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Algérie : malgré la hausse des dépôts, 9 000 milliards de dinars circulent hors banques

Par Yasser K 26 novembre 2025
Le cash reste le principal moyen de paiement en Algérie, malgré la multiplication des cartes bancaires et des terminaux de paiement électronique. (DR)

Les banques ont collecté davantage de dépôts en 2024, mais l’essentiel des transactions continue de se faire en liquide. Avec près de 9 000 milliards de dinars hors circuit bancaire, le cash conserve une place centrale dans l’économie, signe que l’inclusion financière progresse lentement.

Les dépôts bancaires progressent nettement, mais le quotidien des ménages change peu. En 2024, les ressources collectées par les banques ont augmenté de près de 10 %, portées par la BEA, qui réalise à elle seule plus de la moitié de la hausse, et par mobilisation accrue de l’épargne chez les banques publiques comme privées. Cette progression traduit un élargissement de la base de déposants et une capacité renforcée du secteur bancaire à attirer des fonds.

Pourtant, la circulation fiduciaire atteint toujours 8 894 milliards de dinars, soit un tiers de la masse monétaire. L’inclusion financière avance, mais l’économie algérienne reste entièrement accrochée à ses habitudes installées depuis longtemps.

Le paiement électronique peine à décoller

Le cash reste omniprésent. Les cartes bancaires et postales sont nombreuses, les TPE se multiplient, mais 90 % des opérations s’effectuent avec des moyens de paiement qui se limitent à des retraits. La carte sert surtout à aider le compte, pas à réduire l’usage du liquide. Les paiements électroniques existent, mais restent confinés à quelques zones ou à l’obligation réglementaire que l’organisation interne des établissements leur impose. Dans beaucoup d’activités commerciales, le salaire est crédité sur le compte et ressort en espèces presque immédiatement- un réflexe généralisé, quelles que soient les conditions d’accès aux services électroniques.

Algérie Poste, avec son réseau dense de plus de 4 300 points de service, capte une part importante des dépôts des ménages. Ses comptes sont perçus comme accessibles et simples à utiliser. Mais les flux ressortent rapidement en liquide. Le volume des retraits montre que la bancarisation formelle n’aboutit pas encore à véritable utilisation réelle des usages.

Même les dépôts en devises, pourtant larges et historiquement stables, reculent depuis deux ans. Ils passent de 1 021 milliards de dinars en 2022 à 869 milliards en 2024. Cette baisse trahit une sortie de l’épargne logée en comptes et en devises, que ce soit pour faire face aux dépenses ou par préférence pour des modes de détention perçus comme plus directs.

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