LâAlgĂ©rie et lâItalie multiplient les signes dâamitiĂ© et les dĂ©clarations de bonne volontĂ©. Ce jeudi, au siĂšge du ministĂšre des Travaux publics et des Infrastructures, Abdelkader Jellaoui a reçu lâambassadeur dâItalie, Alberto Cutillo, pour Ă©voquer lâĂ©tat et les perspectives de la coopĂ©ration bilatĂ©rale dans le domaine des infrastructures.
Selon un communiquĂ© du ministĂšre, la rencontre, tenue Ă la demande de la partie italienne, sâest dĂ©roulĂ©e dans un climat qualifiĂ© de « constructif et fraternel ».
Les deux responsables ont insistĂ© sur la profondeur des relations historiques entre Alger et Rome, ainsi que sur la nĂ©cessitĂ© de renforcer la coopĂ©ration dans les domaines des infrastructures, de lâĂ©quipement et de lâinnovation technique. Ils ont explorĂ© des pistes concrĂštes dâĂ©largissement du partenariat, notamment Ă travers lâĂ©change dâexpertise et la modernisation des chantiers publics, un secteur oĂč lâItalie dispose dâune solide expĂ©rience industrielle et technologique.
Entre discours ambitieux et lenteur des réalisations
DerriĂšre ces formules diplomatiques bien huilĂ©es, une rĂ©alitĂ© sâimpose : la coopĂ©ration algĂ©ro-italienne progresse au rythme lent des intentions, sans encore se traduire par des rĂ©alisations palpables sur le terrain.
Depuis deux ans, les annonces se multiplient â agriculture, Ă©nergie, infrastructures, logistique â sans quâun seul grand projet conjoint nâait encore vu le jour. Les visites ministĂ©rielles et les comitĂ©s techniques se succĂšdent, mais les AlgĂ©riens attendent des rĂ©sultats concrets, visibles et mesurables.
Cette rencontre, tout en rĂ©affirmant la volontĂ© des deux pays « amis » dâaller de lâavant, met en lumiĂšre un paradoxe : les discours sont ambitieux, mais les chantiers manquent dâincarnation.
La coopĂ©ration « stratĂ©gique » vantĂ©e par les deux capitales demeure, pour lâheure, une succession de rĂ©unions et de promesses.
MĂȘme la tenue annoncĂ©e de la septiĂšme rĂ©union du comitĂ© technique bilatĂ©ral, espĂ©rĂ©e « dans les meilleurs dĂ©lais », reste suspendue Ă une date indĂ©terminĂ©e.
Un partenariat à fort potentiel, encore sous-exploité
Pour lâĂ©conomie nationale, ce partenariat pourrait pourtant ĂȘtre porteur dâun souffle nouveau.
LâItalie, premier partenaire europĂ©en de lâAlgĂ©rie dans le domaine Ă©nergĂ©tique, possĂšde le savoir-faire et la technologie.
LâAlgĂ©rie, de son cĂŽtĂ©, a un besoin urgent dâinfrastructures modernes, durables et interconnectĂ©es.
Si les deux pays parviennent Ă passer du discours Ă lâaction, la coopĂ©ration pourrait devenir un vĂ©ritable levier de dĂ©veloppement, au lieu de rester un simple symbole diplomatique.
Car aujourdâhui, le temps des intentions est rĂ©volu.
LâAlgĂ©rie nâa pas besoin de promesses dâamitiĂ©, mais de projets concrets qui crĂ©ent de la valeur, des emplois et de la confiance.
Câest Ă ce prix seulement que la coopĂ©ration algĂ©ro-italienne cessera dâĂȘtre un slogan pour devenir une rĂ©alitĂ© Ă©conomique.