Quatre mois après la tragédie d’Oued El Harrach qui a fait 18 morts en août dernier, le gouvernement dévoile son plan pour renouveler le parc national de transport collectif. 10 000 bus seront financés dès janvier 2026, dans le cadre d’un dispositif qui mobilisera la NESDA et les banques publiques.
Le ministre de l’Intérieur et des Transports, Saïd Saïoud, a détaillé le dispositif, dans sa réponse à une pétition adressée au Premier ministre par des députés de la wilaya d’Alger. L’opération vise à retirer de la circulation les véhicules de plus de trente ans, conformément aux directives du président Tebboune. Le financement passera par l’Agence nationale de soutien et de développement de l’entrepreneuriat (NESDA), qui accordera des crédits aux jeunes opérateurs du secteur.
Les deux ministères concernés, Transports et Industrie, disposent de six mois pour finaliser les mécanismes opérationnels. Les premières livraisons de bus Trissam sont attendues en janvier, suivies d’autres tranches en février et mars. Ce calendrier marque le début d’un renouvellement progressif du parc, dont la vétusté compromet depuis longtemps la qualité et la sécurité du service.
Un montage financier adossé aux banques publiques
Au-delà de la NESDA, le ministère compte mobiliser les banques publiques pour élargir l’accès au crédit. Le dispositif s’inscrit dans le cadre du décret présidentiel 03-300 de 2003 relatif au soutien à l’emploi des jeunes. Il cible prioritairement les transporteurs privés, urbains comme interurbains, dont les flottes arrivent en fin de vie.
L’objectif est à la fois de moderniser le réseau de transport et de stimuler l’entrepreneuriat chez les jeunes opérateurs. Tout dépendra désormais de la manière dont les banques apprécieront la capacité de remboursement des candidats, dans un secteur encore largement informel et à la rentabilité souvent fragile.
Renforcement du cadre réglementaire
En parallèle, les autorités préparent une révision du cahier des charges du transport de voyageurs. Sécurité, régularité et hygiène seront au centre des nouvelles exigences. Des commissions locales mixtes, regroupant plusieurs ministères et les forces de l’ordre, assureront les contrôles techniques.
Le ministère rappelle que 398 centres agréés dispensent déjà la formation obligatoire des conducteurs. Par ailleurs, la surveillance des centres de contrôle technique automobile sera renforcée, suite à plusieurs signalements de dysfonctionnements.