M A G H R E B

E M E R G E N T

Maghreb

Maroc: Le patronat veut un  »choc économique » pour relancer la croissance

Par Maghreb Émergent 26 septembre 2017

Le patronat marocain veut  »choc économique » pour la relance de la croissance et répondre aux  »signaux positifs » du marché extérieur.

 

 

Dans un entretien publié lundi par le quotidien des milieux d’affaires marocains L’Economiste, Abdelkader Boukhriss, président de la Commission fiscalité et réglementation des changes à la Confédération générale des entrepreneurs du Maroc (CGEM) affirme que  »toutes les institutions parient sur une reprise de notre économie pour l’année 2017 après une année 2016 qui a connu le taux de croissance le plus bas depuis le début des années 2000 ».

Avec les chiffres positifs des recettes fiscales en 2017 qui ont bondi de plus de 8%, il estime que  »nous devons oser des réformes pendant que nous sommes dans une phase ascendante », avant de relever que  »c’est le moment de passer à l’action ».

 M. Boukhriss, qui a estimé  qu’après une décennie de récession  »le monde renoue avec la croissance », affirme que  »les pays développés nous renvoient des signaux positifs et nous devons les saisir. » Dés lors, pour entamer une véritable relance économique durable, il estime que  »nous devons créer un choc économique en actionnant plusieurs leviers, dont la fiscalité, le social, la gouvernance, la justice, la formation ».  » C’est un package! Les opérateurs ont besoin d’un bon environnement des affaires et d’une administration en bonne santé », avant de faire remarquer que pour cet objectif,  »il faut que l’administration suive. »

 

L’Informel, l’os de la relance ?

 

Comme mesures urgentes pour la relance de la croissance, il affirme que  »la priorité pourrait être la simplification des démarches administratives aux entreprises, l’accélération de la digitalisation des procédures administratives, et la mise en place des voies de recours contre les refus d’autorisations ou les retards de l’administration ». Par ailleurs, sur le dossier de l’intégration du secteur de l’informel dans les circuits officiels de la production et de la distribution, M. Boukhriss estime qu’il faut  »une vraie volonté pour combattre l’informel. »

 

 »Les incitations fiscales sont nécessaires, mais pas suffisantes », relève-t-il, avant de souligner que sur ce dossier,  »la CGEM cible l’informel de production et la contrebande, ceux qui alimentent les ferrachas (revendeurs sur les places publiques, NDLR).

 

Ces derniers constituent un canal de distribution au même titre que les autres canaux, il lui suffit de s’approvisionner auprès du secteur structuré. » La semaine dernière, le gouvernement s’était réuni avec les responsables de la CGEM autour des moyens de relancer la croissance et l’investissement.

 

L’exonération de la TVA encourage les importations

 

La fiscalité, les arriérés de paiement de l’Etat et les délais de paiement, l’efficience de la commande publique, la réglementation du droit de grève et la réforme du code du travail, et, entre autres dossiers, l’intégration de l’informel ont été discutés lors de cette séance de travail.

 Par ailleurs, sur le montant des arriérés de paiement dus par l’Etat aux entreprises, M. Boukhriss l’a estimé, s’agissant des crédits TVA, de 30 à 32 milliards de DH, répartis entre les secteurs public et privé. Les entreprises au Maroc font face à de sérieuses difficultés de paiement par les organismes publics.

  »Des établissements publics sont incapables de payer leurs fournisseurs puisque leur trésorerie est plombée par les crédits TVA », explique M. Boukhriss selon lequel  »il existe une corrélation entre les difficultés à payer les dettes commerciales et les arriérés de TVA ». Pour autant, le représentant de la CGEM estime que l’exonération des entreprises de la TVA n’est pas une solution, et encourage en fait l’importation.

   »L’exonération encourage les importations et non l’économie nationale. C’est même une incitation à l’importation », explique-t-il, rappelant que  »la CGEM est favorable à l’adoption d’un dispositif de remboursement de crédit TVA plutôt qu’à une exonération ».

 

 

ARTICLES SIMILAIRES

À l'honneur Á la une

L’Algérie invitée à une initiative pour protéger les cétacés en mer d’Alboran

L’Algérie est invitée à participer, aux côtés du Maroc, de l’Espagne et de Gibraltar, à une initiative visant à protéger les cétacés en mer d’Alboran, rapporte le site Nova Ciencia…. Lire Plus

Á la une Actualités

Maroc–Espagne : Pourquoi Sánchez n’a pas franchi la ligne Macron

La treizième Réunion de Haut Niveau entre le Maroc et l’Espagne, tenue les 3 et 4 décembre, s’est déroulée dans une atmosphère de retenue inhabituelle. Rabat espérait obtenir un soutien… Lire Plus

Á la une Actualités

Sommet Madrid–Rabat : idylle en haut, méfiance en bas

Le 13ᵉ sommet hispano-marocain de haut niveau qui se tient à Madrid les 3 et 4 décembre 2025 est présenté par Madrid et Rabat, comme l’expression d’une étape consolidée dans… Lire Plus

Actualités Maghreb

5G au Maghreb : trois pays, trois stratégies… à trois vitesses

Le Maghreb est en train de basculer dans l’ère 5G, mais à trois vitesses : l’Algérie vient tout juste de cadrer juridiquement le déploiement, la Tunisie a déjà lancé ses premières… Lire Plus

Actualités Maghreb

Après sa voisine algérienne, la Deglet Nour tunisienne obtient le label Codex Alimentarius

La variété tunisienne de la datte « Deglet Nour » a été inscrite aux normes Codex Alimentarius des spécificités aux dattes fraîches. Une annonce qui intervient quelques jours l’obtention du même label… Lire Plus