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Algérie-catering : les marchés de Sonatrach verrouillés

Par Nabil Mansouri 9 décembre 2018
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Parmi les conditions imposées aux entreprises spécialisées dans le catering, on trouve la fameuse caution de soumission. Cette dernière  s’élève  à 50 millions de dinars au minimum. 

L’accès des entreprises spécialisées dans le catering (restauration) aux marchés des sociétés pétrolières dans le sud est extrêmement difficile, notamment pour celles qui se lancent dans le secteur.

Selon des révélations faites à Maghreb Emergent par un professionnel du catering, qui a souhaité garder l’anonymat, des pratiques courantes sont exercées dans l’attribution des marchés pour favoriser des entreprises et en éliminer d’autres.

D’après lui, « en plus des fax qui cessent de fonctionner curieusement, dans les délais accordés aux entreprises pour envoyer leurs offres, des cahiers des charges sur mesure sont rédigés pour bloquer l’accès au marché du catering aux nouvelles entreprises ou celles de taille moyenne ». C’est ce qui explique, poursuit-il,  qu’on trouve toujours les mêmes  cinq ou six « boites » qui travaillent avec les plus gros clients, qui sont les sociétés de services pétroliers.

Parmi les conditions imposées aux entreprises spécialisées dans le catering, on trouve la fameuse caution de soumission. Cette dernière « s’élève  à 50 millions de dinars au minimum. Cette somme colossale doit être avancée par le soumissionnaire du marché lors de la soumission de son offre. Après, il doit patienter 120 à 180 jours pour la récupérer, sans être sûr de pouvoir décrocher le marché », explique notre source.

Le soumissionnaire qui remporte le marché doit verser après un délai de 30 jours qui précédant la signature du contrat, une caution de ‘’bonne exécution’’ d’un montant équivalent à 5  et jusqu’à 10 % du montant global du marché. Cette somme est restituée à l’entreprise de catering à la fin de son contrat, après un constat établi par l’entreprise cliente.

Ainsi, un rideau de fer est érigé face aux jeunes entrepreneurs. La compagnie nationale des hydrocarbures exige dans ses cahiers de charges aux entreprises de catering, d’avoir réalisé deux marchés similaires au minimum, ce qui élimine bon nombre de candidats.

L’impact de la chute du prix du pétrole et des restrictions à l’importation

Comme si les exigences des cahiers des charges ne suffisaient pas, d’autres éléments viennent rendre la mission des entreprises de catering encore plus complexe.

La chute du prix du pétrole a eu un impact négatif sur la filière en raison de la réduction du nombre de projets lancés par Sonatrach.

« La rareté des projets veut dire moins de personnels à servir », explique un professionnel du secteur. « Nous avons pris des projets pour un service de 250 personnes jour. Nous nous sommes retrouvés avec 180 personnes jour. C’est un grand manque à gagner. Nous travaillons à perte », a regretté notre interlocuteur.

Les restrictions à l’importation ont eu elles aussi un impact négatif. Cette mesure a directement affecté l’approvisionnement des entreprises de catering en produits frais. Le cahier des charges de Sonatrach est exigeant, souligne notre source. « Par exemple, il y a un calibre pour les fruits qui est exigé et qu’on ne retrouve pas chez les producteurs locaux », a-t-il expliqué en ajoutant que les superviseurs de Sonatrach peuvent vous interdire l’accès des produits qui n’obéissent pas aux normes fixées dans le cahier des charges.

Dans les marchés du secteur du catering, les consultations sont lancées tous les deux ans. Mais avec la hausse des prix des produits alimentaires, la baisse des plans de charge des sociétés pétrolières et les exigences des cahiers des charges, ce marché ne peut être investi que par des entreprises d’envergure internationale.

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