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La phase SKD est une étape incontournable dans création d’une industrie automobile en Algérie, mais il faut aller rapidement vers les autres phases que sont le CKD notamment pour ne pas se retrouver avec un produit en dessous du taux d’intégration locale recommandé. C’est ce que recommande Mokhtar Chahboub expert industriel et ex-PDG de la SNVI (Société nationale des véhicules industrielle.
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Lors de son passage ce mercredi sur le plateau de la webradio RadioM, l’ex-PDG de la SNVI, Mokhtar Chahboub explique que le vĂ©hicule montĂ© en rĂ©gime SKD (Semi Knocked Down) revient plus cher que le CBU  (Complete Built-up Unit), c’est-Ă -dire un produit importĂ© totalement montĂ©.  Selon lui toutes les Ă©tudes montrent que le SKD revient plus cher que l’importation, mais cette phase est importante dans la phase de dĂ©marrage. « En gĂ©nĂ©ral, la phase SKD a une durĂ©e de vie limitĂ©e », a-t-il toutefois ajoutĂ©.
Pour illustrer son propos, il a précisé que cette phase « primaire » profite d’un certain nombre d’avantages que le  code de l’investissement consent au projet -et qui restent limités dans le temps- pour mettre le produit à un prix compétitif.  « Donc si on ne monte pas vite en intégration, on risque d’aller au-delà du délai consenti pour bénéficier de ces avantages », a-t-il noté. Cela a pour conséquences, selon lui, de se retrouver avec un produit avec peu d’intégration locale. « Il faut limiter la phase SKD et aller vers les autres phases », a-t-il recommandé, citant notamment la phase CKD  (Completly Knocked Down)  puis aller vers plus d’intégration.
Selon lui, l’Algérie dispose d’industriels qui peuvent participer à ce processus d’intégration dans l’industrie automobile « pour peu que les partenaires étrangers les assistent ». Il en recense au moins une soixantaine notamment ceux figurant sur la liste de Renault Algérie Production qui n’avaient tous participé au processus d’intégration dans l’usine de Oued Tlélat.
« La mise en norme et au standard d’un cahier des charges très contraignant a freiné le processus d’intégration », a-t-il expliqué ajoutant que le taux d’intégration de l’usine Renault en Algérie ne dépasse pas actuellement les 12%.
C’est Renault qui a voulu s’implanter en AlgĂ©rie, pas le gouvernement
Par ailleurs, M. Chahboub est revenu sur la genèse du projet Renault en Algérie, en relevant que c’est le constructeur français qui a voulu une implantation en Algérie conformément à sa stratégie de production de véhicules destinés aux marchés émergent. Selon lui, l’installation de Renault en Algérie n’a jamais été l’émanation d’une volonté du gouvernement de lancer une industrie automobile avec comme locomotive Renault. Il s’agissait d’une  volonté de Renault de compléter sa stratégie de production de véhicules low-cost entamée en Roumanie, en Amérique du Sud et puis en Afrique du Sud et au Maroc.
Le premier contact pour ce projet a Ă©tĂ© fait en 2009, suite Ă une lettre d’intention adressĂ©e Ă la SNVI. Le projet orientĂ© vers le marchĂ© local devrait avoir une capacitĂ© de production de 150 000 vĂ©hicules. La partie algĂ©rienne avait nĂ©gociĂ© 15 Ă 25% de la production pour l’exportation.  PrĂ©vu au dĂ©part dans la ZI de Rouiba, il a Ă©tĂ© ensuite transfĂ©rĂ© Ă Oued TlĂ©lat « par souci d’équilibre rĂ©gional ».Â