménages, ce qui a affaibli la demande sur ce produit, qui coûte plus de 100.000 dinars, malgré la subvention de l’Etat », nous confie un fabricant de chauffe-eau solaire.

Le directeur technique de la société IRIS JC Industrial, qui commercialise plusieurs équipements d’énergie renouvelables estime que cette campagne publicitaire n’a pas touché un public suffisamment large, malgré le fait qu’elle soit destinée à l’ensemble du territoire national. « Moi, personnellement je l’ai écouté seulement sur la radio nationale, mais je ne l’ai pas retrouvé sur les chaines de télé ou les journaux. Je pense que cette campagne de communication n’a pas été assez agressive », a-t-il souligné.

Le même responsable admet, par contre, que le programme d’installation de 2000 chauffe-eaux solaires individuels, est une expérience qui va permettre à son entreprise de jauger le marché et d’assurer le suivi du projet et l’installation de ses équipes de travail et aussi de voir la réaction des ménages algériens. Des paramètres, selon notre interlocuteur, qui aideront à comprendre tout l’environnement qui entoure ce marché pour pouvoir tracer des objectifs à long terme.

Mais la demande sur ces équipements pourrait surtout provenir des populations qui résident dans des régions ne disposant pas de branchement de gaz. Selon M. Meziani, gèrent de la société NGT, spécialisée dans la fabrication et l’installation des chauffe-eaux solaires, activant dans la wilaya de Biskra, c’est plus des agriculteurs qui sont éloignés du réseau  de distribution de gaz et d’électricité qui sollicitent cette entreprise pour ce genre d’installation. « A part cette tranche de population, la demande reste très faible », a-t-il affirmé, en ajoutant que les gens préfèrent payer leur facture d’électricité et de gaz à 6000 ou 8000 dinars plutôt que d’essayer d’économiser leurs dépenses. Ceci bien sûr, par manque de vision à long terme », nous explique cet installateur.

Le même constat est fait par un autre fournisseur de la wilaya de Bejaia. La gérante de la société ETDER, nous explique que malgré toutes les explications fournies à leurs clients, sur le chauffe-eau solaire en termes d’économie d’énergie et de protection d’environnement, ces derniers finissent toujours par le comparer au chauffe-eau classique en termes de prix.

Cette même responsable nous indique, dans ce sens, qu’il serait difficile pour elle d’écouler le quota de 110 chauffe-eaux solaires fixé par l’Aprue dans une période d’une année. Ceci, malgré le fait que le prix de son produit soit de 97 000 dinars est en dessous de celui fixé par l’Aprue qui est de 110 000 dinars.

Une situation qui n’arrange pas vraiment le développement du secteur des énergies renouvelables en Algérie et fragilise l’investissement dans ce domaine, M. Meziani qui a beaucoup investi dans ce domaine. Pour lui, l’Etat doit inciter les constructeurs  à faire une étude dans laquelle les équipements d’énergies renouvelables soient intégrés d’une manière obligatoire dans le projet. « L’intervention de l’Etat est indispensable pour trouver les meilleurs procédés et moyens de réussir la transition énergétique dans notre pays », a-t-il souligné.

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