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Algérie

AlgĂ©rie – L’instauration d’un quota de pĂȘche de l’Espadon en 2018 mobilise les professionnels

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La CICTA qui protĂšge les thonidĂ©s de l’Atlantique a fixĂ© un quota de 10 500 tonnes an Ă  ses pays membres. Les pĂȘcheurs algĂ©riens rĂ©agissent pour dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts.

 

Des reprĂ©sentants de pĂȘcheurs artisans ont convenu mercredi Ă  Alger, de la nĂ©cessitĂ© de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des professionnels algĂ©riens en prĂ©vision de l’application de la dĂ©cision de la Commission internationale pour la conservation des thonidĂ©s de l’Atlantique (CICTA) d’instaurer Ă  partir de 2018 des quotas de pĂȘche Ă  l’espadon.
« Nous sommes d’accord pour prĂ©server la ressource d’espadon. Mais nous devons aussi protĂ©ger le pĂȘcheur », a soulignĂ©, Hacene Hamdani, prĂ©sident du RĂ©seau algĂ©rien des associations de la pĂȘche artisanale (Raapa) lors d’une rĂ©union de son bureau.
Cette rĂ©union marque le dĂ©but de regroupements au niveau rĂ©gional et national que compte organiser le rĂ©seau en collaboration avec l’administration du secteur, pour discuter des nouvelles restrictions que vient d’imposer la CICTA sur la pĂȘche d’espadon.
Cette organisation internationale a fixĂ©, lors de sa rĂ©union en novembre dernier Ă  Vilamoura (Portugal), le quota global pour l’espadon Ă  10.500 tonnes Ă  ses pays membres, et ce, dans le cadre d’un plan de reconstitution sur 15 ans (2017-2031) de la population mondiale d’espadon, une espĂšce victime de surpĂȘche. Ce quota sera rĂ©duit de 3% par an de 2018 Ă  2022.
L’Union europĂ©enne reconnaĂźt qu’elle est responsable de la diminution de la ressource d’espadon en MĂ©diterranĂ©e, Ă©tant donnĂ© que 85% des captures se font par ses pays membres, dont 45% sont capturĂ©s par les seuls Italiens.
Les 15% restants sont pĂȘchĂ©s par les pays de la rive sud de la MĂ©diterranĂ©e dont le Maroc, l’AlgĂ©rie, la Tunisie et l’Egypte.
A ce propos, les reprĂ©sentants de la pĂȘche artisanale algĂ©rienne ont affichĂ© leur inquiĂ©tude quant Ă  l’impact de cette dĂ©cision sur leurs revenus.
« Il ne faut pas imposer une rĂ©glementation subitement. Il faut Ă©tudier la question et essayer de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des professionnels », suggĂšre, Mohamed Mokhtari, prĂ©sident d’une association de pĂȘche artisanale Ă  BĂ©jaia.
Pour un pĂȘcheur artisan, l’espadon et la sardine sont les principales captures lui permettant d’affronter les charges et de dĂ©gager un bĂ©nĂ©fice, a-t-on indiquĂ©.
M. Mokhtari a citĂ©, dans ce contexte, les professionnels ayant contracter des crĂ©dits pour l’acquisition de bateaux de pĂȘche.
Pour 2017, la CICTA a dĂ©cidĂ© que tous les pays pĂȘchent les quantitĂ©s habituelles. L’AlgĂ©rie produit environ 586 tonnes/an depuis 2010.

Les quotas examinés en février prochain

Mais en 2018, un contrĂŽle international sera imposĂ© et se fera en haute mer, c’est-Ă -dire au-delĂ  des 12.000 miles marins, par des observateurs de la CICTA. Celle-ci peut Ă©galement envoyer des experts pour contrĂŽler les prises au niveau local.
Cette organisation exige Ă©galement que la taille marchande de l’espadon pĂȘchĂ© ne doit pas ĂȘtre infĂ©rieure Ă  un mĂštre en plus de la dĂ©finition d’une liste d’espadoniers Ă©tant donnĂ© que les quotas de pĂȘche seront individuels.
L’application du plan de reconstitution des stocks d’espadon sera discutĂ©e en fĂ©vrier prochain lors de la rĂ©union de la CICTA qui se tiendra Ă  Madrid (Espagne), au cours de laquelle les pays membres vont examiner les possibilitĂ©s de quotas dĂšs 2018 et le systĂšme de surveillance.
« Ce mois de fĂ©vrier nous allons discuter des possibilitĂ©s de quotas Ă  partir de 2018, sur quelle base seront fixĂ©s en plus de tout ce qui est systĂšme de surveillance de la CICTA qui va ĂȘtre dĂ©ployĂ© Ă  partir de l’annĂ©e prochaine », a expliquĂ© Ă  l’APS, Mohamed Kacher, membre de la dĂ©lĂ©gation algĂ©rienne au niveau de la CICTA.
D’ici Ă  2018, « les professionnels algĂ©riens doivent se prĂ©parer Ă  ce contrĂŽle qui va entrer en vigueur avec des yeux Ă©trangers », recommande ce responsable qui est aussi conseiller scientifique Ă  la Raapa.
Pour ce faire, un recensement des professionnels concernĂ©s par la pĂȘche Ă  l’espadon devrait ĂȘtre lancĂ© incessamment. A ce propos, les pĂȘcheurs artisans veulent faire entendre leur voix sur le fait que la pĂȘche artisanale est une pĂȘche variĂ©e, c’est-Ă -dire ne cible pas uniquement l’espadon.
Outre le quota d’espadon, les membres du bureau de Raapa ont abordĂ© d’autres problĂ©matiques liĂ©es Ă  la pĂȘche artisanale. Il s’agit notamment du chalutier et son impact irrĂ©versible sur la ressource.
A ce propos, les associations recommandent notamment de revoir certains points contenus dans la rĂ©glementation pour durcir le contrĂŽle de la pĂȘche dans les zones interdites.
Les membres du Raapa ont soulignĂ© aussi l’urgence d’installer le systĂšme de surveillance des navires par satellite (VMS) pour contrĂŽler le chalutier et limiter la pĂȘche illicite.
Ils proposent Ă©galement comme solution, l’installation de rĂ©cifs artificiels pour empĂȘcher ce genre de bateaux d’accĂ©der aux zones de pĂȘche interdites.