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Algérie – Des experts sont favorables aux barrières normatives au lieu des licences d’importation

Par Maghreb Émergent 16 février 2015
Algérie Commerce
La licence d’importation risque de créer des pénuries (dr.)

Algérie Commerce

 

La réintroduction des licences d’importation, annoncée récemment, doit être accompagnée par un système national rigoureux et viable de normalisation des produits afin d’éviter des situations de « dérégulation » du marché national, ont estimé lundi à Alger des experts et des opérateurs économiques.

Selon des participants à une conférence-débat sur la normalisation et ses retombées sur la croissance économique, le retour à l’octroi des licences d’importation et d’exportation « ne suffit pas à lui seul » à réduire la facture d’importation et « risque même de créer des anomalies en matière d’approvisionnement du marché ». Le ministre du Commerce Amara Benyounes avait annoncé en septembre dernier la révision de la loi sur les opérations d’importation et l’exportation laquelle va réintroduire les licences d’importation et d’exportation, après leur suspension dans le sillage de la libéralisation de l’économie et du commerce en Algérie.

La mesure vise à réguler les opérations de commerce extérieur, et en particulier à réduire la facture des importations. Mais, selon Ali Harbi, consultant et membre du Cercle de réflexion et d’action autour de l’entreprise (Care), cette disposition ne suffira pas pour réguler les opérations du commerce extérieur. « Il faudrait mettre, outre les barrières administratives à l’importation, des barrières normatives, ce qui va garantir une conformité et une meilleure qualité des produits importés » a-t-il dit.

De plus, explique M. Harbi, le recours aux licences d’importation « risque par erreur de créer des pénuries de certains produits du fait qu’il n’y ait aucune licence octroyée pour les importer, ce qui constituera un danger pour l’économie nationale ». L’expert propose d’inciter les entreprises à adopter un système normatif en leurs seins. « Nous ne pouvons pas avancer dans la normalisation si un projet national impliquant pouvoirs publics, entreprises et consommateurs n’est pas établi », insiste encore M. Harbi qui regrette aussi la non application intégrale des textes de loi dans ce domaine.

La normalisation

Dans ce cadre, la directrice générale de l’Institut national de normalisation (Ianor), Mme Ratiba Chibani a indiqué que cet organisme vise à attirer le maximum d’entreprises et d’organisations pour les convaincre de l’importance de la normalisation. Toutefois, une implication de toutes les parties prenantes et même du consommateur est nécessaire pour développer la normalisation en Algérie ajoute-t-elle, appelant les associations et organisations professionnelles à sensibiliser les entreprises dans le cadre de la démarche normative. Interrogée par la presse sur le rôle que pouvait jouer la normalisation dans la régulation du marché notamment à l’importation, Mme Chibani a estimé que « le contrôle du marché est du ressort du ministère du Commerce qui travaille avec les normes nationales (adoptées par l’Ianor) ».

« Nous sommes surtout interpellés par les produits d’importation mais aussi ceux fabriqués localement. La normalisation nous permet de garantir des produits et des services sains, fiables, conformes aux standards et de bonne qualité », a-t-elle dit. En outre, la normalisation facilite aux entreprises nationales l’accès aux marchés internationaux, selon la DG de l’Ianor. Pour sa part, Ali Kerkouk, consultant international et ancien DG de l’Ianor, pense que le développement de la normalisation en Algérie est freiné surtout par une législation qui « manque de clarté ».

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